Certaines stratégies pédagogiques peuvent être mises en place par le professeur ou le chargé de cours pour favoriser la participation des étudiants et ainsi dynamiser un exposé magistral. En voici quelques exemples :
Un-deux-tous (5 à 10 minutes) ou Penser-Comparer-Partager
À la fin d’un exposé ou d'une partie d'exposé, le professeur pose une question ou propose une courte tâche. Il alloue une minute pour y réfléchir seul (un). Puis, il invite les étudiants à poursuivre en dyade en comparant leurs réflexions (deux). Quelques dyades partagent ensuite leurs idées à tout le groupe (tous).
Une des variantes est le un-deux-quatre.
Buzz groups (10 à 20 minutes)
En équipe de 2 à 6, les étudiants discutent d’une question ou d’une résolution de problème. Chaque participant doit donner sa réponse ou sa solution et l’équipe convient d’une réponse commune qui sera présentée au grand groupe par le représentant de chaque équipe. Ce représentant de chaque équipe peut être choisi au hasard. Une discussion peut suivre. Les équipes n’ont pas nécessairement la même tâche à réaliser. Le professeur ou le chargé de cours peut fournir des ressources complémentaires aux différentes équipes. Au terme de l’activité, les notes écrites de chaque équipe peuvent être récupérées pour fins d’analyse et de synthèse et pour en discuter au cours suivant.
Je retiens, je questionne (5 minutes)
Après un segment d’exposé ou à la fin d'un cours, l’enseignant invite chaque étudiant à écrire trois éléments importants qu’il retient et à écrire une ou deux questions qu’il se pose suite à l’exposé. On peut utiliser la stratégie « un-deux-tous » par la suite. L’enseignant peut ne recueillir que les questions en grand groupe et répondre aux questions qu’il juge pertinentes sur le coup, quitte à répondre à certaines questions à un cours subséquent. Il peut aussi recueillir tous les écrits des étudiants et y revenir à un prochain cours.
Questions guidées (5 à 15 minutes)
À la fin d’un segment d’exposé, le professeur ou le chargé de cours remet une liste de questions ouvertes visant à amener les étudiants à s'approprier les contenus. Entre autres, on peut amener les étudiants à synthétiser le propos, à comparer les concepts abordés ou encore à réfléchir à d'autres contextes dans lesquels ils peuvent réutiliser leurs connaissances.
Les étudiants répondent aux questions en équipe et un échange en grand groupe peut suivre.
Comparaison de notes personnelles (2 à 5 minutes)
Après un segment d’exposé, les étudiants sont invités à comparer leurs notes avec celles d’un coéquipier. Chacun complète ses notes personnelles afin d’en augmenter la quantité et la qualité.
L’aquarium (10 à 20 minutes)
L’aquarium est une activité qui permet des séances de discussion lorsque les groupes sont très nombreux. Elle consiste à choisir une dizaine d’étudiants pour former un cercle de discussion à l’avant ou au centre de la classe. Les autres étudiants sont observateurs. Ceux-ci tentent d’identifier des questions qui n’auraient pas été abordées par le groupe de discussion et écrivent un bref résumé de la discussion, ce qui permet d’en garder des traces écrites. En cours de discussion, un observateur peut prendre la place d’un participant pour intégrer la discussion. Si le groupe est très nombreux, on peut former plusieurs aquariums qui travaillent sur le même sujet ou sur des sujets différents. Un échange sur ce que les observateurs ont retenu de la discussion peut conclure l’activité.
Jigsaw (environ 15 minutes)
En équipe de 4 à 6, les étudiants discutent d’une question. Chacun doit prendre la parole. Le professeur ou le chargé de cours soumet une question différente à chacune des équipes. Une fois que la discussion est terminée, un membre de chaque équipe change d’équipe et partage le contenu des échanges de son équipe initiale aux membres de sa nouvelle équipe. Ensuite, il écoute ce que les membres de sa nouvelle équipe lui partagent du contenu de leur discussion initiale. Ainsi, chaque étudiant bénéficie des discussions menées autour de toutes les questions.
Trouver des exemples (5 à 10 minutes)
Après un segment d’exposé qui présente des concepts théoriques, chaque étudiant élabore par écrit un exemple concret ou identifie des contextes d’application. Le professeur ou le chargé de cours recueille les réponses des étudiants et prépare l’introduction de son prochain cours avec ces réponses. On peut faire suivre le travail individuel d’un partage en équipe de deux à quatre étudiants.
One minute paper (1 à 2 minutes)
En réponse à une question précise reliée à une notion de l’exposé, les étudiants sont invités à noter de façon anonyme leur réponse sur un morceau de papier qui sera remis à l’enseignant. Au cours suivant, il sera alors possible de revenir sur certaines notions.
Mini-quizz (1 à 2 minutes)
L’enseignant prépare des questions à choix multiples qui sont intégrées à ses diapositives de présentation. Les étudiants répondent en levant un carton de couleur préalablement distribué ou à l’aide d’un télévoteur.
Remue-méninges (brainstorming) (environ 30 minutes)
En équipe de cinq à dix, les étudiants travaillent une problématique. Au cours de l’échange en équipe, les propositions des participants ne sont pas discutées mais seulement listées par un secrétaire. L’animateur de chaque équipe doit s’assurer que tous les participants prennent la parole au moins une fois. Au terme de l’échange, le secrétaire de chaque équipe expose au grand groupe la production de l’équipe. Le professeur ou le chargé de cours fait une synthèse en regroupant les éléments similaires et en liant les propositions avec les notions du cours.
Nuage de mots (5 à 10 minutes)
Cette activité peut être utilisée au démarrage ou à la conclusion d’un exposé. Le professeur ou le chargé de cours demande aux étudiants de se rendre au tableau et d’y écrire des mots ou des idées en lien avec le thème de l’exposé. En début d’exposé, cette stratégie peut contribuer à activer les connaissances antérieures et à introduire le sujet tout en fournissant à l'enseignant des informations sur le niveau de connaissance du thème par les étudiants. Utilisée en fin d’exposé, cette stratégie permet de faire une synthèse de l’exposé et de faire ressortir les principaux éléments que les étudiants ont retenus. On peut utiliser un logiciel pour réaliser cette activité (ex. Wordle, Tagxedo).
Panel (20 à 30 minutes)
Lorsque le sujet choisi pour la discussion permet de soutenir plus de deux différents points de vue, on sélectionne des panellistes qui expliquent et défendent des positions différentes. Au besoin, les panellistes peuvent être recrutés à l’extérieur du cours. Les étudiants dans la classe sont invités à poser des questions et à débattre avec les panellistes. Une variante de cette stratégie consiste à scinder le groupe selon le nombre de positions différentes qu’il est possible de soutenir et de faire des équipes de panellistes plutôt que des panellistes individuels.
Débat (20 à 30 minutes)
Le professeur ou le chargé de cours choisit un sujet permettant de soutenir deux points de vue différents. On divise le groupe en deux sous-groupes qui devront défendre des positions opposées. On accorde une période de temps pour la recherche d’informations et la préparation des arguments avant de lancer le débat. Le professeur agit comme modérateur. Une synthèse des arguments échangés suit le débat.
Une variante est le DÉBAT ENCADRÉ (20 à 30 minutes) :
Les étudiants forment des équipes de quatre et se divisent en dyade. Chaque dyade d’étudiants a une position à défendre et prépare des arguments logiques et rationnels à exposer aux collègues qui soutiennent la position adverse. Les dyades qui soutiennent la même position peuvent se consulter. Puis, à l’intérieur des équipes de quatre, chaque dyade présente sa position et une période de débat suit les présentations. Au terme du débat, les équipes doivent arriver à un consensus.
La tournante / le rallye de question (10 à 30 minutes)
Préparer des questions sur des feuilles individuelles et disposer les feuilles à différents endroits (stations) dans la classe. Former des équipes qui se déplacent de station en station pour répondre aux différentes questions. Le professeur peut recueillir les réponses des équipes pour effectuer un retour en plénière ou pour faire profiter des réponses à l’ensemble des équipes.
Carte de connaissances (10 à 20 minutes)
Une carte de connaissances est une représentation structurée d'un ensemble de connaissances à propos d'un sujet donné. Cette représentation peut contenir des mots ou des images liés entre eux pour constituer un réseau. La carte de connaissances peut être peu ou très formalisée, selon les consignes données à l'étudiant.
Voici plusieurs contextes d’utilisation pertinents : cartographier les connaissances antérieures avant d’aborder un nouveau sujet, revoir et enrichir cette première cartographie après un bloc de matière, définir une problématique, encadrer la réalisation d’une démarche intellectuelle, établir des interrelations entre deux cartes de connaissances comportant des sujets imbriqués, etc. Concrètement, on peut demander aux étudiants de construire une carte de connaissances au tableau, en grand groupe, en écrivant des mots et en les mettant en relation entre eux par des sous-ensembles ou par des symboles comme des flèches ou des liens.
Une des variantes est que chaque étudiant fait sa propre carte de connaissances à l’aide d’un logiciel (ex. CMap Tools, FreeMind, Mind42). L’activité peut débuter par un brainstorming des concepts importants en équipe de deux. Les étudiants sont invités à compléter individuellement le travail amorcé et à envoyer le fichier de leur carte de connaissances à l'enseignant. Au cours suivant, le professeur ou le chargé de cours peut demander à quelques volontaires de venir présenter leur carte, ce qui permet à tous de comparer, confirmer, enrichir ou corriger leur propre travail.
Références
Berthiaume, D. et Rege Collet, N. (2013). La pédagogie de l’enseignement supérieur : repères théoriques et applications pratiques. Tome 1 : Enseigner au supérieur. Berne : Peter Lang.
Kozanitis, A. (2011). Activités pour encourager l’apprentissage actif durant les cours. Document du Bureau d’appui pédagogique de l’École Polytechnique de Montréal. En ligne : http://www.polymtl.ca/livreeuap/docs/documents/apprentissage_actif-p83.pdf
Martineau, S. et Simard, D. (2001). Les groupes de discussion. Québec : Presses de l’Université du Québec.
Prégent, R., Bernard, H. et Kozanitis, A. (2009). Amorcer le développement de compétences par des exposés fondés sur des situations authentiques, dans Enseigner à l’université dans un approche-programme. (pp. 65-104). Montréal : Presses internationales polytechnique.