L'iconographie de la Sarracénie pourpre (Linné) illustre bien les préoccupations des botanistes quant à la classification. Nous avons rassemblé une série de représentations de la Sarracénie depuis Gerard en 1633 jusqu'à Catesby en 1743 . L'image de la Sarrasine de la Description diffère des autres par le détail de l'intérieur du fruit que donne le dessinateur. La fleur et ses parties ne sont pas montrées avec précision .
En 1576, Clusius nomme la Sarracénie le Limonio congener. Il n'en montre pas la fleur. Le spécimen lui aurait été remis par un apothicaire parisien du nom de Claude Gonier qui l'avait obtenu d'un marin de Lisbonne revenu de Terre-Neuve*.
En 1633, John Gerard fait l'histoire de la Sarracénie, la décrit, la commente et lui ajoute le nom d'Hollow Leaved Sea Lavander . Il réfère à la manière dont Clusius a pu l'obtenir et la décrire. Il parle de son écologie, sa période de floraison, les différents noms qu'elle a portés depuis l'Antiquité, son humeur et ses proprétés médicinales*. Avec Gerard et Johnson c'est l'Histoire, la référence directe aux Anciens qui prime. La figure du Hollow Leaved Lavender de Josselyn cible la représentation sur la plante entière et ses différentes parties, bien que la gravure sur bois n'offre pas une grande précision.
La Sarracena de Tournefort marque de manière déterminante le rôle que joue la figure pour reproduire les parties précises de la plante servant à sa classification et à son identification. De plus, le texte de Tournefort* classe le spécimen et donne une description précise des parties de la fleur; c'est-à-dire des pétales, du calice, des étamines, des anthères et du pistil. Il mentionne de plus l'envoi de Sarrazin.
En 1705, Plukenet continue à présenter la plante entière avec son appareil reproducteur sans trop donner de précision . Il lui semble plus important de la représenter à côté de plantes ayant des similarités dans la forme.