Les fondements du séminaire

Fondements théoriques

Dans son ouvrage Perspective sur le séminaire ou le groupe de discussion, Mariel Leclerc (1975) trace un intéressant historique de la formule et souligne que le terme dérive du latin seminarium ou institution de formation. Bien qu'il soit difficile de retracer les premiers usages pour désigner ce type spécial d'enseignement universitaire (où la prépondérance est donnée à la discussion et à la recherche par rapport à l'exposé magistral et à la récitation de leçons), Watt (1964) avance que le seminar est une invention allemande, étroitement associée au luthéranisme qui « mettait l'emphase sur la recherche individuelle de la vérité et sur l'accès démocratique à l'école » (Leclerc, 1975). Cette forme d'enseignement e été introduite aux États-Unis dans les années 1850 par des professeurs formés en Allemagne, surtout dans des cours dispensés à des adultes en milieu universitaire.

Leclerc (1975) effectue un minutieuse recension des recherches sur la stratégie pédagogique, ses avantages et ses limites.

Fondements pédagogiques

Les éléments les plus valables du séminaire sont interdépendants les uns des autres : ce sont les lectures, les discussions sous la guidance d'un expert, l'approfondissement personnel d'un thème donné.

La formule emprunte à la discussion de groupe et au travail en équipe et peut, si l'enseignant le désire, intégrer la recherche personnelle par projet. C'est cette mixité qui fait à la fois sa richesse et sa difficulté. Le séminaire est centré sur le développement de compétences chez l'étudiant (Terwagne, Vanhulle et Lafontaine, 2001 et Turney, 1976).

Compétences Manifestations chez l'étudiant

Compétences de recherche et de lecture

 

 

 

Compétences méthodologiques

Recherche d'information

Compréhension de textes ou de documents et acquisition d'un vocabulaire scientifique  

Traitement et contrôle de l'information

 

Acquisition d'une méthode de travail efficace : prise de notes, résumés, synthèses, classement, etc.

Compétences de communication

Expression, clarification de ses idées

Écoute et reformulation des idées des autres

Compétences de coopération et de négociation

Confrontation des idées, justification, contrastes

Élaboration d'une synthèse collective unifiée

Recherche de consensus

Compétences d'interaction

Relation interpersonnelle : ouverture, sensibilité, aide, acceptation

Interaction : renforcement, supervision, participation, leadership et collaboration

Compétences en représentation des connaissances acquises Habiletés d'organisation : arrangement, coordination, symbolisation, synthèse, modélisation

Compétences cognitives

 

 

Compétences métacognitives

Détermination des buts personnels (cognitifs et affectifs)

Exploitation de l'information et résolution de problèmes, critique et jugement, pensée créatrice

 

Évaluation personnelle de son apprentissage et de sa façon d'apprendre

Évaluation des pairs et par les pairs

Fondements socio-professionnels

David Jacques (1989) fait remarquer qu'il s'avère important pour un professionnel d'exprimer clairement ses idées, de les défendre tout en comprenant et en acceptant celles des autres. La communication entre collègues de travail, entre clients et employés ou employeurs et le travail au sein de comités constituent des enjeux du travail professionnel.

Comme le séminaire combine le travail en équipe et qu'il sous-tend la coopération entre les partenaires, Jacques (1989) souligne que :

Cooperation and teamwork have become essential features of most work situations, as have skills in listening, drawing out information, and persuading. There are grater expectations of the graduates' ability to communicate and this is further underlined by the high standards set by radio and television which make for more critical audiences.

Il fait aussi remarquer que l'un des grands avantages est que l'étudiant acquiert une autonomie intellectuelle, qualité essentielle à un professionnel réfléchi.