Utiliser l’Aide-mémoire des signes de la violence conjugale chez le parent qui subit la violence conjugale et chez celui qui la commet.
Les cris comme trame sonore.
L’enfant rapporte qu’un de ses parents a crié à l’autre des termes vulgaires et méchants.
« Il lui disait genre : t’es juste une &%?%&? de guidoune, ferme ta gueule. Mon père, il la traitait de niaiseuse, de nounoune. »
Devant les épisodes de violence verbale, l’enfant voit que, la majorité du temps, le parent tente de s’expliquer, de calmer son partenaire, de riposter sur le même ton, ou encore, de ne rien dire ou ne rien faire.
Différents moyens technologiques sont utilisés afin de surveiller et de contrôler le parent (menacer de publier des vidéos sexuels sur les réseaux sociaux, géolocalisation, espionnage, appels ou textos incessants).
Référence : site Milieux de travail alliés
Ridiculiser les croyances spirituelles de l’autre, forcer ou empêcher la pratique d’une religion, se servir de la religion pour justifier sa violence, s’attaquer aux valeurs profondes ou aux aspirations de l’autre, etc.
(SOS violence conjugale)
Forme de manipulation qui vise à faire douter une personne d’elle-même en ayant recours au mensonge, au déni, à l’omission sélective ou à la déformation des faits, et ce, afin de tirer profit de l’anxiété et de la confusion ainsi générées chez le parent.
(Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, 2022)
Le parent qui commet la violence conjugale manipule à plusieurs reprises le parent qui la subit afin de l’inciter à se méfier de sa propre mémoire et de ses propres perceptions.
(Tracy, 2021)
Le parent qui commet la violence conjugale s’en prend à l’environnement de son partenaire. Il peut causer du tort à son animal de compagnie, menacer de s’en prendre à l’enfant s’il ne se soumet pas à ses demandes, être harcelant envers la famille ou les amis du parent, discréditer le parent aux yeux du personnel intervenant ou éducateur afin que celui-ci adopte sa vision de la situation.
Dans un rôle parental, la violence psychologique peut prendre différentes formes :
Dans un rôle parental, la violence psychologique peut prendre différentes formes :
Le parent auteur de violence conjugale peut ressentir de la jalousie sexuelle et restreindre les comportements de son partenaire à l’extérieur de la maison. Il peut contrôler ses sorties, ses amitiés, son habillement. Il affirme le faire par amour. La jalousie sexuelle est définie comme une préoccupation non fondée du parent auteur de violence conjugale au sujet de l’infidélité sexuelle de son partenaire. Le parent peut émettre des doutes sur la paternité de l’enfant. Il s’agit d’un facteur de risque important, autant pour l’enfant que le parent victime.
L’enfant peut devenir un moyen d’atteindre le parent victime de violence conjugale. La relation avec l’enfant devient alors instrumentalisée : menacer de battre l’enfant, violenter l’enfant afin de punir le parent qui subit la violence conjugale, agir de façon à l'encourager l’enfant à ne pas respecter l’autorité du parent victime et se révolte contre lui, maintenir une emprise sur le parent en utilisant l’enfant. Cette instrumentalisation de l’enfant est accrue lors du contexte postséparation.
Cette violence cible une personne particulière et chère pour le parent qui la subit : l’enfant. Le parent victime peut ainsi craindre de quitter son partenaire, anticipant que son enfant pourrait se retrouver seul avec le parent violent. Il a peur que l’enfant subisse des représailles. En cas de rupture, le parent peut reprendre sa relation avec le parent auteur de comportements violents en pensant protéger l’enfant.
Violence indirecte
Violence directe
Le parent qui est victime de violence conjugale vit dans un environnement particulier de menace et de peur. Normalement, la peur est un signal d’alarme important. Or, dans ce contexte, la peur cesse de jouer son rôle d’alarme. La peur devient un état habituel. Il s’agit d’un mode de survie. Le seuil de tolérance du parent victime augmente. Celui-ci devient impuissant, dépendant, fragile et peine à trouver les moyens pour réagir aux évènements. Le flot d’émotions entraine un effet paralysant. Le parent doute de sa compréhension de la situation. Sa sécurité psychologique et physique est menacée.
Chaque cycle de violence réduit l’estime de soi du parent. Celui-ci se referme de plus en plus. Plus la violence se poursuit, plus le parent se sent responsable et incompétent. Le contrôle et la violence deviennent normaux. Le parent peut perdre sa dignité et sa personnalité : « Je ne savais plus qui j’étais. J’ai dû reconstruire l’intérieur de moi au complet. »
Le parent en vient à croire qu’il mérite ce qui lui arrive; qu’il ne peut vivre d’une meilleure façon.
En tant qu’éducatrice ou éducateur, il est possible de repérer ces stratégies, lorsqu’elles sont exprimées par les enfants de 4 ou 5 ans.
Il est aussi possible d’en faire l’observation lors des différents dialogues avec les parents.
Une grande partie des parents qui subissent de la violence conjugale n’en ont pas conscience en raison des conséquences mêmes qu’elle entraine (ex. : dépression, perte d’estime de soi, sentiment d’être responsable de la violence subie). Le fait de prendre conscience de ces éléments fait partie du processus d’aide.
Le respect est le « sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération en raison de la valeur qu’on lui reconnait » (Le Robert).
L’amour est le « sentiment vif qui pousse à aimer quelqu’un, à vouloir du bien, à aider […]. » (Le Robert).
« La colère est une émotion normale et inévitable. Mal maitrisée, elle peut mener à la violence. Bien maitrisée, elle fait partie de l’affirmation de soi » (Paradis, 2012).
« L’agressivité est une pulsion fondamentale qui permet de survivre. Mal utilisée, elle peut être destructrice et entrainer de la violence envers les autres ou envers soi-même. Bien utilisée, elle peut générer une énergie constructive. On peut penser à l’exemple de la mère qui se sert de cette énergie pour sauver la vie de son enfant en s’interposant devant un chien le menaçant. Aussi, une réaction de défense peut ressembler à une agression. La personne ne cherche pas à prendre le contrôle, mais bien à faire cesser l’attaque et ainsi se protéger. Reconnaitre cette réaction permet de distinguer la personne agressée de l’agresseur » (Paradis, 2012).
Lorsque l’on écoute les parents et les enfants, ceux-ci utilisent souvent les termes « chicanes » et « conflits » pour décrire des situations qui constituent de la violence conjugale. Pourtant, le conflit conjugal n’est pas synonyme de violence conjugale.
D’un autre côté, il est normal que des conflits éclatent à l’intérieur d’un couple.
Voici donc quelques repères pour y avoir plus clair.
« Un conflit est une opposition d’intérêts, d’opinions ou de valeurs entre deux ou plusieurs personnes sans que la peur détermine qui sera le gagnant. Bien géré, un conflit sera résolu sans violence par la négociation, le compromis ou la médiation » (Paradis, 2012).
OUI : la recherche de pouvoir sur l’autre caractérise la violence conjugale.
Elle est majoritairement perpétrée par les hommes envers les femmes.
NON : elle est généralement réciproque.
Elle est perpétrée autant par les femmes que par les hommes.
NON : c’est le pouvoir sur la situation qui est recherché.
Le sujet fait l’objet d’un différend sur le plan des idées, des valeurs, etc.
Il peut y avoir une forte charge émotionnelle, mais l’autre ne fait pas l’objet de menace par exemple. Chacun tente de convaincre l’autre.
OUI : de façon plus ou moins consciente, le moyen est choisi pour obtenir le contrôle sur l’autre.
NON : l’intention n’est pas de contrôler et de dominer l’autre personne.
NON : le sujet fait l’objet d’un conflit, mais il ne constitue pas un prétexte pour avoir une emprise sur l’autre.
OUI : les conséquences sont marquées souvent pour tous les membres de la famille.
La personne victime craint les représailles. La sécurité des enfants et du parent qui la subissent peut être menacée.
OUI : même si elle risque peu de mener à une escalade et de causer des blessures, elle entraine des impacts psychologiques sur les membres de la famille.
NON : il y a un sentiment de liberté d’action, de spontanéité des deux côtés.
Comme la peur ne les paralyse pas, les partenaires peuvent s’exprimer.