La consommation de drogues et la délinquance sont souvent interdépendantes dans les trajectoires des personnes judiciarisées (Brochu et al., 2018). Plusieurs de ces personnes ont également recours aux services en dépendance à une ou plusieurs reprises au cours de leur parcours.
Comment les services en dépendance peuvent-ils contribuer au désistement du crime chez les femmes judiciarisées ? Comment les intervenants en dépendance travaillent-ils avec elles le désistement assisté ? Les femmes judiciarisées présentent-elles des caractéristiques particulières?
Les résultats de notre étude sur le désistement et la (ré)intégration sociocommunautaire du point de vue des personnes judiciarisées de 16 à 35 ans apportent un certain éclairage sur ces questions. Une entrevue qualitative semi-dirigée a été réalisée en 2019-2020 auprès de 140 participants provenant de trois régions du Québec. Ils avaient tous été en contact avec le système judiciaire ou correctionnel au cours des deux années précédentes, à la suite d'une infraction qu'ils avaient commise. Une analyse thématique a été réalisée à partir du sous-échantillon féminin (n = 30) et portait sur leurs expériences avec les services en dépendance.
Les résultats montrent qu'en plus de soutenir le rétablissement de la dépendance, les intervenants en dépendance agissent souvent comme des agents de désistement du crime. Parmi les bénéfices des services en dépendance rapportés par les femmes dans leur parcours, on retrouve la satisfaction de leurs besoins d'être valorisées et d'aider les autres. Ces résultats peuvent offrir des pistes d’intervention et de mobilisation professionnelle tant pour les intervenants en dépendance que pour ceux des secteurs judiciaire et correctionnel.
Conférencier(s) : Natacha Brunelle et Nadia L'Espérance
Date : 4 juin 2024
Événement : Séminaire annuel Convergence, Recherche et Intervention (CRI) 2024 organisé par l'équipe du RISQ.
Lieu : Midi-webinaire dans le cadre du CRI 2024
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