Les avantages et les limites de la discussion de groupe

Quelques avantages

Facile à organiser

La discussion de groupe est une stratégie pédagogique qui requiert moins de préparation que d'autres. Lorsque l'enseignant maîtrise le fonctionnement de cette dernière et le rôle qu'il aura à jouer dans l'animation de la discussion, il ne lui reste plus, d'une fois à l'autre, qu'à cibler les objectifs d'apprentissage qu'il désire travailler avec le groupe.

Requiert peu de ressources

Cette formule ne nécessite pas de matériel particulier. L'enseignant peut choisir de présenter le sujet de discussion en ayant recourt à des auxiliaires visuels ou à de la documentation, mais de manière générale, la discussion de groupe est peu coûteuse et nécessite peu de matériel.

Développe le sentiment d'appartenance

La discussion de groupe offre la possibilité au groupe de résoudre un problème en mettant en commun leurs idées et leurs connaissances, ce qui permet la création d'une dynamique qui favorise le sentiment d'appartenance. De plus, le climat de respect, d'écoute mutuel et de collaboration permettent des échanges enrichissants entre les apprenants et favorise l'établissement de liens entre eux.

Permet de développer des habiletés cognitives supérieures

À la différence du travail individuel, le travail en groupe demande d'être en mesure d'expliciter sa pensée aux autres, de faire un effort pour comprendre le point de vue des coéquipiers, de synthétiser les informations, d'analyser les propositions, d'arriver à un consensus, d'argumenter son opinion pour convaincre les autres, de développer sa pensée critique en portant un jugement sur ce qui est dit, d'apprendre à résoudre des problèmes. Par sa nature même, la discussion de groupe offre donc la possibilité aux apprenants de développer des compétences intellectuelles supérieures telles qu'analyser, synthétiser et argumenter.

Permet de développer des habiletés sociales

Dans le même ordre d'idée, la discussion de groupe permet aux apprenants, en les mettant en interaction, de développer des compétences sociales qui favorisent le travail de groupe. Pour qu'il y ait discussion, il faut nécessairement qu'il y ait communication, c'est-à-dire écoute mutuelle et respect des points de vue et différences, mais également apport au groupe de ses idées et connaissances personnelles. De même, pour arriver à un consensus et pour éviter les conflits, l'ouverture à l'autre, la collaboration et le détachement vis-à-vis de sa position au profit d'une solution commune sont nécessaires.

Quelques pièges à éviter

Parmi les difficultés de cette stratégie pédagogique, on retrouve, entre autres :

  • l'impossibilité d'évaluer les apprenants;
  • le temps de classe que nécessite cette formule;
  • l'imprévisibilité du déroulement de la discussion et de l'atteinte des objectifs fixés;
  • le fait que cette stratégie pédagogique ne peut convenir à tous : les apprenants timides refusent de prendre la parole et les enseignants qui ne se sentent pas compétents à animer, hésitent à l'utiliser.

Mais au-delà de ces difficultés, l'établissement d'une gestion de classe efficace est le plus grand obstacle auquel un enseignant devra faire face.

Créer une ambiance

Pour qu'il y ait discussion, les apprenants doivent se sentir concernés par le sujet, libres d'exprimer leur opinion, respectés dans leur point de vue. Pour avoir envie de participer à une discussion, il faut sentir qu'il y a place à la différence, que les idées peuvent être confrontées, mais pas les individus qui les ont emmenées. L'aménagement de la classe doit également favoriser les échanges entre les participants. L'enseignant doit donc veiller à ce que l'ambiance soit sécurisante et détendue.

Les apprenants qui ne participent pas

La discussion de groupe est une formule qui consiste à résoudre en groupe un problème en ayant recourt à la discussion pour obtenir une solution qui tiennent compte de l'ensemble des points de vue apportés. La participation de l'ensemble des apprenants est donc essentielle, la contribution de chacun amenant un nouvel éclairage au problème.

Malheureusement, l'enseignant doit presque toujours conjuguer avec quelques individus qui se contentent d'assister en tant que spectateurs plutôt que de s'investir dans le groupe. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette attitude de non-participation.

Raisons liées à la personnalité de l'apprenant :

  • la timidité;
  • la peur d'être jugé ou rejeté par le groupe;
  • le manque d'assurance;
  • la fatigue;
  • le manque d'intérêt;
  • la difficulté à prendre sa place dans un groupe.

Raisons liées à l'organisation par l'enseignant :

  • une mauvaise gestion du fonctionnement qui ne permet pas à tous d'avoir le droit de parole;
  • une procédure inadéquate ou mal définie qui ne permet pas de bien coordonner les interventions;
  • la crainte des étudiants d'être évalués sur ce qui sera dit;
  • une mauvaise animation qui ne laisse pas assez de latitude aux apprenants;
  • le choix d'un sujet qui ne rejoint pas les intérêts des apprenants;
  • une ambiance tendue qui ne favorise pas les échanges.

Les apprenants qui monopolisent la discussion

À l'inverse des individus qui se refusent à participer à la discussion, il y a ceux qui prennent toute la place. Parfois, ces derniers tentent même d'imposer leur vision au groupe, ce qui a bien entendu de fâcheuses conséquences pour l'atteinte des objectifs pédagogiques. L'enseignant doit donc veiller à limiter le nombre et la durée des interventions des participants de façon à ce que chacun puisse prendre sa place. Un moyen de remédier à cette situation est de distribuer des jetons de droit de parole. Avant le début de la discussion, chaque apprenant reçoit deux jetons obligatoires qu'il doit absolument utiliser et deux jetons optionnels. Des étudiants peuvent être en charge de gérer ce système afin de permettre à l'enseignant de se concentrer sur sa tâche d'animateur.

Régler les conflits

Qui dit interactions, dit possibilités de conflits. Que ce soit entre deux apprenants, entre deux sous-groupes, entre un apprenant et le groupe ou entre l'enseignant et un ou plusieurs étudiants, les oppositions sont probables. La diversité de caractères, de valeurs et d'idées, l'incompréhension de l'objectif commun ou du point de vue de l'autre et une mauvaise organisation de cette formule peuvent être à la source de conflits plus ou moins importants. L'opposition doit être vue de façon positive et servir à identifier une lacune dans l'organisation et à y remédier. Ici encore, l'instauration d'un climat de respect est de la plus haute importance.