Visuel Midis de la rech Auvray

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Quel impact ! Une chimie plus durable grâce aux méthodes mécanochimiques        
Avec Thomas Auvray, codirecteur de l'Institut de recherche sur l'hydrogène
Le 26 février, de midi à 13h30 
                    

Si je vous demandais de décrire une chimiste, vous commenceriez probablement à lister son équipement : une blouse, des lunettes, une flasque remplie d’un liquide mystérieux mais très coloré... Cette association entre solution et chimie est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif mais également dans la pratique professionnelle : les chimistes vont souvent commencer une réaction par dissoudre leurs ingrédients dans un solvant, appliquer une source d’activation (chaleur, lumière), puis séparer le produit désiré du mélange par différentes méthodes, et tout ce liquide ajouté au départ devient alors un résidu qu’il faut gérer – idéalement recycler – mais qui implique le plus souvent le service de gestion des matières dangereuses! Avant mon intégration au DBCPSF et à l’IRH en novembre 2024, je travaillais comme chercheur postdoctorant sur une méthode de synthèse alternative qui peut sembler… violente. Finies les flasques pleines de liquides fumants, on retourne à la base : un mortier, un pilon et de l’huile de coude! En broyant vigoureusement les réactifs, on peut faciliter des transformations chimiques et obtenir une grande variété de matériaux! Derrière ce traitement physique se cache une idée simple : induire des transformations chimiques par impacts mécaniques répétés. Cette approche, appelée mécanochimie, est inspirée par des pratiques datant de l’antiquité, notamment décrites par Théophraste dans son traité Des Pierres (IVème siècle avant notre ère) et sera une des clés de mes activités de recherche à l’UQTR. Durant cette conférence des Midis de la recherche, je vous introduirais à cette approche atypique, à ses potentiels bénéfices pour l'atteinte des objectifs de développement durable de notre société, et aux équipements spécialisés existants (et maintenant présents à l’UQTR!). Je présenterais également deux exemples de procédés mécanochimiques auxquels j’ai contribué. Nous explorerons d’abord une méthode alternative pour la préparation d’un matériel à base d’aluminium, présent dans la majorité des technologies de diodes électroluminescentes, qui brillent dans les écrans de toute taille qui nous accompagnent au quotidien. Nous passerons ensuite à un autre élément qui fait briller les yeux, les doigts ou les oreilles : l’or! Les procédés chimiques pour l’activation de l’or sont plutôt du côté catastrophe environnementale que chimie verte, et je vous présenterais une approche plus douce, basée sur des produits chimiques communs (p.e. nettoyant de piscine), pour préparer des précurseurs clés de la chimie de l’or par oxydation mécanochimique.

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