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Université du Québec à Trois-Rivières
RECUEIL DE TEXTES
motscomp
DANSER COMME DES
SANS-PAPIERS
(Cliquez sur les noms composés)
par
Alexandra Cournoyer
En écoutant des
mange-disques,
Je remet en place les
sous-verres
ainsi que le
garde-nappe.
Je m'assieds entre mon
abat-jour
et des
appuis-livres
pour regarder par
l'œil-de-bœuf
situé à côté de mon
garde-manger.
Il vient de pleuvoir et un
arc-en-ciel
se dessine derrière les
gratte-ciel.
J'attends ma
demi-sœur.
C'est un vrai
boute-en-train,
surtout pas
sans-cœur,
elle est toujours attentionnée avec les autres, que ce soit des
béni-oui-oui,
des
tire-au-flanc
ou encore des
pleure-misères.
Elle vient me voir cet
après-midi,
car nous avons obtenu des
laissez-passer
pour assister à un
spectacle-bénéfice.
Elle arrive enfin au
rez-de-chaussée,
elle sent l'
après-rasage
mélangé avec de l'
après-soleil.
Nous décidons d'aller faire du
lèche-vitrine.
Nous achetons un
casse-tête
et un
chauffe-pieds.
De retour chez moi, nous nous préparons pour la
soirée-bénéfice
qui a lieu bientôt. Je m'habille
sur-le-champ avec ce qu'il y a dans ma
garde-robe,
mets les
boucles d'oreilles
de ma
grand-mère
ainsi que le
porte-bonheur
qu'elle m'a donné.
Prêtes, nous entrons dans mon
véhicule tout-terrain,
munis de
pare-boues,
nous nous appuyons confortablement sur l'
appuie-tête,
ma demi-sœur
utilise l'
allume-cigarette
et nous partons. Nous passons devant un
garde-port,
alors je prends mon
garde-vue
pour bien le voir.
Nous nous sommes perdues, avons croisé un
auto-stoppeur,
un sans-abri,
un
vide-tourie
et nous sommes retrouvées dans un
cul-de-sac.
Nous étions des
traine-malheurs.
Nous avons donc fait
demi-tour
et sommes enfin arrivées au
centre-ville.
C'est la
fin de semaine,
il y a beaucoup de
trouble-fêtes
qui veulent assister au
souper-bénéfice.
Je prends l'
avant-bras
de ma
demi-sœur,
et nous entrons. On nous remet un petit
emballage-cadeau
avec un
casse-noisettes
et un
porte-clés
à l'intérieur. C'est décoré avec des
bat-flancs
et des
coupe-choux.
Il y a des
appareils-photos
partout et un
auteur-compositeur-interprète,
portant un drôle de
couvre-chef
à motif de
pied-de-poule,
anime l'
après-souper.
Nous admirons les
chefs-d'œuvre
de l'artiste qui expose tout en dégustant des
amuse-gueule
faits de
pommes de terre
et de
choux-fleurs
qui ont un très bon
arrière-goût.
Nous mangeons aussi des
pot-au-feu
qui sont sur des
chauffe-assiettes.
Les
tourne-disques
résonnent dans les
haut-parleurs
et tous semblent s'amuser. Nous profitons donc du
music-hall,
il n'y a pas de
couvre-feu
et demain, il n'y aura surtout pas de
réveille-matin!
Nous rencontrons des
garde-chiourmes
qui agissent comme des
lèche-bottes,
des
gastroentérologues
qui se promènent partout avec leur
abaisse-langues,
des
gâte-papiers
et des
gratte-papiers
qui mangent des
passe-crassanes
et des
cuisses-madame,
dans des
pince-fesses
tout en buvant des
pousse-cafés.
Tous veulent jouer à
saute-mouton,
ou au
trou-madame,
alors ma
demi-sœur
et moi enfilons nos
serre-têtes
et
cache-cœurs
et nous nous amusons tout en écoutant de la
ruine-babines.
Bien sûr, il y a des
sans-façons
qui boivent, seuls, des
tord-boyaux
et des
pisse-vinaigres
qui ne sont là que pour le
casse-dalle.
Ils ont alors sûrement bien apprécié les
porte-épée
servis en
hors-d'œuvre.
Nous, nous sommes des
sans-soucis
et nous dansons comme des
sans-gênes.
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