Le mercredi 2 décembre 2015-
SCIENCE. Qui peut donner son corps à la science? «Tout le monde, répond Johanne Pellerin, technicienne au département d’anatomie de l’UQTR. L’important, c’est d’avoir des corps complets et que les corps répondent à certaines exigences.»
Il existe en effet quelques restrictions : le corps doit peser moins de 200 livres, la personne ne doit pas être décédée de façon traumatique (lors d’un accident d’auto, par exemple), la personne ne doit pas avoir subi une grosse chirurgie dans les deux mois qui ont précédé son décès, la personne ne doit pas être décédée dans un incendie et elle ne doit pas être décédée d’une maladie contagieuse comme le Sida (pour la sécurité des techniciens qui reçoivent le corps).
«Les morts qui ont pour cause le cancer, un infarctus, une pneumonie et autres, c’est correct parce que c’est considéré comme une cause naturelle, ajoute Mme Pellerin. Quand ce sont des suicides, ça dépend à quel point le corps est endommagé.»
Un délai de 48 heures
Lorsqu’un coroner exige une autopsie, le corps est automatiquement refusé. C’est que le corps doit être récupéré dans un délai de 48 heures. Quand il y a une enquête policière, cela dure souvent plus de 48 heures, donc les corps sont rarement acceptés.
«Quand le corps arrive à l’université, il est gardé au moins trois ans, soutient Johanne Pellerin. À son arrivée, le corps est embaumé. On ne travaille pas avec des corps frais ou congelés. On va changer le sang et le remplacer par un liquide de conservation.»
«On a environ 5 litres de sang dans le corps, poursuit cette dernière. On va injecter entre 25 et 30 litres dans le corps pour être sûr que la dégénération du corps s’arrête complètement. Le corps est ensuite mis en chambre froide pour une période de huit mois pour être certain que le liquide se soit infiltré partout. On travaille avec les corps de septembre à septembre. Si on corps arrive en juin, ça retarde le processus.»
À l’UQTR, il y a deux manières de conserver les corps. «La manière classique, c’est avec un liquide composé principalement d’alcool. L’alcool durcit les tissus. On va travailler avec ces corps-là pour la dissection. La deuxième manière, c’est un liquide qui permet de garder la souplesse du corps. Ces corps-là sont utilisés davantage pour la pratique d’interventions chirurgicales», explique Mme Pellerin.
Une fois conservé, le corps peut être gardé 5 ans ou même 10 ans, tant qu’il ne sèche pas.
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