L'Observatoire sur la chiropratique
Découvrir. Comprendre.
  Niveau supérieur

Une approche interdisciplinaire pour les personnes âgées?

Interdisciplinary Practice Models for Older Adults With Back Pain: A Qualitative Evaluation
Stacie A. Salsbury, PhD, RN, Christine M. Goertz, DC, PhD, Robert D. Vining, DC, Maria A. Hondras, DC, MPH, PhD, Andrew A. Andresen, MD, Cynthia R. Long, PhD, Kevin J. Lyons, PhD, Lisa Z. Killinger, DC, and Robert B. Wallace, MD, MS.
Gerontologist, 2018, Vol. 58, No. 2, 376–387

 

Les douleurs au bas du dos sont fréquentes chez les personnes âgées. Elles causent des restrictions des fonctions physiques, une réduction des activités de la vie quotidienne, une augmentation de la consommation de médicaments et une diminution de la qualité de vie. Les patients âgés recherchent des soins de la part de plusieurs professionnels de la santé sans, souvent, de coordination entre eux.

Des études récentes montrent que les soins chiropratiques ont un effet protecteur contre par exemple, le déclin des activités de la vie quotidienne. Cependant, peu de chiropraticiens et de médecins travaillent dans le même établissement et la plupart d’entre eux n’ont que peu d’échanges. 

Une équipe américaine formée de chiropraticiens et de médecins de plusieurs institutions universitaires a réalisé une étude qualitative afin d’évaluer la faisabilité d’un mode de gestion coopératif DC-MD pour des problématiques de douleurs au bas du dos chez des personnes âgées.

L’étude a été basée un modèle développé par Goertz et al. (2013) dont le cadre inclut les notions de travail d’équipe, de références et de pratique clinique.

Un groupe de patients âgés (moy = 72 ans) souffrant de douleurs au bas du dos depuis au moins un an participé à l’expérience. L’équipe de cliniciens comprenait 13 résidents en médecine familiale et 6 chiropraticiens. Les données ont été recueillies à partir d’entrevues, d’audits de dossiers cliniques et de notes diverses collectées au fil de l’expérimentation.

RÉSULTATS

  • Les professionnels qui ont participé à l’étude ont rapporté des changements dans leurs connaissances de l’autre profession et sa façon de prendre soin de personnes âgées souffrant de douleur au bas du dos.

  • Les interactions interprofessionnelles ont permis aux participants de mieux comprendre les protocoles de soins de leurs collaborateurs, notamment dans la question de la tenue des dossiers. Les chiropraticiens ont rapporté une meilleure compréhension des défis que les médecins de famille rencontrent dans la gestion de personnes qui ont plusieurs comorbidités.

  • Les auteurs rapportent que la gestion coopérative a été utile afin de faciliter le flux d’informations, le support social et l’interaction entre les patients et les professionnels impliqués.

  • La requête la plus importante de la part des patients était celle d’une approche multidisciplinaire où les différents professionnels travaillent dans le même lieu, en même temps.

 DISCUSSION

Les chercheurs notent que les professionnels impliqués ont avec succès partagés 900 dossiers cliniques, ce qui constitue une amélioration significative par rapport à des études antérieures où les échanges étaient beaucoup plus limités entre les chiropraticiens et les médecins (Greene et al., 2007).

Les deux groupes de professionnels ont apprécié la valeur de partager ces dossiers. Ils ont aussi émis l’avis que les patients de cette étude ont été des agents de changement qui ont favorisé les soins coopératifs. À cet égard, les auteurs ont publié une histoire de cas afin de montrer comment les patients et les professionnels peuvent collaborer afin de renforcer les approches centrées sur le patient (Seidman, Vining, & Salsbury, 2015).

Globalement, les résidents en médecine et les docteurs en chiropratique ont été d’opinion que les soins coopératifs ont été utiles dans les soins aux personnes âgées souffrant de douleurs au bas du dos.

Les modèles de coopération interprofessionnelle demandent des espaces de travail commun, des valeurs communes, une philosophie de soins centrés sur le patient et un support institutionnel. Les institutions de santé qui adoptent ce type de collaboration (DC-MD) peuvent adapter ce modèle général en fonction de leurs besoins spécifiques.

 Autre texte de l'Observatoire sur le même thème.

Pierre Boucher, D.C., Ph.D
16/01/19