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Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble de déficit de l’attention / hyperactivité
Cette capsule présente les témoignages d’un élève doué ayant un TDAH, de sa mère et de deux de ses enseignantes du primaire concernant ses caractéristiques et son vécu scolaire.
Transcription textuelle

Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble de déficit de l’attention/hyperactivité

Texte de la capsule

[Image à l’écran : Un enfant assis en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Élèves doublement exceptionnels. Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble de déficit de l’attention/hyperactivité.]

[Texte à l’écran : Olivier Tremblay, 5e année du primaire.] [Action à l’écran : Olivier Tremblay est assis sur un fauteuil.]

Évidemment oui je suis un peu spécial parce que j’ai un TDAH oui, mais j’ai aussi, je suis aussi surdoué. Premièrement, j’apprends plus vite, donc je fais mes travaux plus vite, donc j’ai plus de temps libre pour travailler sur des projets, mais ça se peut que des fois que j’ai des difficultés comme des fois, à ce jour un de mes plus grands défis c’est de pas parler en même temps que les autres, j’ai beaucoup beaucoup de misère à faire ça. Un de mes plus grands défis c’est de, que je parle en même temps que l’enseignant parce que mon cerveau, on va dire ça là, c’est comme un peu si mon cerveau était, était TDAH, dans le sens que mon cerveau serait hyperactif, donc ça va enclencher des, des, des problèmes comme que je parle beaucoup ou je ne me retiens pas souvent de qu’est-ce que je dis.

[Image à l’écran : Un enfant assis en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : Un début de scolarité difficile.]

[Texte à l’écran : Anne Tremblay, mère d’Olivier.]

[Action à l’écran : Anne Tremblay est assise sur un fauteuil.]

Quand il est rentré à l’école, il était un peu arrogant avec l’enseignant dans les premiers temps, il l’a reprenait, par exemple elle écrivait madame Mme, il disait : « ce n’est pas comme ça que ça s’écrit madame, il n’y a pas de a dans ce que tu as écrit. » Des choses comme ça. Il me disait qu’il n’aimait pas travailler, que c’était que du travail et puis que c’était plate. Au niveau des relations avec les amis, il s’est fait des amis, mais il avait de la misère à les garder. L’enseignante ne m’a jamais parlé de douance, elle m’a parlé de TED, peut-être de TDAH aussi, donc c’est ça, c’est suite à, on attendait la maternelle parce qu’on savait qu’il y avait quelque chose qui clochait peut-être avec Olivier, on attendait de voir comment ça allait se passer dans le réseau scolaire avant d’aller vers des évaluations plus, plus poussées. Donc, c’est ça, on est allé après la maternelle parce que clairement ça ne s’était pas bien passé à la maternelle puis Olivier s’est beaucoup beaucoup découragé à la maternelle, Olivier, rendu à Noël, il se disait, il disait qu’il était nul et qu’il n’était pas capable de comprendre comment faire pour faire ce que l’enseignante voulait, pour être un bon petit garçon, que lui n’y comprenait pas comment se comporter, qu’il avait toujours des rouges.

[Image à l’écran : Un enfant assis en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : Une première année plus facile.]

[Texte à l’écran : Anne Tremblay, mère d’Olivier.]

[Action à l’écran : Anne Tremblay est assise sur un fauteuil.]

Alors en première année, ça s’est beaucoup mieux passé parce que l’enseignante était beaucoup plus souple dans son approche, elle était plus tolérante aussi des différents besoins d’Olivier. Olivier était comme pas nourri par son enseignement finalement, ce qu’elle était capable de donner n’était pas suffisant pour motiver Olivier à être content d’être à l’école et d’apprendre. Donc, c’est sûr qu’Olivier à ce moment-là se met à se désorganiser et à devenir agité.

[Image à l’écran : Un enfant assis en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : Les forces.]

[Texte à l’écran : Stéphanie Deschamps, enseignante d’Olivier en 5e année.] [Action à l’écran : Stéphanie Deschamps est assise à une table.]

Olivier c’est un enfant qui fait facilement des liens entre les différentes informations, des fois par contre ça peut l’amener un peu plus loin que la tâche qu’on fait à ce moment-là. Par contre, le transfert des apprentissages se fait vraiment facilement entre ce qu’on fait en classe puis ce qui connaît déjà donc ça c’est vraiment chouette puis il a toujours de nouvelles idées qu’on peut faire beaucoup de liens en classe avec ça. Puis il a une connaissance générale vraiment étendue, un vocabulaire riche, c’est un élève qui est très curieux aussi de nature puis aussi c’est un élève qui aime beaucoup aller vers les autres donc, il aime être en relation avec les autres, tant les adultes que les enfants. Parfois, c’est maladroit par contre, mais je sais qu’il aime beaucoup être en relation avec les autres.

[Texte à l’écran : Audrey St-Laurent, enseignante d’Olivier en 2e et en 4e années.] [Action à l’écran : Audrey St-Laurent est assise à une table.]

Sa grande empathie parce qu’il y a des réactions qu’il avait par rapport à certains sujets que jamais un élève n’aurait réagi de cette façon-là. Puis aussi, ce que j’ai trouvé c’est les réflexions aussi qu’il avait par rapport à, à certains, à certains sujets, des conversations que je pouvais avoir avec lui aussi qui étaient plus comme conversation adulte qu’avec un enfant puis je l’ai eu dans le fond deux ans et quand il était en deuxième année je l’ai eu après ça il m’a suivi en quatrième année, mais quand il était en deuxième année les conversations que je pouvais avoir avec lui c’était vraiment plus poussé, même au niveau du vocabulaire là, tout ce qui, tout le vocabulaire qu’il avait, les mots qu’il employait, autant dans ses écrits que dans ses, quand il parlait, c’est vraiment ça qui m’a accroché chez cet élève-là en particulier.

[Image à l’écran : Un enfant assis en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : Les difficultés.]

[Texte à l’écran : Stéphanie Deschamps, enseignante d’Olivier en 5e année.] [Action à l’écran : Stéphanie Deschamps est assise à une table.]

À cause de son TDAH, il y a une partie qui est beaucoup reliée à l’immaturité, donc c’est un élève qui est assez immature sur certains sujets, donc aussi l’impulsivité vient affecter ça. Par contre, d’un autre côté, il, il fait tellement de liens avec les choses qu’il connaît pis ce dont on parle qu’il comprend beaucoup de choses qu’à son âge peut-être il ne devrait pas comprendre pis il n’a pas la maturité vraiment pour, pour pouvoir un peu « dealer » avec ça. Puis en même temps, son impulsivité, ça fait en sorte que il, il coupe souvent la parole aux gens avec qui il est en communication puis les autres élèves un moment donné bien sont un peu tannés aussi qu’il donne les réponses avant tout le monde, il coupe la parole puis même parfois ça peut passer un peu pour de l’arrogance vis-à-vis des autres élèves. Puis aussi pour lui c’est difficile d’accepter les idées des autres quand on fait du travail d’équipe. Il a plein de bonnes idées, mais souvent pour lui la seule bonne idée c’est la sienne. Puis en même temps il a un côté très anxieux, ce qui fait en sorte qu’il se soucie beaucoup de ce que les autres élèves pis même les adultes vont penser de lui. Puis en même temps, cette anxiété-là par rapport aux changements puis par rapport aux nouvelles choses qui arrivent bien ça fait en sorte que parfois il peut même aller vers l’hypervigilance, par exemple quand il y a des bruits inattendus tout ça, ben il a des réactions peut-être parfois exagérées. Aussi je pourrais dire que c’est un enfant qui est très inconstant dans ses efforts en classe, donc il peut commencer un projet puis vraiment excité, super motivé puis bien une autre fois ça bien lui tente moins donc il faut un peu le ramener vers la tâche. Au niveau de son rendement scolaire, c’est un élève qui réussit assez bien, mais il ne met pas les, tous les efforts qui pourraient faire donc il fait vraiment le strict minimum.

[Texte à l’écran : Audrey St-Laurent, enseignante d’Olivier en 2e et en 4e années.] [Action à l’écran : Audrey St-Laurent est assise à une table.]

Il y a des fois où il va réagir, qui va être comme très impulsif puis ça va peut-être énerver certaines, certains élèves ou il va penser qu’il est tellement bon dans un certain, dans certains sujets que là, donc au niveau des amis, ça été des difficultés. En deuxième année, je le voyais un peu moins, c’est quand vraiment qu’on était en quatrième année que là il a changé de, comme les amis ont changé pis ça a été tout, tout un parcours aussi de pouvoir le faire comme accepter par ses, par ses pairs à ce moment-là parce qu’il est tellement impulsif, il ne va pas toujours lever la main pour, pour dire des trucs, donc au niveau des amis, j’ai trouvé que c’était sa plus grande difficulté. Mettre à terme un projet, c’est très difficile, donc il a besoin d’avoir un pro, des projets pour être tout, constamment à l’affût dans le fond avec sa douance, mais le TDAH fait en sorte que cet élève-là en particulier avait de la difficulté à mettre à terme un projet, donc autant au niveau aussi pas juste des projets, mais aussi au niveau des apprentissages, il y a des fois qu’il se dit : « bien ça je suis capable de le faire puis ça ne me tente pas d’être obligé de mettre toute la démarche », la démarche il l’a dans sa tête, il l’a met pas. Donc, ça a aussi été un défi pour lui.

[Texte à l’écran : Cette capsule est tirée et adaptée du MOOC L’éducation des élèves doués.

[Texte à l’écran : Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont accepté de participer gracieusement à cette capsule : Stéphanie Deschamps, enseignante de 5e année. Audrey Saint- Laurent, enseignante de 2e et de 4e années. Olivier Tremblay, élève. Anne Tremblay, mère d’Olivier.]

[Texte à l’écran : Scénarisation et réalisation. Line Massé. Professeure titulaire, Département de psychoéducation, UQTR.]

[Texte à l’écran : Tournage et montage. François-Xavier Habimana.] [Texte à l’écran : Projet réalisé en partenariat.]

[Image à l’écran : Logo de LaRIDAPE UQTR et logo du Gouvernement du Québec.]

[Texte à l’écran : Soutien financier. Actions concertées sur la persévérance et la réussite scolaires.]

[Image à l’écran : Logo du Gouvernement du Québec et logo du Fonds de recherche - Société et culture.]

[Texte à l’écran : © 2018, 2022.]