La méthode de classification de Charlevoix est beaucoup plus près des outils intellectuels des botanistes du XVIIe siècle que de la méthode de Linné, son contemporain. Les figures de Philibert illustrent bien le système de Linné. Les structures iconograhiques de base des illustrations du temps, de même que les textes, présentent le système reproducteur de la plante. Ils permettent le comptage, montrent les rapports et la disposition des étamines et du pistil. Ils servent souvent à montrer des observations faites à la loupe ou au microscope.
L'un des grands illustrateurs en botanique du temps de Linné est Georg Dionysius Ehret*. Son travail rend avec réalisme la plante entière, tout en permettant une lecture très précise de toutes les parties de l'appareil reproducteur. Les planches botaniques du XVIIIe siècle apportent donc de la précision à la description des structures des plantes. Elles sont "archives" et permettent de comprendre, pour une époque donnée, le sol de son savoir, le champ de ses conceptions, pour reprendre les mots de Foucault. Une analyse des textes et de l'iconographie botanique post-linnéenne serait donc possible en gardant en mémoire les paramètres mentionnés plus haut.