Recirculation de l’eau
L’eau potable se fait de plus en plus rare. Le ruissellement agricole est une source importante de pollution. Nous ne voulons pas contribuer à la raréfier, ni ajouter un volume supplémentaire au traitement des eaux usées en ville. [L]es serres récupèrent un maximum d’eau de pluie et d’eau de fonte. LUFA fait aussi circuler et recirculer l’eau d’irrigation et tous ses nutriments [...], ce qui permet d’utiliser 50 % moins d’eau qu’une ferme qui n’utilise pas cette méthode (The Green Interview, en juillet 2022; nous traduisons).
Grâce à ce système d’irrigation en circuit fermé, les Fermes LUFA évitent de charger le système de drainage municipal. Les nutriments sont réutilisés au lieu d’être gaspillés en étant déversés dans les lacs, les rivières et les cours d’eau.
Lutte biologique
Les mites et autres gourmands indésirables sont un défi que doivent surmonter tous les fermiers, urbains ou ruraux, mais l’utilisation de pesticides n’est pas une solution viable. À la place, LUFA utilise uniquement des techniques de lutte écologique pour favoriser la création d’écosystèmes qui s’occuperont naturellement des ravageurs. [Par exemple, les] coccinelles sont introduites dans les serres pour contrôler les populations de pucerons [...]. LUFA fait également appel aux services des guêpes parasites (ibid.).
Cette organisation tente de cultiver les aliments avec peu de pesticides, d'herbicides ou de fongicides synthétiques. Leur technique d'éradication des parasites consiste à introduire d’autres insectes dans la serre pour créer un équilibre dans cet écosystème. Tout intervenant humain dans la serre doit se vêtir d’une tenue spéciale afin de limiter la contamination des lieux par des insectes et autres organismes venant de l’extérieur. Les fermes LUFA sont dotées de logiciels qui permettent de mesurer et de comprendre l’évolution des insectes nuisibles. Le nombre nécessaire de prédateurs de ces insectes est ainsi introduit. Ces mêmes logiciels ont également pour but de surveiller les zones où se concentrent le plus de ravageurs et ainsi prévoir et agir sur les éventuelles épidémies susceptibles d'affecter les plantes.
Conversion d’espaces
Les terres agricoles disparaissent au profit de développements ou sont contaminées par les pesticides de synthèse, alors que des forêts entières sont ravagées pour être converties en terres agricoles. [...] L’agriculture urbaine sur les toits fait d’une pierre deux coups, puisqu’elle permet de mettre à profit des espaces inutilisés pour la production alimentaire, tout en permettant aux citadins de se nourrir avec des aliments frais et locaux, qui autrement auraient été transportés sur des milliers de kilomètres (ibid.).
Les fermes LUFA optimisent les espaces disponibles en faisant pousser le plus d’aliments. Elles utilisent l’espace perdu des villes pour la production alimentaire.
Optimisation énergétique et acheminement
Puisque toutes nos serres sont construites sur des toits, nous économisons beaucoup d’énergie et minimisons notre empreinte environnementale. En fait, nos serres sur les toits consomment environ 50 % moins d’énergie que les serres au sol. [...] LUFA récupère les pertes passives de chaleur des bâtiments situés sous les serres, afin de chauffer leur propre infrastructure. En plus, les serres agissent comme une zone tampon contre les variations thermiques extérieures, ce qui permet de réduire la consommation énergétique du bâtiment principal. En ville, les températures nocturnes sont considérablement plus élevées à cause de la masse thermique et du chauffage des structures urbaines. Ainsi, LUFA chauffe les serres uniquement en hiver avec un système au gaz naturel hautement efficace. LUFA utilise aussi des rideaux isolants spéciaux, qui sont automatiquement déployés par nuit fraîche pour contribuer à l’isolation de la serre et minimiser les pertes de chaleur. Grâce à la transpiration végétale des plantes, les serres contribuent à la réduction des îlots de chaleur en été. [...] LUFA récolte les plantes sur commande, minimise l’utilisation d’emballage et livre le jour même dans des points de collecte à travers la ville. Ainsi, LUFA réduit drastiquement la quantité d’énergie généralement requise pour emballer, livrer, réfrigérer et entreposer les aliments qui se retrouvent généralement au marché (ibid.).
De plus, en cultivant des aliments localement, elles réduisent les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des produits alimentaires sur de longues distances. En effet, plus la nourriture est cultivée près de ces consommateurs finaux, moins il n’y a d’acheminement nécessaire à son transport. L'entreprise évite ainsi l’importation d’aliments sur des milliers de kilomètres. Cependant, en livrant hors de Montréal et en se fournissant dans des fermes de l’Ontario (p. ex. pour certains champignons) ou de Floride (pour les fruits), on peut penser que les frais de transport sont non négligeables. Ces ajouts à l’offre viennent-ils de demandes des consommateurs et nuisent-ils il au fonctionnement de la « main verte invisible »?
En réalité, les Fermes LUFA tentent de limiter les intermédiaires et la distance entre ces produits et l’assiette des consommateurs. Aussi, afin d’acheminer les aliments aux clients, elles ont développé de nombreux points de ramassage.
Réduction du gaspillage
Les sites d’enfouissement sont parmi les plus grands producteurs de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Les déchets organiques devraient toujours être compostés plutôt que de contribuer à ce problème. Dans une ferme urbaine, il s’agit d’un défi plus important qu’en milieu rural, puisqu’il n’est pas possible de simplement laisser la matière organique se composter dans un champ voisin. Ainsi, LUFA composte la matière dans un grand composteur sur place et travaille de concert avec des partenaires municipaux pour envoyer les résidus verts dans un site de compostage pour de plus grandes quantités. En plus, en récoltant les légumes chaque jour, sur commande, LUFA assure la livraison d’un produit aussi frais que possible et réduire les possibilités de gaspillage entre la ferme et la table (ibid.).
Les Fermes LUFA ont créé une communauté de consommateurs qui a passé de 10 000 en 2016 à plus de 100 000 depuis 2021. Les « LUFAvores » permettent la pérennité d’un fournisseur qui essaie de préserver proximité et transparence avec cette communauté.