La page 24 fait allusion au pain et au vin, c'est-à-dire au Victis Indica et canadensis et au "Mentamin" ou "bled d'Inde" auxquels Nicolas joint la "Tripe de roche ou mousse dont on fait quelque boulion qui devient comme de la cole très Insipide". La présence de la Vigne et du Maïs est fréquente dans les cartouches des cartes géographiques et ceux-ci ornent souvent les pages titres de récits de voyages ou de certains traités de botanique sur l'Amérique. Par la rencontre de ces plantes qui sont à la base de l'alimentation de l'Amérindien, Nicolas traduit l'image religieuse du pain et du vin de même que l'association entre le Nouveau Monde et l'Ancien.
La page 25 garde des arbres fruitiers qui sont tous représentés avec leurs racines à l'exception du "Petit oranger de la Virginie". Nicolas associe deux spécimens de la famille des agrumes qui ont une valeur économique certaine et qui sont collectionnés au temps de Louis XIV. La parenté qu'il voit entre le Piminae et les Serises sauvages vient de la ressemblance des fruits de ces deux arbustes.
Dans la page 26 Nicolas passe de la catégorie des herbes, des arbustes et arbrisseaux à fruits, vers les arbres. Les branches du Cèdre blanc du Canada et du Cèdre rouge de la Virginie arborent également leurs fruits que Nicolas a exagérément agrandis pour bien indiquer leur importance. L'utilisation du Cèdre est variée et occupe une certaine importance dans le folklore botanique de la Bible. La figure des plantes des traités de botanique du XVe et du XVIe siècles pouvait montrer les valeurs symboliques de la plante en même temps que les propriétés thérapeutiques et économiques que leur conféraient les textes des Anciens.
La présence, sur la page 26, de la Granadille qui vient de l'iconographie jésuite du Maracoc peut s'expliquer d'abord par la forme ovale de ses fruits qui la rapproche des fruits du Cèdre et encore plus par la forme qui montre les instruments de la Passion du Christ. Cette mise en valeur des parties importantes signale l'histoire inscrite dans la forme.