Les avantages et les limites du travail en coopération

Les avantages

Globalement, les principaux résultats des recherches effectuées dans les années '80 démontrent que l'utilisation du travail en coopération a des effets positifs relativement importants sur la productivité et le rendement par rapport à des situations de travail compétitives ou individualistes (Johnson et Johnson, 1989; Johnson et Johnson, 1993; Slavin, 1989). De plus, d'après ce que rapportent Abrami, Chambers, Poulsen, De Simone, D'Apollonia et Howden (1996), on semble faire un large consensus sur le fait que c'est une formule qui présente des avantages certains sur les résultats des apprentissages non cognitifs. Plus spécifiquement, on note que le travail en coopération :

Favorise la créativité

Dans une structure de travail en coopération, le partage des idées, les sentiments de plaisir et de satisfaction et l'encouragement font en sorte que la pensée créatrice des étudiants est largement sollicitée.

Aide au développement de l'estime de soi

L'apprentissage coopératif apporte aux étudiants davantage d'occasions d'être valorisés que dans une situation de travail compétitif ou individualiste.

Favorise la découverte de nouvelles stratégies cognitives

L'apprentissage coopératif permet d'apprendre de façon différente, vu le contexte qui suscite des discussions et des échanges d'idées. Devoir expliciter sa pensée et évaluer les propositions des autres membres de l'équipe favorise le développement d'habiletés cognitives de niveau supérieur.

Favorise le développement de valeurs sociales et de coopération

Les étudiants apprennent à travailler ensemble plutôt qu'en compétition. Le sentiment d'appartenance, l'intérêt de réussir ensemble, l'attachement au groupe ne sont pas sans influencer de façon positive la tâche et la manière de la réaliser et surtout d'en faire ressortir l'importance.

Les limites

Bien que le travail en coopération comporte un nombre d'avantages intéressants, il faut reconnaître qu'il comporte également un certain nombre de limites dont il ne faut pas ignorer l'importance. Par exemple, le travail en coopération :

• exige une bonne connaissance de la double facette de cette formule (apprentissage cognitif et apprentissage social);
• modifie quelque peu le rôle de l'enseignant : facilitateur plutôt que transmetteur de connaissances. Les qualités d'animation et de gestion du groupe-classe requises peuvent être déstabilisantes pour certains professeurs ou chargés de cours plus à l'aise dans des formules plus traditionnelles;
• demande un investissement de temps supplémentaire compte tenu des exigences reliées à l'organisation du travail et à la familiarisation avec la formule;
• demande du temps d'intégration à l'intérieur du groupe-classe étant donné la particularité de cette stratégie pédagogique;
• pourrait laisser croire, au début, à une diminution de la quantité de matière habituellement couverte dans une période de temps équivalente à l'intérieur d'une formule plus traditionnelle;
• engendre parfois des difficultés sur le plan de la formation des équipes qui doivent être, autant que faire se peut, hétérogènes, c'est-à-dire formées de membres différents au point de vue des connaissances, des habiletés et des caractéristiques personnelles;
• demande parfois de gérer certains problèmes concernant des étudiants qui ont de la difficulté à trouver leur place au sein d'un groupe. Le tableau suivant présente quelques caractéristiques de ces étudiants de même que quelques pistes de solution.