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Trousse virtuelle à l'intention du personnel éducateur œuvrant auprès des enfants 0-5 ans

J’observe l’enfant et la relation avec ses parents

J’observe l’enfant et la relation avec ses parents

J’observe l’enfant et la relation avec ses parents

Ce rôle fait référence à la compétence « Savoir observer » qui est l’une des neuf compétences essentielles du personnel éducateur et du (de la) RSGE. Les actions éducatives s’inscrivent dans un processus d’intervention dont l’observation constitue une étape cruciale.

Référentiel de compétences des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance

C’est la convergence de plusieurs signes, à la fois chez l’enfant et les parents, qui nous renseigne sur la présence de violence conjugale ou sur le risque que celle-ci se produise à plus ou moins court terme.

Observer les besoins de l’enfant.

  • Détecter les conséquences de l’exposition à la violence conjugale sur le développement des enfants.
  • Il ne s’agit pas d’un rôle d’évaluation. Cette responsabilité implique une sensibilité face à l’ensemble des enfants; une posture de vigilance à l’égard de leur bienêtre. Ces attitudes favorisent la détection qui, elle, concentre votre attention sur certains signes particuliers.

Observer les besoins de l’enfant.

Observer des signes de la violence conjugale chez les parents.

Tant chez le parent qui la commet que chez celui qui la subit.

  • Nous sommes conscients que la fenêtre d’accès aux relations familiales demeure limitée et que les observations sont souvent réduites dans le temps.
  • C’est souvent à travers la perspective de l’enfant que vous apprenez à connaitre les parents.

Visionnez cette capsule vidéo pour mieux comprendre le rôle

« J'observe »

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Diversifier les contextes d’observation afin de remplir les outils J’observe.

Diversifier les contextes d’observation afin de remplir les outils J’observe

POUR L'ENFANT : pendant les jeux, les routines et les transitions; en individuel ou en relation avec les autres; dans toute autre situation pertinente.

Diversifier les contextes d’observation afin de remplir les outils J’observe

POUR LES PARENTS : attitudes et comportements envers le milieu de garde; comportements lors de l’arrivée et du départ de l’enfant du milieu de garde; toute autre situation pertinente.

Le cycle de la violence conjugale

  • Le cycle de la violence conjugale tend généralement à se répéter et à s’intensifier dans le temps.
  • Le rythme entre les étapes peut changer. Il est possible que la progression s’accélère ou diminue selon les étapes et les types de relations.
  • La présence des étapes peut aussi varier. Lors de certaines relations, une ou des étapes peuvent être plus ou moins présentes que d’autres.
  • Différentes combinaisons sont donc possibles.

Le cycle de la violence conjugale - Cycle complet

  • L’enfant exposé à la violence conjugale vit les étapes du cycle. Il en subit les conséquences et doit composer avec ces effets.
  • L’enfant est confronté à la détresse, la peur, la honte, la colère, l’impuissance et l’espoir de changement. Ces émotions varient en fonction de l’évolution des dynamiques de violence conjugale. Le cycle amène l’enfant à vivre de la confusion. Il vit des émotions contradictoires à l’endroit d’un ou de ses deux parents.
  • Il doit souvent porter le secret de la violence conjugale vécue dans sa famille.

Les types de violence

La violence conjugale n’est pas nécessairement une escalade de comportements violents qui débute par la violence verbale, se poursuit par la violence psychologique et atteint un point culminant au moyen de la violence physique. C’est parfois le cas. Mais pas toujours.

La violence verbale

  • Elle crée de l’insécurité ou de la peur et prépare le terrain à la violence physique.
  • Elle empêche le parent de se soustraire à la relation.
  • Elle est la forme de violence la plus banalisée.

La violence psychologique

  • Elle détruit l’estime de soi et la confiance en soi.
  • Elle installe un doute chez le parent victime et l’enfant face à la responsabilité de la violence.
  • Elle est souvent subtile au départ et difficile à détecter, autant pour le parent victime que pour l’entourage.
  • Elle peut être confondue avec des preuves d’amour.
  • Plus l’isolement social est important, plus le parent devient vulnérable aux différents types de violence ainsi qu’à une augmentation de la gravité.
  • Ce type de violence commence ou augmente fréquemment pendant la grossesse.

La violence économique

  • Elle entraine la dépendance financière.
  • Elle accompagne souvent la violence physique, psychologique et verbale.

La violence physique

  • Elle affirme la domination du parent auteur de violence.
  • Les agressions physiques peuvent être déguisées en accident.
  • Elle est la forme la plus visible, connue et médiatisée.

La violence physique

  • Elle porte atteinte à l’intégrité intime de la victime.
  • Certaines victimes consentent à des relations sexuelles dans l’espoir de maintenir la paix dans la famille. Les conséquences dépassent ensuite la sexualité en elle-même.
  • La domination et l’humiliation qu’entraine ce type de violence se poursuivent et entravent la disponibilité parentale.
Comprendre le cycle de la violence conjugale

Comprendre le cycle de la violence conjugaleen fonction du vécu de l’enfant et de l’exercice du rôle de mère et de père.

Comprendre le cycle de la violence conjugale - Climat de tension

Climat de tension

Le vent se lève, les feuilles s’agitent dans les arbres. Le ciel s’ennuage. Le temps est gris, maussade et frisquet. Des gouttes de pluie tombent.

La métaphore de la tempête (Fortin et coll., 2007).

Famille
  • La famille marche sur des œufs.
  • Le climat de tension engendre la peur. Il insécurise tous les membres de la famille. Il peut se traduire par des regards méprisants, des silences, de l’ignorance, de l’impatience.
Enfant
  • Le tout-petit est en état d’alerte, car il craint l’éclatement de la violence.
  • Il s’isole davantage.
Le parent qui subit la violence conjugale
  • Ce parent vit de l’insécurité : inquiétude, anxiété, doute de lui-même, crainte de commettre des erreurs.
  • Il change son comportement pour éviter de déplaire à l’autre.
  • Il cherche à améliorer le climat.
  • Il évite les déclencheurs de la violence.
  • Il fait attention à ses faits et gestes.
  • Il se centre sur les besoins du partenaire plutôt que sur ceux de son enfant et les siens.
Le parent qui commet la violence conjugale
  • Ce parent manifeste des éclats de colère. Les silences sont lourds.
  • Il dévalorise son partenaire, lui jette des regards méprisants indiquant qu’il n’a pas d’importance. La dévalorisation peut porter sur le rôle parental de même que sur l’enfant (ex. : critiquer, rabaisser, insulter l’enfant).

Comprendre le cycle de la violence conjugale - Agression

Agression

Lorsqu’un ou des types de violence sont vécus.

Il y a des rafales de vent. Le ciel devient de plus en plus noir et menaçant. Le tonnerre gronde, les éclairs apparaissent. L’orage se déchaine. C’est la tempête.

La métaphore de la tempête (Fortin et coll., 2007).

Enfant
  • L’enfant est terrifié. La peur augmente d’un coup.
  • Il entend les évènements de violence.
  • Il constate la violence envers son parent. Il voit la peur dans son visage.
  • Il subit les conséquences.
  • Il adopte des stratégies et des rôles afin de composer avec la violence.
  • Il peut se cacher, s’interposer entre ses parents.
  • Il souhaite que le parent cesse la violence.
  • Il est malheureux parce qu’un parent tente de le « monter » contre l’autre.
  • Lorsqu’un parent quitte la relation, l’enfant peut se sentir désorienté. Il se sent libéré de la violence, mais ressent aussi l’absence du parent auteur de violence conjugale. Il vit un déchirement entre le fait de rester auprès de celui-ci, mais sans subir sa violence, et être sympathique au parent victime des actes violents. Il ressent le besoin d’être protégé par le parent victime.
Le parent qui subit la violence conjugale
  • Les émotions et les réactions face à la souffrance sont nombreuses : humiliation, tristesse, sentiment d’injustice, colère, agressivité, déception, crainte, peur, impuissance.
  • Sa santé physique et mentale est altérée. Ce parent doit assurer sa protection et, dans bien des cas, celle de son enfant.
  • Il se sent humilié dans son rôle parental. Il est blâmé et disqualifié par son partenaire.
Le parent qui commet la violence conjugale
  • Ce parent violente son partenaire.
  • Il peut aussi se montrer violent envers son enfant.
  • Il peut utiliser la relation avec son enfant pour attaquer son partenaire.
  • Ces gestes témoignent d’un contrôle dans la relation.
  • Il se montre ainsi dominant et supérieur face aux autres membres de la famille. La relation l’avantage.

Comprendre le cycle de la violence conjugale - Justification

Justification

Entre déresponsabilisation et responsabilisation

La pluie diminue. Le tonnerre se fait encore entendre, mais il est moins bruyant. Le soleil cherche à percer les nuages.

La métaphore de la tempête (Fortin et coll., 2007).

Enfant
  • Il se sent responsable alors qu’il ne sait pas vraiment ce qui a occasionné la crise.
  • Il peut penser que s’il devient un meilleur enfant, la violence cessera.
  • Certains enfants peuvent nier ou excuser les comportements violents du parent alors que d’autres tenteront de protéger le parent qui subit la violence. Ils peuvent banaliser la violence, et ce, même lorsqu’il rapporte des gestes clairs de violence dans leur discours.
  • Il peut développer une image négative de son parent victime; n’a pas confiance en lui, s’affirme peu, a peur et s’isole.
Le parent qui subit la violence conjugale
  • Il se sent responsable d’avoir exposé son enfant à la violence conjugale et de ne pas avoir pu le protéger de celle-ci.
  • Il se sent responsable de la violence qu’il subit : il tente de comprendre les explications de son partenaire, l’aide à changer, le pardonne, se culpabilise.
  • Le parent tente ainsi de retrouver un certain équilibre après la phase d’agressions.
  • Alors que le cycle se répète, le parent doute de plus en plus de ses propres perceptions.
Le parent qui commet la violence conjugale
  • Ce parent justifie son comportement violent par différentes raisons.
  • Il fait porter la responsabilité de ses gestes à son partenaire en l’accusant.
  • Il peut minimiser l’importance de ses gestes de violence.
  • Un transfert de la responsabilité sur l’autre parent ainsi que sur l’enfant s’opère.
  • À ce moment, le parent peut avouer ses fautes afin de conserver le contrôle et de préserver la relation.

Comprendre le cycle de la violence conjugale - Réconciliation

Réconciliation

La « lune de miel »

Le ciel redevient bleu. Le soleil brille et ses rayons nous réchauffent. Une légère brise nous rafraichit. Les oiseaux gazouillent. Il fait beau.

La métaphore de la tempête (Fortin et coll., 2007).

Enfant
  • Il vit l’espoir que ce changement va perdurer et qu’il n’y aura plus de violence.
  • Si le parent a rompu lors d’une phase précédente, l’enfant peut demander à son parent de revenir avec le parent auteur de violence. « Papa est gentil maintenant. Je veux le voir. Je m’ennuie, maman. » L’enfant peut donc influencer des décisions qui ne sont pas de son ressort.
  • L’enfant peut aussi ressentir une lutte contre le parent qui commet les actes d’agression. Alors que le parent tente de revenir vers son enfant, celui-ci est en réaction. Comme l’enfant refuse et maintient le parent à distance, ce dernier peut interpréter ces réactions comme du rejet, ce qui peut déclencher un nouveau cycle de la violence.
Le parent qui subit la violence conjugale
  • Le parent a espoir; il donne une nouvelle chance, il croit que l’épisode de violence était le dernier, il veut offrir à son enfant la présence d’un parent attentionné.
  • Il constate les efforts et croit au changement. Il lui offre de l’aide afin de maintenir la relation.
  • Il tente de comprendre. Cela peut l’amener à minimiser la gravité de la situation et à pardonner.
  • Le parent voit les avantages de poursuivre la relation.
Le parent qui commet la violence conjugale
  • Il fait part de nombreux remords autant à son partenaire qu’à son tout-petit; il demande pardon, il parle de thérapie ou de suicide.
  • Il dit à son enfant qu’il veut devenir un bon parent et prendre soin de l’autre parent.
  • Il fait des promesses; de se reprendre, de ne pas recommencer, de changer.
  • Il cherche à poursuivre la relation; il est attentionné.

Je teste mes connaissances sur le cycle de la violence conjugale

À quelle étape du cycle de la violence conjugale se situe Marine?

Réponse : Climat de tension

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Réponse : Réconciliation-rémissions : la « lune de miel »

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Réponse : Justification entre déresponsabilisation et responsabilisation

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Réponse : Agression

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