Ces dernières années, je travaille autour des questions d’appropriation culturelle ce qui m’a amené à croiser des questions de droit d’au moins trois façons :
La question de la propriété intellectuelle et du droit d’auteur : j’ai comparé dans un article récent (revue esse, 2019) la différence entre les artistes taxés d’appropriation culturelle et les artistes qui pratiquent l’art d’appropriation (Jeff Koons, Richard Prince…) en remettant explicitement en cause le droit d’auteur et en défendant une conception élargie du fair use.
La question de l’autodétermination : je me penche également sur des questions de droit public en essayant de voir comment la notion d’autodétermination, au cœur de la Déclaration des Nations Unis sur les droits des peuples autochtones, fonctionnent comme une sorte d’antidote à l’appropriation culturelle. Je travaille également, dans le cadre de l’équipe « Des nouveaux usages des collections dans les musées », sur la façon dont les institutions muséales appliquent ce principe d’autodétermination dans le cadre de leur politique de collectionnement.
L’impunité de l’artiste : je m’intéresse plus largement à la question de la liberté artistique, de l’impunité de l’artiste et de toute la rhétorique actuelle autour de ce que d’aucuns appellent les nouvelles censures (ce que l’on appelle la « cancel culture »), non pas pour apporter de l’eau au moulin de ces discours, mais pour en questionner les ressorts. Je me suis par exemple penché sur le cas du spectacle Kanata de Robert Lepage.
Publications
« Le lion d’or de Jimmie Durham ou le double bind éthique du monde de l’art contemporain », ETHICA revue interdisciplinaire de recherche en éthique, vol. 24, nº1 (daté automne 2020), 2022, p. 149-169.