En 1635 il décrit une quarantaine de spécimens canadiens. Charlevoix en mentionne quelque 70 dans ses Lettres de 1720 et 1721. Sa Description de 1744 en compte 98 dont une trentaine figurent dans ses Lettres. Un siècle après Cornuti, Charlevoix distingue donc environ deux fois plus d'espèces canadiennes.
Linné*, dans son Auctores Botanici* de 1759, mentionne entre autres: Thévet*, Cornuti*, Catesby*, Vaillant* et Kalm*. Charlevoix est ignoré du célèbre botaniste. L'ouvrage de Charlevoix aurait-il échappé à la synthèse de Linné? Les nombreuses éditions de l'Histoire ne peuvent laisser de doute sur la bonne diffusion de l'ouvrage de Charlevoix. Il est possible que les talents d'historien de Charlevoix soient alors plus connus que ceux de botaniste fortement inspiré par Cornuti et Catesby.
Comme la plupart des érudits, Cornuti se contente de spécimens séchés et fait une place secondaire à l'observation directe de la nature. Il recense des plantes canadiennes qu'il n'a pas observées sur place mais plutôt au Jardin de Jean et Vespasien Robin à Paris:
"Brossaeus autem primus Horti praefectus, studiosis plantas indigitandi muneri praeposuit Vespasianum Robinum diligentissimum Botanicum, qui praeter elegantes illas Linguae cervinae species, quarum nomina recensentur in Catalogo Plantarum Horti Regii, primus in Gallias attulit Filicem bacciferam, Adiantum Americanum, Origanum fistulosum, Asarum Canadense, Acaciam Americanam, Geranium triste, caeterasque rariores quibus Joannes Cornuti Doctor Medicus Parisiensis Historiam suam plantarum exornavit."*.
Le texte français dit:
"De La Brosse, premier conservateur du Jardin, donna la charge de démonstrateur des plantes pour les étudiants, à Vespasien Robin, merveilleux botaniste, qui, outre ces jolies espèces de Langue de Cerf dont les noms sont recensés dans son catalogue des plantes du Jardin Royal, introduisit, le premier en France la Fougère baccifère, l'Andiante d'Amérique, l'Origan fistuleux, l'Asarum du Canada, l'Acacia d'Amérique, le Géranium triste, et d'autres espèces rares dont le docteur Jean Cornuti, médecin de Paris, orna son Histoire des plantes."*.
Il traite des plantes herbacées qui croissent dans les bois ou près des forêts. Il ne décrit aucune espèce ligneuse à l'exception de la Vigne sauvage.