Comme la Tripe de roche porte le nom de la forme qu'elle représente, l'herbe qui porte du Coton se nommera le Cotonaria. Ce terme est connu dans les noms populaires des plantes*. La série de figures datant de 1549 à 1700 permet de mieux situer le Cotonaria de Nicolas dans l'iconographie des cent espèces d'Asclépiade presque toutes originaires du Nouveau-Monde*. Nicolas représente toutes les parties de la plante, ce qui laisse croire qu'elles ont toutes un usage particulier. Le texte de l'Histoire naturelle le confirme. Nicolas revient à deux occasions sur les fleurs très odoriférantes qui gardent "une rosée extremement emmielée"*. La jeune racine est, selon lui, "meilleure que les asperges"* et peut être conservée facilement dans le sel. Nicolas ne précise pas l'usage que les Amérindiens font de la tige du Cotonaria. Elle aurait été selon Rousseau "l'une des sources avec l'ortie et l'écorce de tilleul des textiles employés par les Hurons-Iroquois pour la fabrication des filets de pêche."*.
Nicolas en arrive à la conclusion que le Coton de cette plante est inutile, après avoir tenté d'en "faire des chapeaux"* . Deux textes pourraient expliquer la volonté de Nicolas de trouver une utilité vestimentaire au Cotonaria: le premier, de 1633, est de Gerard et Johnson qui voient dans l'Asclépias Virgiana l'équivalent de la soie, c'est-à-dire le matériau américain de base pour fabriquer les tissus nécessaires pour couvrir la nudité des Amérindiens:
"This considered, behold the justice of God, that as he hath shut up those people and nations in infidelity and nakednesse, so hath he not as yet given them understanding to cover their nakednesse, nor matter wherewith to doe the same; notwithstanding the earth is covered over with this silke, which dayly they tred under their feet, which were sufficient to apparell many kingdomes, if they were carefully manured and cherished."*.
Le second texte est de Pierre Pomet. Parlant de la "Hoüette", il décrit un usage vestimentaire que Nicolas connaissait peut-être. Pomet explique que "cette Hoüette n'a autre usage que pour fourrer les robes des personnes de qualités"*.