Français autrefois

 
MOLIÈRE (1622 - 1673)
 
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En se moquant des précieuses, Molière reprend des traits de leur langue et de ses excès dans la pièce de théâtre Les Précieuses ridicules, écrite en 1659.  
 
Entre autres excès langagiers du XVIIe siècle, on trouve la célèbre pièce de théâtre  
La Comédie de proverbes d'Adrien de Montluc (1630), où l'ensemble des répliques des personnages est constitué de proverbes. Les 1700 proverbes de la pièce de théâtre, cliquables dans le site, offrent un tour de force littéraire et langagier hors du commun.
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MOLIÈRE
Qui est Molière?
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(1622 - 1673)
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    En se moquant des précieuses,
    Molière Qui est Molière?
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    reprend des traits de leur langue et de ses excès dans la pièce de théâtre
    Les Précieuses ridicules, On trouvera des renseignements complémentaires à cette adresse.
    écrite en 1659.
    Entre autres excès langagiers du XVIIe siècle, on trouve la célèbre pièce de théâtre
    La Comédie de proverbes
    d'Adrien de Montluc (1630),
    où l'ensemble des répliques des personnages est constitué de proverbes. Les 1700 proverbes de la pièce de théâtre, cliquables dans le site, offrent un tour de force littéraire et langagier hors du commun.
    LES PRÉCIEUSES RIDICULES
    Acte I, Scène IX
    [ … ]  
     
    Magdelon  
     
    Viste, voiturez -vous icy les commoditez de la conversation.  
     
    Mascarille  
     
    Mais au moins, y-a-t-il seureté icy pour moy?  
     
    Cathos  
     
    Que craignez-vous?  
     
    Mascarille  
     
    Quelque vol de mon cœur, quelque assassinat de ma franchise. Je vois icy des yeux qui ont la mine d' estre de fort mauvais garçons, de faire insulte aux libertez, & de traiter vne ame de Turc à More. Comment diable, d'abord qu'on les approche, ils se mettent sur leur garde meurtrière? Ah! Par ma foy je m'en défie, & je m'en vais gagner au pied, ou je veux caution bourgeoise qu'ils ne me feront point de mal.  
     
    Magdelon  
     
    Ma chère, c'est le caractère enjoüé.  
     
    Cathos  
     
    Je vois bien que c'est vn Amilcar.  
     
    Magdelon  
     
    Ne craignez rien, nos yeux n'ont point de mauvais desseins, & vostre cœur peut dormir en assurance sur leur prud'homie.  
     
    Cathos  
     
    Mais de grâce, Monsieur, ne soyez pas inexorable à ce fauteuil qui vous tend les bras il y a vn quart d'heure, contentez vn peu l'envie qu'il a de vous embrasser. [ … ]  
     
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    Site web créé par Luc Ostiguy et André Bougaïeff  
    Université du Québec à Trois-Rivières (Québec, Canada)
    Mot Annotation
    LES PRÉCIEUSES RIDICULES
    Acte I, Scène IX
    [ … ]
    Magdelon MAGDELON, fille de Gorgibus, précieuse ridicule.

    Gorgibus, bon bourgeois.

    Viste, viste = Vite

    D'origine incertaine, le mot viste, dont la lettre s était muette au temps de Molière, viendrait peut-être d'un radical expressif évoquant un mouvement imprévu et rapide.

    La graphie viste a été employée jusqu'au XVIIe s., et est orthographiée vîte dans la 3e édition du Dictionnaire de l'Académie parue en 1740, et vite dans l'édition de 1798 (Catach 1995 : 1086).

    voiturez Voiturez = Transportez

    Jusqu'au XVIIIe s., la consonne r est roulée sur les dents, un peu à la façon, entre autres, des Espagnols, des Italiens ou des Polonais.

    En alphabet phonétique, cette prononciation dite ' r antérieur ' est transcrite [r]. C'était là, jusqu'au XVIIe et XVIIIe s., la façon élégante de produire cette consonne.

    La variante prononcée dans le fond de la gorge, dite ' r postérieur ', d'abord uvulaire grasseyée (battement de la luette sur le dos de la langue), transcrite [ʀ], plus tard fricative uvulaire ou vélaire (friction du dos de la langue sur l'uvule ou sur le voile du palais), transcrite [ʁ], apparaît dès le XVIIe s. dans la bouche du petit peuple de Paris, et sans doute dans celle des bourgeois.

    Les variantes postérieures se sont imposées au tournant de la Révolution et ont constitué la nouvelle norme. À partir de cette époque, la variante antérieure [r] a été ravalée au rang de prononciation paysanne.

    Le français laurentien, français qui s'est formé sur les rives du fleuve Saint-Laurent (Québec, Trois-Rivières et Montréal) à partir des différents apports des colons français arrivés en Nouvelle-France au courant du XVIIe et XVIIIe s., a connu et connaît encore les variantes antérieure et postérieures, bien que la variante antérieure tende, avec les générations, à céder la place aux variantes postérieures (voir entre autres, Ostiguy et Tousignant 2008; Côté et St-Amand-Lamy, 2012).

    -vous
    icy icy = ici

    La lettre y mise pour i proviendrait d'une volonté des clercs de rendre plus lisibles les textes qu'ils rédigeaient à la main, parfois rapidement.

    les
    commoditez de la conversation. Formulation ' précieuse ' pour désigner le fauteuil

    À partir du XIIe s., le son [e] (é) en finale de mot suivi de la marque du pluriel (orthographié –és aujourd'hui) était souvent orthographié –ez: commoditez (commodités), biautez (beautés), amitiez (amitiés), damnez (damnés), aimez (aimés).

    Au XVIe s., il y avait maintenant une variation entre les graphies
    –és et –ez.

    Les concepteurs de la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie (1762) ont supprimé la graphie –ez pour la remplacer par –és, sauf dans le cas de la deuxième personne du pluriel et de certains mots courts (nez, assez, chez).

    Les mots qui se terminent en
    –ation se disaient le plus souvent avec un a postérieur long, transcrit [ɑ:]. Le mot conversation se prononçait ainsi [kɔ᷉.ver.sɑ:.sjɔ᷉]
    (v. Dumas 1987).

    Le passage de [ɑ:] à [a] a commencé au courant du XVIIIe s. Cette prononciation a continué de se faire entendre au Canada français jusqu'au début du XXe s., après avoir été critiquée (v. Rivard, 1901).

    Mascarille LE MARQUIS DE MASCARILLE, valet de la Grange.

    Lagrange, amant rebuté.

    Mais au moins, y-a-t-il
    seureté Seureté = sûreté ~ sureté

    Au XVIe s., la lettre e n'était plus prononcée. Au Moyen Âge, le mot seur (lat. secūrum), à partir duquel seureté a été construit, était prononcé [sə.yr] (se-ur) avant de devenir, au XIVe s., [sy:r] avec [y] devenu long par effet compensatoire de la disparition de la voyelle [ə] (e).

    L'Académie française, dans l'édition de son dictionnaire de 1740, a supprimé la lettre e et a ajouté l'accent circonflexe sur le u pour noter sa longueur et pour le distinguer de la préposition sur.

    icy pour
    moy? moy = moi

    Depuis le XIIe s., le graphème oi (ou oy) était prononcé [w͜e] (oé) en syllabe ouverte en finale de mot (roi, moi, toi).

    La prononciation [w͜a] (oa) n'a commencé à se faire entendre qu'au XVIIe s., chez le petit peuple de Paris. C'était là la façon élégante de parler à la cour.

    La prononciation [w͜a] (oa) n'a commencé à se faire entendre qu'au XVIIe, chez le petit peuple de Paris et sans doute chez les bourgeois. Cette dernière s'est généralisée au tournant de la Révolution française, à la faveur de laquelle elle est devenue la nouvelle norme phonétique. (Gendron, 2007; Bouchard, 2012; Reinke et Ostiguy, 2016).

    Cette prononciation [w͜e] est toujours en usage au Québec, héritage ancien du français parlé de l'aristocratie française du XVIIe et XVIIIe venue en Nouvelle-France et qui a administré la colonie.

    Aujourd'hui, la prononciation [w͜e] s'entend encore dans une liste finie de mots, à savoir : moi, toi, les formes de l'indicatif présent des verbes voir (je vois, tu vois, etc.), boire (je bois, tu bois, etc.), croire (je crois, tu crois, etc.), etc.

    Cette prononciation caractérise la langue parlée en situation familière d'un bon nombre de Québécois. En situation surveillée, tout Québécois prononce plutôt [w͜a] : moi [mw͜a], je bois [bw͜a], je crois [kʁw͜a] (Dumas, 1987; Ostiguy et Tousignant, 2008).

    Cathos CATHOS, nièce de Gorgibus, précieuse ridicule.
    Que craignez-vous?
    Mascarille LE MARQUIS DE MASCARILLE, valet de la Grange.

    Lagrange, amant rebuté.

    Quelque vol de mon cœur, quelque assassinat de ma franchise. Je vois icy des yeux qui ont la mine d'
    estre estre = être

    Dès le XIe s., la consonne [s] après une voyelle accentuée dans la même syllabe s'est désarticulée et, par effet compensatoire, a allongé cette dernière: lat. class. essere › lat. tardif estre › Xe s. estre [εs.trǝ] › XIe s. estre [ε:.trǝ] › XVIIe s. estre [ε:tr]. Autre exemple : lat. pastam › Xe s. paste [pas.tǝ] › XIe s. paste [pa:.tǝ] › XVIIe s. paste [pɑ:t].

    La lettre s a été conservée jusqu'au XVIIIe s. à la fois pour relier le mot à son étymon latin et pour marquer la longueur de la voyelle.

    Les graphies être et pâte datent de la 3e édition du Dictionnaire de l'Académie (1740). Son concepteur, l'abbé d'Olivet, a supprimé le s marquant la longueur de la voyelle et l'a remplacé par un accent circonflexe servant la même fonction: estre, fenestre, paste, coste › être, fenêtre, pâte, côte.

    La longueur des voyelles qui ont suivi cette évolution est encore existante en français québécois. Ces voyelles longues, dites étymologiques, ont même tendance à être diphtonguées: être [ɛ:tʁ] ~ [a͜εtʁ] (aétre) , pâte [pɑ:t] ~ [pa͜wt] (paote), côte [ko:t] ~ [kɔ͜wt] (co-oute) (v. Dumas, 1987; Ostiguy et Tousignant, 2008).

    de fort mauvais garçons, de
    faire insulte aux Cela signifie porter atteinte à ma liberté.
    libertez, libertez = libertés

    À partir du XIIIe s., le son [e] (é) en finale de mot suivi de la marque du pluriel (orthographié –és aujourd'hui) était souvent orthographié –ez: biautez (beautés), amitiez (amitiés), damnez (damnés), aimez (aimés).

    Au XVIe s., il y avait maintenant une variation entre les graphies
    –és et –ez.

    Les concepteurs de la 4e édition du Dictionnaire de l'Académie (1762) ont supprimé la graphie –ez pour la remplacer par –és, sauf dans le cas de la deuxième personne du pluriel et de certains mots courts (nez, assez, chez).

    & & = et

    Appelée perluette (it. ' per lo et ' = pour le et ), ou esperluette, ce signe était une des nombreuses abréviations que les clercs ont conçues pour accélérer l'écriture manuscrite.

    On peut l'observer dès le IXe s. dans la Cantilène de sainte Eulalie (Baddelaey et Biederman-Pasques 2003).

    de
    traiter vne ame de Turc à More. Cela signifie traiter quelqu'un sauvagement, comme les Turcs traitaient les Maures qu'ils avaient asservis.

    vne = une

    L'usage de la lettre v (variante orthographique de u en écriture gothique) pour transcrire la voyelle [y] était variable à l'époque.

    Quand elle était utilisée, c'était à l'initiale de mot. En revanche, seule la lettre u était utilisée à l'intérieur de mot, tant pour la consonne [v] (yuer ' hiver ') que pour la voyelle [y] (fumée).

    Comment diable,
    d'abord qu' d'abord que = dès que, aussitôt que. Archaïsme.
    on les approche, ils se mettent sur leur garde meurtrière? Ah! Par ma foy je m'en défie, &
    je m'en vais gagner au pied, gagner au pied = s'enfuir

    L'expression se retrouve sous d'autres formes de même sens gagner au large, gagner la campagne, gagner la colline, gagner le haut.

    Cependant, les deux dernières formes suggèrent que l'on a moins dans ' pied ' une forme dérivée du latin pedem (pied) qu'une forme dérivée du latin podium (socle, parapet) qui a donné, entre autres, les toponymes puy et pech désignant des lieux-dits nichés en hauteur.

    Gagner au pied aurait donc voulu dire : chercher la fuite et le salut en se réfugiant sur une hauteur.

    voir à cette adresse.

    ou
    je veux caution bourgeoise Cela signifie je veux une garantie solide.

    Se disait autrefois d'une garantie solvable et facile à discuter.

    qu'ils ne me feront
    point
    de mal.
    Magdelon MAGDELON, fille de Gorgibus, précieuse ridicule.

    Gorgibus, bon bourgeois.

    Ma chère, c'est le caractère
    enjoüé. enjoüé = enjoué

    On remarque depuis le XVIe s. chez les grammairiens Estienne et Nicot l'usage de noter u voyelle, c'est-à-dire [u], au moyen d'un tréma, et ce, même après qu'on ait cessé d'utiliser la lettre u pour transcrire également le son [v] : moüe (moue), foüet (fouet), foüiller (fouiller).

    L'usage de ce tréma qui marquait l'union des voyelles au lieu de la disjonction comme cela était presque toujours le cas (aigüe, argüer) a été abandonné dans la 3e édition du Dictionnaire de l'Académie de 1740 (Catach 1995 : 1134).

    Cathos CATHOS, nièce de Gorgibus, précieuse ridicule.
    Je vois bien que c'est
    vn Amilcar. Un Amilcar est le type de l'amant spirituel, agréable et empressé auprès des femmes.
    Magdelon MAGDELON, fille de Gorgibus, précieuse ridicule.

    Gorgibus, bon bourgeois.

    Ne craignez rien, nos yeux n'ont
    point point = pas

    L'adverbe de négation point correspond au pas du français moderne.

    Le nom point est à l'origine un mot désignant une toute petite chose qu'on mettait à côté du verbe qu'on voulait nier, et ce, pour renforcer l'adverbe ne : je ne couds point.

    D'autres mots désignant des petites choses servaient aussi à nier : mot, mi(e), larme, point, goutte, grain et pas.

    Certains, comme Nyrop (1930), prétendent que le mot désignant une petite chose était, au début, toujours lié sémantiquement au verbe : je ne dis mot, je ne mange mie, je ne vois larme, je ne couds point, je ne bois goutte, je ne marche pas.

    Price (1990) rappelle que ce n'est qu'une hypothèse, du moins pour la collocation boire et goutte, puisque le mot goutte n'est pas attesté en ancien français avec le verbe boire.

    Ce qu'on constate plutôt, c'est que le mot goutte se présente avec les verbes de perception physique et mentale, très fréquemment avec voir, après avoir pris la place de larme, avec entendre (oïr) et avec comprendre : Je ne vois goutte; ' Que nus n'i pooit oïr goute ' (que nul ne put y entendre rien).

    Quoi qu'il en soit, cette relation sémantique plus ou moins claire est disparue lorsque les locuteurs n'ont plus perçu la motivation. Ainsi, on s'est mis à écrire: je n'irai mie, je ne vois goutte, je ne marche point, je ne couds pas.

    La forme mie aurait été plus fréquente dans l'est et le nord de la France d'oïl, pas dans le centre et l'ouest.

    Pour ce qui est des autres, elles étaient peu utilisées. La forme point a toutefois repris un peu de vigueur vers le XVe s. jusqu'à en concurrencer pas, tandis que mie et goute se sont faits de plus en plus rares. Au fil des siècles, ces mots, de catégorie nominale, ont été réinterprétés comme des adverbes (processus de grammaticalisation). Par ailleurs, les locuteurs se sont mis à faire tomber la particule adverbiale ne, sentie comme étant redondante et ont commencé alors à dire je veux pas ou je marche point.

    En français classique, au moment de la colonisation de la Nouvelle-France, les variantes pas et point étaient en concurrence, sans que l'utilisation de l'une ou de l'autre n'ait été associée à quelque groupe social en particulier. Toutefois, l'adverbe pas a été la forme la plus fréquente dans la vallée laurentienne (Marineau, 2009).

    Pour ce qui est de la variante point, celle-ci s'est maintenue dans certaines régions de l'Acadie.

    Les adverbes mie ainsi que point existent toujours dans certains dialectes régionaux de France, comme en picard : ' a n' mé sanne point naturél du tout ' Ça ne me semble pas naturel du tout; ' Mais o n'él dirouot mie ' Mais, on ne le dira pas (Auger et Villeneuve 2007).

    de mauvais desseins, & vostre cœur peut dormir en assurance sur leur
    prud'homie. De preux (sage, vaillant) et de homme, signifiant sagesse, probité.
    Cathos CATHOS, nièce de Gorgibus, précieuse ridicule.
    Mais de grâce, Monsieur, ne soyez pas inexorable à ce fauteuil qui vous tend les bras il y a vn quart d'heure, contentez vn peu l'envie qu'il a de vous embrasser.
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