Un traumatisme peut être un événement qui menace la vie ou la sécurité d’une personne. On considère que tout contexte de vie empêchant un enfant de développer le sentiment qu'il est en sécurité au plan physique et au plan psychologique peut représenter un traumatisme. On pense par exemple à des contextes familiaux où un enfant vit ou est témoin de violence conjugale, d’abus physiques, d’agressions à caractère sexuels, de violence psychologique ou de négligence. D’autres situations peuvent également être vécues comme des traumatismes pour une personne, comme le fait de vivre avec un parent qui consomme ou qui souffre d’un problème de santé mentale. Cette façon de définir les traumatismes inclut donc des événements intenses pouvant survenir qu’une seule fois et d'autres qui perdurent dans le temps.
Un traumatisme peut entraîner des réactions physiques et psychologiques à court et à long terme. Ces réactions peuvent affecter les capacités de la personne à s’adapter. En général, les professionnels de la santé considèrent les symptômes suivants comme pouvant être liés à un événement traumatique, que cet événement soit récent ou non :
La recherche nous aide à comprendre comment les traumatismes affectent les personnes qui y ont été exposées. Nous savons, aujourd’hui, qu’une personne peut avoir vécu un traumatisme sans avoir de séquelles, et que certains événements traumatiques paraissant bénins peuvent pourtant avoir des répercussions importantes sur le fonctionnement. Les séquelles d’un traumatisme peuvent être extériorisées (être observables par autrui) ou intériorisées (non observables par autrui). Elles peuvent se développer rapidement après le traumatisme ou plusieurs années plus tard. Il semble aussi qu’une personne peut être considérée comme ayant des symptômes traumatiques même si elle ne considère pas avoir été traumatisée par ce qui lui est arrivée. À l’inverse, une personne peut être considérée comme résiliente, même si elle présente certaines difficultés à la suite de ce qu’elle a vécu.
En somme, nous savons que la façon dont on perçoit les événements de vie difficiles vécus et la façon dont on y réagit varie d’une personne à l’autre. En parler avec un professionnel de la santé mentale ayant une expertise portant sur les traumatismes afin d’y réfléchir avec lui peut être une bonne façon d’y voir clair.
L’attente d’un enfant et l’année suivant sa naissance représentent des périodes d’adaptation importantes pour tous les adultes et pourraient être parmi les périodes de vie les plus critiques en ce qui concerne le bien-être psychologique. La recherche qui s'intéresse à ce moment de la vie adulte est en expansion. Certaines données nous indiquent que l’attente et la naissance d’un enfant peuvent représenter un défi encore plus important lorsque le parent a été exposé à des événements de vie difficiles au cours de son enfance.
Entre autres, il semble que la grossesse pourrait réactiver les symptômes d’un traumatisme antérieur chez environ 20% des futures mères. Également, l’attente d’un enfant serait un moment propice à se rappeler ses expériences familiales passées et à s'interroger sur le type de parent qu’on veut être. Lorsque l’enfance d’une personne ou la relation qu’elle avait avec ses parents ont été marquées par des éléments difficiles, il est plausible que ces questionnements normaux puissent causer de la détresse. Cette détresse peut perdurer après la naissance de l’enfant et obliger le parent à composer avec des émotions pénibles, tout en devant répondre aux besoins d’un bébé. Ceci est une des raisons pour lesquelles l’équipe STEP croit en l’importance d’offrir un espace aux adultes ayant vécu des événements de vie difficiles afin de discuter de leurs questionnements, avant la naissance de leur enfant.
Lorsque des parents ont un vécu traumatique, ils peuvent être confrontés à des aspects qui leur rappellent le traumatisme. Ces déclencheurs de souvenirs traumatiques peuvent survenir à des moments inattendus et prendre différentes formes : un changement de couche du bébé, un moment où le parent ne parvient pas à consoler son enfant, une parole de l’entourage ou même un sentiment vécu lors des interactions avec l’enfant.
Les réactions possibles à ces rappels incluent:
Certaines de ces réactions peuvent être normales puisqu'elles sont des tentatives de s'adapter à une réalité difficile et angoissante. D'autres réactions peuvent, toutefois, entraîner des conséquences négatives ou être dommageables pour le parent et/ou pour les autres membres de la famille, dont l'enfant. Ces dernières peuvent aussi être le signal que le parent met beaucoup d'énergie à composer avec des événements passés, ce qui lui laisse possiblement moins de ressources pour son rôle de parent.
En plus d’avoir des impacts sur le bien-être du parent, les réactions traumatiques nommées précédemment peuvent l'affecter dans son rôle de parent et sa relation avec son enfant. Entre autres, le parent peut avoir de la difficulté à distinguer si son enfant ou lui-même est en sécurité ou non. Le parent peut également devenir très alerte à la possibilité que son enfant vive la même chose que lui. Au contraire, il peut aussi lui arriver de minimiser l’impact que pourrait avoir un tel événement sur son enfant parce que lui-même s’en est sorti.
De plus, les manifestations émotionnelles d’insécurité de l’enfant pourraient susciter une détresse chez le parent, parce qu’elles lui rappellent comment il se sentait comme enfant ou parce qu’il se sent déjà fragile. Enfin, il peut être difficile pour un parent ayant été la cible de comportements abusifs et irrespectueux par le passé de ne pas prendre personnel les comportements agressifs et de défiance de son enfant. Ces comportements font partie du développement normal d’un enfant et servent à communiquer un malaise ou à construire sa propre identité. Un parent ayant vécu un traumatisme durant l’enfance pourrait croire, à tort, que son enfant le rejette, est mal intentionné ou fait exprès pour le fâcher.
Certaines choses peuvent aider un parent qui a vécu des événements de vie difficiles à aller mieux lorsqu’il présente des réactions traumatiques :
Un psychologue ou un psychothérapeute qui possède une bonne connaissance des traumatismes et de leurs effets travaillera avec la personne afin qu’elle :