Avoir subi dans son enfance de la maltraitance, de l’exposition à la violence conjugale ou les deux.
Devenir parent à un jeune âge (tant le parent qui subit la violence que celui qui la commet).
Les représentations du parent — son propre filtre — sont teintées par ses expériences antérieures. Elles influencent négativement ses états psychologiques actuels au sein de son rôle de mère et de père.
L’exposition aux violences conjugales augmente le risque de s’engager dans des relations intimes violentes à l’âge adulte, que ce soit en tant que victime ou auteur de violence. Lorsque l’exposition à la violence conjugale est jumelée à des abus physiques, le risque de reproduire des comportements violents est d’autant plus important.
Les croyances que chacun des parents entretient à l’endroit de l’enfant influencent de façon importante son comportement et peuvent entrainer un risque plus important d’abus physique ou de rejet envers l’enfant, etc. Prenons l’exemple d’une mère qui perçoit des similarités entre son fils et son ex-conjoint de la part de qui elle a été victime de comportements violents. Celle-ci peut adopter certains comportements de rejet. Elle se demande « Est-ce qu’il y a des risques que mon enfant devienne violent comme son père? » Le fait de comparer l’enfant au parent qui commet la violence conjugale est extrêmement néfaste pour lui.
Les croyances erronées des parents en fonction des attentes fondées sur le genre peuvent également constituer un risque de préjudice pour l’enfant. L’enfant qui ne répond pas à ces attentes se retrouve davantage exposé à la violence.
Ce concept suggère qu’un individu qui s’attend à vivre des évènements négatifs modifie ses comportements en fonction de ses pensées et de ses croyances de telle sorte que la prophétie se réalise. Dans un contexte de violence conjugale, le parent pourrait croire que son enfant ressemble à son partenaire qui commet la violence. Des propos comme « Tu es comme ton père. », « Son portrait tout craché. », « Tu vas finir comme ton père. » peuvent amener l’enfant à développer des troubles de comportements et de l’agressivité, confirmant ainsi l’image anticipée du parent; « J’avais raison. »
La prophétie autoréalisante peut avoir pour effet de réduire ou d’augmenter la sévérité de violence conjugale. Par exemple, une étude a permis de conclure que les hommes déclarés coupables de violence conjugale traitaient mieux leurs enfants et étaient moins enclins à infliger de graves blessures à leur partenaire s’ils croyaient que leurs enfants leur ressemblaient physiquement (Burch et Gallup, 2000).