Le questionnement correspond à des demandes que l'on adresse à quelqu'un en vue d'apprendre quelque chose de lui, et « d'obtenir une réponse correspondant à cette même question » (De Koninck, 1993). Dans le contexte pédagogique, questionner est, pour l'enseignant, une habileté d'enseignement qui permet d'organiser « le contexte pour que le questionné apprenne » (De Koninck, 1993) et, pour les étudiants, un outil d'apprentissage parce qui permet de passer d'un état à un autre.
C'est une habileté importante à développer parce qu'elle incite à la réflexion, à la structuration de la pensée et à l'argumentation logique. Les questions sont aussi une manière de favoriser la communication avec et entre les étudiants. Et Wagner d'ajouter que : « Poser des questions permet d'éveiller l'intérêt, la curiosité, favorise l'expression et la participation, rend possible un découpage de contenu, facilite le contrôle de la compréhension, suscite la réflexion. » (Wagner, 1988).
Il existe plusieurs types de questions selon la nature des réponses qu'elles suscitent. Globalement, on distingue trois grands types de questions : spécifiques ou fermées, générales ou ouvertes et rhétoriques.
Ce sont des questions auxquelles correspond une réponse prévue par le professeur. Elles sont aussi qualifiées de questions fermées parce qu'elles laissent peu de liberté de réponses. En conséquence, on les classe généralement parmi les questions d'ordre inférieur. Elles sont principalement associées à de l'information et à de la vérification des connaissances.
Ce type de questions comprend les questions de remémoration et les questions convergentes.
Elles ont pour but de revoir un contenu, d'établir des fondements pour d'autres connaissances; au début d'un cours pour préparer le terrain, à la fin d'un cours pour rappeler les points importants.
Elles sont utiles lorsqu'il s'agit de :
Exemple :
Qu'est-ce que la gravité?
Elles ont pour but d'amener l'étudiant à exprimer une idée en ses propres termes et les réponses à ces questions sont plus élaborées que dans le cas des questions de remémoration.
Elles sont utiles lorsqu'il s'agit de :
Exemple :
Dans l'extrait vidéo précédent, quelles ressemblances existent-t-il entre les différentes tribus quant aux cérémonies qui suivent le temps des semences?
Ce sont des questions auxquelles correspondent plusieurs réponses possibles, parfois non prévues. Selon Altet et Britten (1983), ce sont des questions qui incitent les étudiants « à une activité cognitive d'ordre supérieur pour développer chez eux, à long terme, des aptitudes d'ordre supérieur telles qu'il en faut pour la résolution de problème ». On les dit ouvertes parce qu'elles permettent beaucoup de liberté de réponses. Ce sont des questions principalement associées à la compréhension, à la réflexion, au jugement. Elles appellent généralement les actions suivantes :
Ce type de questions regroupe les questions divergentes et les questions faisant appel au jugement.
Elles ont pour but d'élargir un champ d'étude ou de le structurer sans imposer ni une réponse prédéterminée ni une façon particulière de procéder.
Elles sont utiles lorsqu'il s'agit de :
Exemple :
De quelle façon la vie serait-elle au Québec si la France avait gagné la bataille des Plaines d'Abraham?
Elles ont pour but d'amener l'étudiant à faire une série d'opérations mentales avant de porter un jugement sur un problème posé.
Elles sont utiles lorsqu'il s'agit de :
Exemple :
Selon vous, quelle est la meilleure forme de gouvernement que les hommes ont inventée?
Ce sont des questions reliées au sujet dont on parle, mais qui ne sollicitent pas la contribution des étudiants et qui ne contribuent pas à leur développement intellectuel.
C'est le type de questions où le professeur fournit la réponse ou poursuit tout simplement son intervention sans laisser aux étudiants le temps de répondre. On les appelle questions rhétoriques parce qu'elles font partie du fil de l'exposé du professeur.
Stratégiquement, des questions devraient être planifiées et intégrées tout au long de l'exposé, chaque moment visant différents objectifs.
Pour ce qui est de l'exploitation des réponses des étudiants, rappelons qu'elle peut se faire à partir d'une réponse donnée pour formuler une nouvelle question, pour apporter des précisions ou, à partir de réponses divergentes, pour susciter un débat. Il sera toujours de bon ton de souligner les éléments les plus pertinents dans le cas de réponses non complètement bonnes; dans le cas de réponses erronées, il est suggéré de trouver, avec les étudiants, à quelle question cette réponse conviendrait.
Il serait certes maladroit de poser des questions au hasard, par opportunisme ou pour meubler un silence. Il ne serait pas plus approprié de poser un trop grand nombre de questions, des questions qui appellent un oui ou un non, des questions qui suggèrent la réponse ou une partie de la réponse, des questions embarrassantes ou ambiguës, des questions qui ridiculisent ou ironisent.
En conclusion, nous empruntons à De Koninck (1993) l'appellation questions signifiantes pour celles qui ont un sens pédagogique, de la direction et qui commandent à l'étudiant des « opérations mentales de niveau supérieur », et l'appellation questions insignifiantes pour des questions de premier niveau qui font surtout appel à la mémoire. Ces dernières sont par ailleurs fort utiles pour tout ce qui concerne entre autres des connaissances à caractère informatif importantes à retenir.