Cette question commençait à poindre, en Occident, devant l'étrangeté de nos « sociétés d'individus » : la montée de l'isolement et, parfois, des égoïsmes, la conflictualisation des rapports, l'enfermement identitaire, la violence désinhibée, les attentats, et aussi le souffle de plus en plus proche de la guerre et des massacres.
Avec la crise du Covid, la population de notre planète a partagé l'expérience inédite d'une suspension de la vie collective qui en a révélé les fêlures. L'ombre d'un doute a surgi : est-ce que cette vie commune en vaut vraiment la peine? Chacun a pu se demander à quoi il tenait vraiment. L'esprit critique s'est emballé. On a médité sur l'essentiel et le superflu, parfois pour les inverser. Que ce soit pour manger, causer, voter, travailler, rouler, coucher, habiter, procréer… certains en sont venus à se demander si la part des autres était si indispensable.
Au fond, la vie commune ne va plus de soi, comme si elle avait perdu son évidence et son innocence. Vivre avec autrui? Voilà, désormais, qui demande réflexion! Pourquoi? Comment? Et avec qui?
Cette conférence proposera des réponses à ces trois questions en envisageant l'état des sept piliers de notre convivialité et pourquoi nous sommes parfois tentés de les affaiblir.
Date |
Mardi 16 septembre 2025Conférence gratuite |
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Heure : |
De 17 h 30 à 19 h |
Endroit : |
Université du Québec à Trois-Rivières |
Local : |
1006, pavillon Pierre-Boucher |
Pierre-Henri Tavoillot (né en 1965) est philosophe. Agrégé, docteur, habilité à diriger les recherches, il enseigne à Sorbonne Université (Faculté des Lettres), où il dirige le diplôme universitaire « Référent laïcité » (en formation continue). Il préside le Collège de Philosophie. Ses travaux portent sur les âges de la vie ainsi que sur l’autorité et l’art politique à l’âge démocratique. Il est également le « référent laïcité » de la Région Île-de-France depuis septembre 2023.
Il intervient régulièrement comme conférencier au sein des entreprises et des collectivités locales.
Au cours des années 1920, la physique quantique s’est rapidement mise sur pied. Il fallait rendre compte du comportement qui se révélait très bizarre des atomes et des particules qui les constituent. Des concepts radicalement neufs furent inventés, qui conduisirent les physiciens à penser autrement la matière et ses interactions. Mais pour devenir opératoire, c’est-à-dire correctement utilisable, l’édifice théorique qui fut ainsi construit exigeait aussi un travail d’interprétation, que les physiciens eurent les pires difficultés à mener à bien. Il faut dire que la physique quantique posait des questions à la fois inédites et vertigineuses : comment comprendre son formalisme? Comment celui-ci se relie-t-il aux expériences? Selon quelles règles l’utiliser? Quel statut conférer au hasard qui semble intervenir dans la détermination des résultats? Quels types de discours sur la réalité cette nouvelle physique autorise-t-elle?
Les débats autour de ces questions furent intenses, notamment entre Niels Bohr et Albert Einstein. Mais au tournant des années 1980, des expériences décisives permirent de les trancher pour partie. Notamment celles qui démontrèrent le phénomène de « non-séparabilité quantique », qui ouvre la voie à toutes sortes d’applications ainsi qu’à l’espoir de disposer un jour d’ordinateurs dits « quantiques ».
Date |
Jeudi 30 octobre 2025Conférence gratuite |
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Heure : |
De 17 h 30 à 19 h |
Endroit : |
Université du Québec à Trois-Rivières |
Local : |
Atrium C.E.U., pavillon Ringuet |
Étienne Klein est philosophe des sciences, directeur de recherches au CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique). Il s’intéresse à la question du temps et à d’autres sujets qui sont à la croisée de la physique et de la philosophie. Il est professeur à l’École CentraleSupélec. Il intervient toutes les semaines sur France-Culture dans l’émission « La conversation scientifique ». Il a récemment publié : Transports physiques, Gallimard, 2025, L’éternité béante, Futuropolis, 2024 et Courts-circuits, Gallimard, 2023.