1744-1748
Troisième guerre franco-anglaise en Amérique : la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) où les Autochtones alliés participent aux côtés des Français.
1752
Les Britanniques reconnaissent et confirment les droits de chasse et de pêche des Micmacs. Ils entérinent aussi le traité de paix et d'amitié de 1725. La valeur de ce traité de 1752 sera reconnue par la Cour suprême en 1985 (l'arrêt Simon).
1754-1763
Quatrième guerre franco-anglaise en Amérique : la guerre de Sept Ans (1756-1763) nommée aussi Guerre de la Conquête ou «French and Indian War» à cause de la participation active des Autochtones aux côtés des Français.
1755
Le gouvernement britannique crée le Département des Affaires indiennes qui relève alors de l'administration militaire. Le premier surintendant des Affaires indiennes est William Johnson.
1758
Le traité d'Easton est signé entre la Pennsylvanie et les nations de l'Ohio. Les montagnes Appalaches-Alleghanys deviennent la frontière des terres indiennes. Les Britanniques reconnaissent que toutes les terres situées à l'ouest des Appalaches appartiennent aux Autochtones. Cette limite sera plus tard repoussée vers l'ouest au détriment des Autochtones.
1759
Capitulation de Québec. À ce moment, les colonies françaises regroupent 80 000 colons (environ 15 000 en Acadie, 60 000 au Canada, 5 000 en Louisiane et sur le reste du territoire).
1760
L'acte de capitulation de Montréal est signé le 8 septembre 1760 en présence du général Jeffrey Amherst. Tout le territoire de la Nouvelle-France passe aux mains des Anglais. L'article 40 de cet acte protège les terres indiennes et assure le maintien de leurs propriétés, de leur droit de religion et de leur liberté de se déplacer.
1760-1774
La nouvelle alliance entre les Britanniques et les Autochtones oriente désormais les relations dans un contexte qui a changé : la France est éliminée, l'alliance franco-amérindienne s'est désintégrée lors de la chute de Montréal (1760). Les Britanniques, qui tentent de se rapprocher des Autochtones, concluent des traités avec les nations autrefois alliées des Français.
1761-1762
Entre 1761 et 1762, deux proclamations royales définissent différentes mesures afin d'assurer la protection des territoires autochtones. La Couronne britannique recherche alors le soutien des alliés autochtones.
1763
La France signe le traité de Paris, le 10 février 1763. Elle cède toutes ses possessions en Amérique du Nord au profit de l'Angleterre (sauf Saint-Pierre et Miquelon et ses droits de pêche à Terre-Neuve). La Louisiane est cédée à l'Espagne. Aucune clause ne concerne les Autochtones.
1763
La Proclamation royale du roi George III d'Angleterre n'intègre pas les Autochtones comme des sujets britanniques, mais comme des alliés. Elle reconnaît le droit foncier des Autochtones et délimite un territoire indien. Elle oblige les colonies britanniques à obtenir des Autochtones des cessions de droits sur leurs terres avant d'en faire la colonisation.
1763-1766
Le chef de la tribu des Outaouais, Pontiac, dirige le soulèvement des nations des Grands Lacs et de l'Ohio. Plusieurs Autochtones se révoltent contre la présence des Britanniques sur leurs terres. Tandis que les Amérindiens souhaitent de la part des Britanniques un comportement d'alliés, ces derniers agissent plutôt comme des conquérants. Les Autochtones, qui cherchent à conserver la possession de leurs terres, s'emparent de plusieurs postes militaires que les Britanniques venaient d'enlever aux Français. Mais le manque de munitions, l'obligation des guerriers de partir pour les camps de chasse d'hiver afin de nourrir leur famille, le désaccord qui s'installe entre les nations ralliées, l'absence de l'aide souhaitée de la part des Français ainsi que la variole qui se répand à cause de couvertures infectées remises consciemment aux Autochtones par les Britanniques font en sorte que la coalition menée par Pontiac échoue. Toutefois l'agitation dure jusqu'à la signature du traité d'Oswego en 1766 et à l'assassinat de Pontiac en 1769. La décision du roi de rendre officielle la reconnaissance d'un vaste territoire indien, par la Proclamation royale, a été influencée par cette révolte.
1763-1800
Une série de 24 traités à contenu territorial sont signés entre les Britanniques et divers groupes autochtones. La plupart de ces traités portent sur des terres fertiles du nord de l'Ontario. Leur but est de libérer ces terres du titre de propriété indienne, dont l'existence était sous-entendue dans la Proclamation royale, en échange de compensations.
1768
Traité du Fort Stanwix (New York) entre les Britanniques, les Iroquois et des représentants des Sept-Nations (organisation politique qui regroupait les Indiens domiciliés de la Province du Québec). Ce traité repousse vers l'ouest la frontière délimitée en 1763 entre les colons et les Autochtones, au détriment de ces derniers.
1774
L'Acte de Québec reconnaît les lois civiles françaises et le libre exercice de la religion pour les Canadiens. Il étend les frontières du Québec (Bas-Canada) vers le nord, jusqu'au Labrador, et vers le sud, jusqu'à la rivière Ohio. Cet acte constitue un autre empiètement massif sur le territoire réservé aux Autochtones en 1763.
1774-1783
Pendant la Révolution américaine (guerre d'indépendance des États-Unis), les Britanniques sollicitent l'aide des Autochtones contre les Américains en échange de la promesse de protéger leurs terres. Plusieurs Autochtones vivant au Québec appuient les Britanniques lors de la Révolution américaine. Les pressions des Américains et des Britanniques pour se rallier les membres de la Ligue des Six Nations (Ligue des Iroquois) provoquent des dissensions parmi les nations iroquoises et mènent à la rupture de la Ligue des Iroquois.
1783
Le traité de Versailles reconnaît l'indépendance des États-Unis. Il fixe les frontières canado-américaines de l'Atlantique jusqu'au Lac des Bois (le Canada perd le sud des Grands Lacs). Aucune clause ne concerne les Autochtones, malgré la participation de plusieurs d'entre eux dans cette guerre à titre d'alliés aux côtés des Britanniques. La pleine autorité sur le territoire indien est cédée aux États-Unis par l'Angleterre. La Proclamation royale cesse donc de régir les relations entre les Autochtones et les Américains.
1783
Les États-Unis adoptent, le 22 septembre, une proclamation qui interdit la colonisation des terres indiennes sans l'autorisation du Congrès américain.
1783-1796
Migration des Loyalistes et d'Iroquois au Canada.
1784-1850
Quelque 24 actes de cessions de terres sont signés entre des groupes autochtones et le gouvernement.
1791
L'Acte constitutionnel entraîne la création du Haut-Canada (Ontario) et du Bas-Canada (Québec).
1794
Le traité de Jay, ou traité d'amitié, de commerce et de navigation, instaure la paix entre le Canada et les États-Unis. Il suscite un rapprochement entre les Britanniques et les Américains. Certains Iroquois demeurent dans la vallée de l'Ohio, sous la protection du traité de Jay, pour faire la traite des fourrures avec les Américains. La Clause III du traité assure la libre circulation des Autochtones (et de leurs biens) de chaque côté de la frontière canado-américaine.
1794
Les Jésuites concèdent un terrain pour la réserve huronne-wendate de Lorette.
1795
Le traité de Greenville. Entre 1783 et 1794, une alliance défensive réunit des Autochtones provenant de 35 nations des Grands Lacs, des Iroquois du Canada et les membres de la Fédération des Sept-Nations (Amérindiens domiciliés au Québec). À la suite de leur défaite en 1794, les Autochtones signent avec les Américains le traité de Greenville. Les Autochtones doivent renoncer à la frontière définie par le traité de Stanwix en 1768. Ils cèdent les deux tiers de la vallée de l'Ohio.
1796-1830
Malgré leur situation de plus en plus précaire, les Autochtones continuent de se gouverner eux-mêmes, les politiques mises en place sont plutôt négociées qu'imposées.
1803
Vente de la Louisiane aux États-Unis. En 1763, elle avait été cédée à l'Espagne par la France.
Vers 1800
La traite des fourrures décline devant d'autres activités économiques comme l'exploitation forestière et l'agriculture.
1812-1814
La guerre éclate entre les États-Unis et l'Angleterre. Les Britanniques demandent l'aide des Autochtones contre les Américains. La plupart des Mohawks (Agniers) et des Abénakis se battent aux côtés des Britanniques, alors que les Iroquois du côté américain de Saint-Régis (Akwesasne) se rangent du côté des Américains. Les Britanniques veulent conserver le Haut-Canada (Ontario) attaqué par les Américains. Cette dernière participation importante des Autochtones à un grand conflit représente un tournant pour eux. Les alliances militaires entre les Autochtones et les Britanniques perdent leur importance à la fin de cette guerre, qui est le dernier conflit entre la Grande-Bretagne et les États-Unis en Amérique du Nord.
En 1814, le traité de Gand met fin aux hostilités de la guerre anglo-américaine. Il assure la restitution réciproque des conquêtes. On prévoit rendre aux Autochtones toutes leurs possessions, leurs droits et les privilèges dont ils jouissaient en 1811. Mais les Autochtones n'arriveront pas à récupérer les terres perdues. Ils n'obtiennent aucune garantie pour l'avenir, ils devront désormais signer des traités séparés.
Les questions reliées aux Autochtones passent d'une administration militaire à une administration civile. Car, avec la fin de la guerre de 1812, les Britanniques ne craignent plus d'invasion américaine. La nouvelle administration des dossiers autochtones favorise une politique d'assimilation et de confinement dans des réserves. Les missionnaires exhortent les gouvernements (américain et britannique) à améliorer le sort des Autochtones au moyen de programmes destinés à les «civiliser» en leur enseignant le christianisme et l'agriculture.
1815 à 1840
La population du Québec (Bas-Canada) s'accroît rapidement. Le Bas-Canada compte 335 000 habitants en 1815; environ 600 000 en 1840. La population croissante du Bas-Canada et du Haut-Canada continue d'empiéter sur les terres occupées par les Indiens. Ces derniers commencent à être considérés comme des obstacles à la colonisation eurocanadienne et au progrès.
1817
Aux États-Unis, on commence la mise en application du déménagement forcé des Amérindiens vivant sur leurs terres ancestrales dans la vallée de l'Ohio. La politique atteint son point culminant sur le «Chemin des larmes» que devront suivre les Cherokees dans les années 1830.
1818
Une convention canado-américaine confirme la frontière entre le Canada et les États-Unis au 49e parallèle jusqu'aux Rocheuses.
1820
À partir des années 1820, des Autochtones du Bas-Canada, dont les Algonquins, les Népissingues, puis les Montagnais, déposent des requêtes auprès des autorités coloniales. Ils demandent la création de terres réservées à leur usage et des compensations monétaires pour les terres déjà prises par les colons.
1820
La politique britannique prend une nouvelle orientation. On met en oeuvre un vaste programme de civilisation (intégration). En 1822, le gouvernement prévoit l'abolition complète du Département des Sauvages. De toute façon, on pense alors que les Autochtones, dont le nombre a beaucoup diminué, vont disparaître.
1821
La Compagnie de la Baie d'Hudson (fusionnée en 1821 à la Compagnie du Nord-Ouest) obtient l'exclusivité de la traite avec les Autochtones dans toutes les régions inhabitées du Canada.
1821 à 1851
Pendant cette période, la population du Canada triple. Elle passe d'environ 750 000 habitants, en 1821, à 2 300 000 habitants en 1851.
1829
Shawnadithit, la dernière représentante connue des Béothuks, meurt en 1829.
1830
Le «Removal Act», aux États-Unis, implique la déportation à l'ouest du Mississippi de tous les Amérindiens vivant à l'est de ce fleuve (sauf les Iroquois). Des Iroquois, les Oneidas (Oneiouts) et les Tuscaroras, conservent leurs terres, mais de nombreux traités réduisent par la suite leur étendue. Les autres nations iroquoises sont placées dans des réserves.
1830
Sous l'influence de groupes humanitaires de Grande-Bretagne, une nouvelle politique indienne est adoptée. On encourage la civilisation et la christianisation des Autochtones au moyen des terres de réserves.
1839-1840
À la suite d'une vaste enquête menée sur les populations autochtones du Haut-Canada (Ontario) et du Bas-Canada (Québec), dans les années 1830, le gouvernement se rend compte que la colonisation est désastreuse pour les Autochtones. Il promulgue l'Act for the Protection of the Land (Haut-Canada, 1839) et l'Ordonnance pour pourvoir à la protection des Indiens ou Sauvages (Bas-Canada, 1840). La Couronne britannique, propriétaire des terres indiennes, les garde pour eux.
1840
L'Acte d'Union effectue le rattachement du Haut-Canada (Ontario) et du Bas-Canada (Québec) dans un Canada uni.
1847
Une commission royale d'enquête sur la situation des Autochtones recommande la création de réserves pour compenser la perte de leurs territoires devant le nombre grandissant de squatters, de bûcherons et de braconniers qui s'y installent.
1847
Arrivée de nombreux Irlandais chassés par la famine.
1850-1854
Entre 1850 et 1854, quatorze transactions d'achat de terres sont faites avec les nations autochtones de l'Île de Vancouver pour des fins de colonisation et d'exploitation minière. Les territoires sont échangés contre des montants forfaitaires, des couvertures et la liberté de chasser et de pêcher sur les terres inoccupées.
1850
Signature des deux traités Robinson. Les Saulteux (Ojibways du Lac Huron et du lac Supérieur) signent les traités Robinson concernant la cession de leurs terres au nord des lacs Huron et Supérieur en vue de l'exploitation minière dans cette région du Haut-Canada (Ontario). En retour, vingt petites réserves sont créées.
1850
Adoption de l'Acte pour mieux protéger les terres et les propriétés des Sauvages dans le Bas-Canada qui détermine, selon certains critères, qui est Indien.
1851
Au Bas-Canada (Québec), la Loi de 1851, l'Acte pour mettre à part certaines étendues de terre pour l'usage de certaines tribus de Sauvages dans le Bas-Canada, autorise le commissaire aux terres de la Couronne à mettre de côté des étendues de terres du Bas-Canada pour l'usage des Amérindiens. La Loi de 1851 permet la création de plusieurs réserves puisque 230 000 acres de terres, administrées par le commissaire des terres indiennes, sont réservés à l'usage des Indiens. En 1853, ces terres sont partagées entre les Autochtones. De nouvelles réserves sont créées: Témiskamingue, Maniwaki, Coleraine (Bécancour), Doncaster (Mohawks de Kanawake et de Oka), Coucoucache et Weymontachie (Atikamekw de la Mauricie), Roquemont (Hurons-Wendats de Lorette, vendue en 1904), Viger (Malécites de la Rivière Verte, abandonnée en 1869 et vendue), Restigouche (Mik'maqs), Pointe-Bleue (Innu-Montagnais du Lac-Saint-Jean), Bersimis (Innu-Montagnais de la région de Manicouagan) et Betsiamites (Innu-Montagnais).
1851
Une loi du Haut-Canada (Ontario) interdit de traiter avec les Autochtones, de pénétrer sur leurs terres, de s'emparer ou de s'installer sur ces terres sous quelque prétexte que ce soit.
1851
Le gouvernement canadien reconnaît deux sortes de terres indiennes, soit les territoires de chasse et les terres accordées aux Amérindiens directement ou par le truchement des missionnaires. La Loi prévoit un dédommagement de 1 000 livres annuellement à être réparties parmi les nations autochtones dont les terres ont été usurpées ou ruinées par le développement du Canada.
1857
Adoption de l'Acte pour encourager la civilisation graduelle des tribus sauvages en cette Province et pour amender les lois relatives aux Sauvages. C'est le début du principe de l'émancipation légale, c'est-à-dire que l'on encourage les hommes autochtones à renoncer à leur statut et à leurs droits afin d'être intégrés dans la société canadienne.
1860
Le Colonial Office cède la responsabilité des Affaires indiennes aux gouvernements des provinces. Au Québec, les Affaires indiennes vont relever du Département des Terres de la Couronne jusqu'en 1867.
1867
Adoption de l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, qui réunit le Bas-Canada (Québec) et le Haut-Canada (Ontario), la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. La Loi constitutionnelle de 1867 attribue au Parlement du Canada la compétence «sur les Indiens et les terres réservées pour les Indiens» (article 91) . Le Canada poursuivra la politique des traités.
1868
Le gouvernement américain met en place la plus grande réserve des États-Unis, soit 64 745 km carrés répartis sur les États de l'Arizona, du Nouveau-Mexique et de l'Utah. Cette réserve n'est qu'une partie du territoire ancestral des Navajos.
1868
Le parlement fédéral adopte l'Acte pourvoyant à l'organisation du Département du Secrétaire d'État du Canada ainsi qu'à l'administration des terres des Sauvages. Cet acte, fondé sur la politique de protection, d'assimilation et de christianisation d'avant la confédération, réunit toutes les anciennes lois sur les Indiens.
1869
Adoption d'un amendement à la Loi sur les Indiens intitulé Acte pourvoyant à l'émancipation graduelle des Sauvages, à la meilleure administration des affaires des Sauvages, et à l'extension des dispositions de l'acte trente et un. Cette loi confère des pouvoirs plus étendus au surintendant des Affaires indiennes. Il établit des administrations de type municipal dans les réserves. Il a aussi comme objectifs d'apprendre aux Amérindiens le fonctionnement de l'ensemble de la société blanche et de faciliter leur assimilation à l'intérieur de celle-ci.
1869
Gouvernement provisoire des Métis à la Rivière Rouge. Acquisition des Territoires du Nord-Ouest par le Canada. Les Métis des Plaines expulsent les arpenteurs envoyés par le gouvernement du Canada pour tracer de nouvelles routes pour les colons.
1870
Le gouvernement du Canada achète la terre de Rupert de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Une clause de l'arrêté ministériel précise que le Canada doit respecter les réclamations des Autochtones par rapport à la colonisation.
1870
Adoption de l'Acte du Manitoba, créant cette province. Cet acte prévoit que 600 000 hectares de terres devront être réservés aux Métis.
1871
La Colombie-Britannique devient une province du Canada.
1871
Le Congrès américain met fin à la signature de traités avec les nations autochtones des États-Unis.
1871-1921
Période des grands traités entre le gouvernement canadien et les nations autochtones. Par onze traités numérotés, les Autochtones cèdent des droits sur la majorité du territoire de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Ces onze traités incluent des terres réservées, des versements de compensation, l'octroi de vêtements, des versements annuels pour des munitions et des cordes, des allocations de scolarité, de l'aide médicale et de l'aide alimentaire en cas de famine.
1873
L'Île-du-Prince-Édouard entre dans la Confédération.
1876
Les Cheyennes et les Sioux du chef Sitting Bull exterminent le 7e régiment de cavalerie du colonel Custer, lors de la célèbre bataille de Little Big Horn aux États-Unis. Les Sioux se sauvent par la suite au Canada. Ce fut la fin du nomadisme des Autochtones des Plaines américaines qui ont dû vivre dans des réserves par la suite.
1876
La refonte de l'ensemble des lois concernant les Autochtones du Canada donne naissance à la Loi sur les Indiens. L'Acte des Sauvages vise l'assimilation des Autochtones avec l'émancipation obligatoire des femmes qui marient des non Indiens (elles perdent leur statut d'Indienne). Elle fixe aussi une tutelle sur les Indiens et leurs terres. Les manifestations culturelles sont aussi surveillées de près. Des lois subséquentes interdiront certaines traditions, dont des cérémonies et des danses autochtones. L'administration des affaires indiennes au Canada est toujours basée sur la Loi des Indiens adoptée en 1876. Considérée comme temporaire, elle visait l'assimilation des Autochtones à la société blanche. Jusqu'au milieu des années 1950, les agents des Affaires indiennes contrôlent à peu près tous les aspects de la vie des Autochtones des réserves.
1879
À la suite de la chasse intensive, le bison est pratiquement disparu des plaines canadiennes.
1880
Un amendement à la Loi sur les Indiens permet l'«émancipation» de tout Indien qui obtient un diplôme universitaire.
1884
Un amendement à la Loi sur les Indiens interdit les «potlatch», des cérémonies traditionnelles où les biens sont redistribués entre les Autochtones. Cette interdiction sera en vigueur jusqu'en 1951.
1885
Pendaison de Louis Riel et de huit Autochtones à la suite de la rébellion des Métis de la Rivière Rouge et de l'Ouest. Ils s'opposaient au lotissement des terres pour la colonisation.
1889
Un amendement à la Loi sur les Indiens permet au gouvernement fédéral de passer outre à l'opposition des bandes indiennes à la location de leurs terres.
1898-1899
Le gouvernement fédéral impose les conseils de bande aux communautés autochtones.
1898 et 1912
Lois d'extension des frontières du Québec et de l'Ontario dont l'annexion des bassins versants de la Baie James et de la Baie d'Hudson.
1905
Création de deux nouvelles provinces : la Saskatchewan et l'Alberta.
1912
Le Québec obtient le territoire de l'Ungava. Extension des frontières du Québec, de l'Ontario et du Manitoba.
1917
Obtention du droit de vote par les femmes au Canada.
1922
La Loi sur les terres et forêts du Québec de 1922 autorise le gouvernement du Québec à réserver des terres pour l'usage des Autochtones. En vertu de cette loi, la superficie maximale des réserves indiennes au Québec passe de 230 000 acres à 330 000 acres.
1923
Création de réserves plus nordiques (Baie James et Nord-Ouest québécois).
1927
Un amendement à la Loi sur les Indiens interdit aux Autochtones de lever des fonds à des fins de revendication sans le consentement écrit du surintendant aux Affaires indiennes. L'autorisation du Ministère des Affaires indiennes devient nécessaire pour que «soient payés les avocats et les autres personnes dont les Autochtones auraient retenu les services pour faire valoir leurs droits».
1927
Le Conseil privé de Londres statue sur la frontière du Labrador et attribue le Labrador à Terre-Neuve.
1933
Un amendement à la Loi sur les Indiens force l'«émancipation» de tout Autochtone qui obtient un diplôme universitaire.
1940
Obtention du droit de vote par les femmes au Québec.
1946
Le Parlement du Canada met sur pied un comité chargé d'étudier différentes révisions de la Loi sur les Indiens.
1949
Entrée de Terre-Neuve dans la Confédération.
1951
Modifications portées à la Loi sur les Indiens à la suite d'audiences tenues par le comité mixte du Sénat et la Chambre des Communes entre 1946 et 1948 et de consultations auprès des dirigeants autochtones. Un amendement à la Loi sur les Indiens annule l'interdiction du potlatch et d'autres cérémonies traditionnelles. Il autorise aussi les Autochtones à entrer dans les bars. Le comité recommande de créer une commission sur les revendications au sujet de l'application des traités. Les pouvoirs du ministre des Affaires indiennes sont restreints à certains égards (même si certains de ces pouvoirs sont transférés aux provinces). Des pouvoirs accrus sont attribués aux bandes pour les affaires locales. On tente également d'augmenter la participation aux élections des bandes.
1960
Les Autochtones obtiennent le droit de vote au fédéral.
1960
La responsabilité des Autochtones étant de juridiction fédérale, les relations plus étroites entre la province de Québec et les Autochtones ne datent que des années 1960.
1966
Commission Hawthorn-Tremblay : une étude sur les Indiens contemporains au Canada, débutée en 1964. Les consultations auprès des bandes au sujet de la situation sociale, économique et de l'éducation des Autochtones se poursuivent pendant des mois. À cette époque, le responsable des Affaires indiennes est le Ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
1968
Création de la Fraternité des Indiens du Canada dans le but de représenter les intérêts des Indiens inscrits auprès du gouvernement fédéral.
1968
Une Mohawk, Mary Two Axe Early, entame une lutte contre la discrimination faite aux femmes en vertu de la Loi sur les Indiens. Cette lutte, qui a impliqué d'autres femmes autochtones dont l'Abénakise Evelyn O'Bomsawin, aura cours jusqu'à la modification de la loi en 1985.
1969
Le Livre Blanc de 1969 ne tient aucunement compte des recommandations du Rapport Hawthorn-Tremblay déposé en 1966. Le gouvernement du Canada propose d'abolir la Loi sur les Indiens, le Ministère des Affaires indiennes et le statut particulier des Autochtones en les considérant comme des «citoyens ordinaires». Les traités conclus seraient également éliminés. Le gouvernement préconise une politique d'assimilation qui rejette tout droit ancestral. Les agents du Ministère des Affaires indiennes sont retirés des réserves. Les Autochtones réagissent avec colère au Livre blanc. Ils présentent au gouvernement le Livre rouge, intitulé Citizen Plus. De vives oppositions et des critiques suivent le dépôt du Livre Blanc. Le gouvernement fédéral abandonne ce projet. On conserve le statu quo.
1969
Les Autochtones obtiennent le droit de vote au provincial.
1970
Le gouvernement fédéral finance les groupes et les organismes autochtones pour qu'ils effectuent des recherches sur les traités et les droits ancestraux.
1971
La Convention de l'Alaska, aux États-Unis, crée des corporations de villages et des corporations régionales chez les Inuits, les Indiens Dénés et les Aléoutes du Nord. Elle accorde des compensations et reconnaît un titre de propriété indien sur 18 millions d'acres et de pratique d'activités traditionnelles sur 4 millions d'acres. La Convention élimine les réserves et accorde des royautés sur l'exploitation des mines et des forêts.
1972
La Fraternité des Indiens du Canada, devenue l'Assemblée des Premières Nations, revendique au nom des communautés autochtones le droit de gérer l'éducation et la mise sur pied de leurs propres conseils scolaires. Cette revendication est acceptée en 1973.
1973
Le gouvernement fédéral se donne une politique sur les revendications territoriales globales (droits ancestraux) et sur les revendications particulières (droits issus des traités et administration des fonds et des terres des Amérindiens). Les revendications globales doivent être fondées sur l'occupation et l'utilisation traditionnelle des terres et le titre ne doit pas avoir fait l'objet de traité, ni d'acte légal de cession ou d'extinction. Les régions concernées se situent au Québec, au Yukon, en Colombie-Britannique, au Labrador et dans les Territoires du Nord-Ouest.
1973
L'injonction demandée par les Cris afin d'arrêter la construction des barrages hydroélectriques sur leur territoire leur est accordée par le juge Malouf de la Cour suprême. La décision du juge repose alors sur les droits accordés par la Proclamation royale de 1763. Peu de temps après, le jugement est renversé, mais le gouvernement québécois doit négocier avec les Cris.
1974
Le Bureau des revendications des Autochtones est mis sur pied par le Ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada.
1975
Les Cris, les Inuits et les gouvernements du Québec et du Canada signent la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) qui permettra le développement hydroélectrique sur le territoire visé. Par ce traité, les Cris et les Inuits cèdent des droits et des titres sur un territoire de 981 610 km carrés. En échange, ils obtiennent la propriété foncière de 10 400 km carrés (l'usage et le bénéfice des terres de catégorie 1), des droits exclusifs de chasse, de pêche et de piégeage, l'administration régionale de l'éducation, des services sociaux, de la santé, du développement social et économique, et le versement, sur une période de 20 ans, d'une compensation de 225 millions de dollars. Le régime des terres issu de la CBJNQ délimite la superficie des territoires cris et inuits et les droits qui s'y rattachent. Il s'agit de la première entente du genre à être signée au Québec et au Canada.
1978
Les gouvernements du Québec et du Canada signent la Convention du Nord-Est québécois (CNEQ) avec les Naskapis (et les Inuits de Port Burwell). La nation cède ses droits territoriaux en échange de la propriété de 285 km carrés, de droits de chasse et de piégeage sur un territoire de 4 150 km carrés et d'une compensation de 9 millions de dollars.
1981
Le gouvernement du Canada apporte des modifications à sa politique sur les revendications autochtones en élargissant les critères d'acceptation des revendications. Il accroît également les montants pour financer les groupes autochtones.
1982
La nouvelle Loi constitutionnelle du Canada reconnaît les droits ancestraux et issus de traités aux Indiens, aux Inuits et aux Métis. Elle précise aussi que la Charte canadienne des droits et libertés ne diminue pas les droits et les libertés qui ont été reconnus aux Autochtones par la Proclamation royale de 1763.
1983
Le Comité sur l'autonomie politique des Autochtones rend son rapport public après l'audition de 567 témoins, la tenue de 215 présentations et de 60 réunions publiques. Il recommande que le gouvernement fédéral établisse de nouvelles relations avec les Premières Nations et que l'élément essentiel de cette relation soit l'autonomie gouvernementale des Autochtones.
1983
Le gouvernement du Québec se donne une politique autochtone basée sur quinze grands principes.
1984 et 1993
Convention définitive des Inuvialuit (puis des Inuits) des Territoires du Nord-Ouest.
1985
Un amendement à la Loi sur les Indiens met fin à plus de cent ans de discrimination en permettant à tous les Autochtones qui ont perdu leur statut de le recouvrer. Sont particulièrement visées par cet amendement les femmes autochtones, qui ont épousé un Blanc, toutes les personnes qui sont entrées dans l'armée ou dans les ordres ou qui ont obtenu un diplôme universitaire ou voté à une élection fédérale.
1990
La crise d'Oka (juillet à septembre). Des Mohawks de Kanesatake protestent contre les projets de développement de la municipalité d'Oka sur des terres qu'ils considèrent comme les leurs.
1990
En 1990, la Cour suprême du Canada a confirmé que la Proclamation royale de 1763 réserve aux Autochtones deux catégories de terres : les terres qui étaient situées en dehors des limites territoriales de la colonie de Québec en 1763 et les établissements qui existaient à l'intérieur des limites du Québec en 1763 et qui étaient autorisés par le gouvernement, principalement les réserves créées à l'époque de la Nouvelle-France.
1990
En 1990, l'arrêt Sioui de la Cour suprême reconnaît comme traité le document remis aux Hurons-Wendats par le général James Murray en 1760. Ce traité leur garantissait, aux mêmes conditions que les Canadiens, le libre exercice de leur religion, de leurs coutumes et du commerce avec les garnisons anglaises. Ce document, du 5 septembre 1760, est encore l'objet de débats puisque certains le considèrent comme un traité, d'autres comme un simple sauf-conduit remis aux Hurons-Wendats pour qu'ils rejoignent en toute sécurité leur village de Lorette (Wendake).
Pour connaître d'autres ententes conclues entre les Premières Nations du Québec et le gouvernement québécois, consulter le site du Secrétariat aux Affaires autochtones du Québec
1996
Dépôt du Rapport de la Commission royale d'enquête sur les peuples autochtones (Commission Erasmus-Dussault). Cette étude sur la situation des Autochtones au Canada, amorcée en 1991 et rendue publique en novembre 1996, recommande la formation d'un troisième palier de gouvernement pour les Autochtones.
1999
Le premier avril 1999 : création du Nunavut, «notre terre», un territoire qui couvre l'est et le centre des Territoires du Nord-Ouest, soit 2 millions de kilomètres carrés (environ le cinquième de la surface terrestre du Canada). Les Inuits totalisent 85% de la population de ce territoire. Le gouvernement élu possède des pouvoirs de légiférer semblables à ceux des gouvernements du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.
1999
La Cour suprême du Canada permet aux Autochtones hors réserve de voter lors de l'élection des conseils de bandes.
1999
La Cour suprême du Canada convient qu'un traité de 1760 garantit aux Mi'kmaqs (Micmacs) des droits de pêche et de chasse toute l'année. Ce jugement déclenche une controverse. La Cour suprême précise alors que ces droits ne permettent pas de pêcher en toutes saisons.
1999
Les Nisga'a du nord-ouest de la Colombie-Britannique se voient accorder le droit à l'autonomie gouvernementale.
1999
La province de Québec met sur pied une politique de partenariat économique avec les Premières Nations. Cela mène à l'instauration d'un Fonds de développement pour les Autochtones.
2002
La Paix des Braves est signée entre le Québec et les Cris. Cette entente, d'une durée de 50 ans, vise la collaboration entre le Québec et les Cris ainsi que le développement économique, social et communautaire de cette nation.