Quelques caractéristiques générales

Un étudiant de 1er cycle « ... n'est pas une page blanche sur laquelle l'enseignant inscrit un savoir. » (Giordan, 1999). Sans vouloir dresser un modèle type de l'étudiant de 1er cycle, la diversité de leur cheminement scolaire, de leurs expériences, de leur culture n'est pas sans exiger une certaine adaptation de la pédagogie. À son arrivée à l'Université un étudiant inscrit au baccalauréat ou au certificat à l'UQTR peut provenir du Cégep, d'un programme d'études spécialisé de 1er cycle universitaire ou du monde du travail; s'ajoutent aussi les étudiants  étrangers possédant des préalables à l'admission jugés équivalents. On est donc en présence d'une mosaïque formée de personnes qui ont des objectifs, des motivations, des besoins, des attentes et des attitudes par rapport aux études qui sont fort différents. À titre d'exemple, voici quelques-unes de ces caractéristiques reliées à la variété de ces cheminements scolaires :

  • L'étudiant qui provient du Cégep, il ne faut pas s'en surprendre, va prendre quelques semaines, ou plus pour certains, pour s'intégrer à la culture étudiante universitaire. Si l'étudiant du collégial est un être en transition entre la vie d'adolescent et la vie d'adulte (Proulx, 1993), l'étudiant de 1er cycle à l'Université est un être en transition entre la vie d'adulte-étudiant et la vie d'adulte-futur professionnel. Par conséquent, la première année d'études universitaires comporte souvent des incertitudes telles que : bon ou mauvais choix de programme, situation financière adéquate ou inquiétante. Autant de variables qui ne sont pas sans influer sur la motivation;
  • L'étudiant issu du monde du travail arrive généralement avec un certain bagage d'expériences pertinentes. Elles lui seront profitables et, le cas échéant, pourront servir tant aux professeurs qu'aux étudiants. Pour lui, le temps n'est pas à perdre et bien souvent la perspective de meilleures conditions de travail représente un important facteur de motivation pour les études;
  • L'étudiant étranger doit s'adapter à vivre dans un nouvel environnement social qui comporte, entre autres, une façon d'être du professeur québécois qui est différente de celle qu'il a toujours connue, notamment en ce qui concerne la nature de la relation professeur-étudiant, l'encadrement offert et la communication orale. À cela s'ajoutent d'autres facteurs qui rendent son adaptation difficile tels que : les changements climatiques, l'éloignement des siens, etc.

La diversité des statuts socio-économiques est une autre caractéristique à considérer. En effet, il y a des étudiants pour qui les parents contribuent plus ou moins largement aux frais de scolarité, il y a ceux qui doivent défrayer une partie de ces coûts et souvent la totalité, il y a aussi les couples parfois avec enfants qui sont aux études à temps complet ou qui tentent de conjuguer travail et études.

Sans grand risque de se tromper, on peut dire qu'un certain pourcentage de ces étudiants viseront la note de passage, privilégiant la mémorisation de ce qui est nécessaire, et d'autres, plus ambitieux, plus réfléchis, viseront la performance et privilégieront l'approfondissement et l'intégration des apprentissages.

Ces facteurs sont à considérer avant d'entreprendre la préparation de cours qui doivent répondre, autant que faire se peut, à cet ensemble diversifié d'étudiants.