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MIRABEAU (1749 - 1791)
 
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La Révolution française a une politique linguistique : elle veut imposer le français à toute la nation, afin d'augmenter la cohésion nationale. Elle pense que la diversité des langues est un obstacle à l'unité de la France et aux idées nouvelles.  
 
L'abbé Grégoire est le principal instigateur de la politique de propagation du français. Dès 1791, il envoie un questionnaire intitulé Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française, dans toute la France et présente un rapport à la Convention en 1794.  
 
Mirabeau fut partagé entre sa fidélité au roi et les idées révolutionnaire – introduire en France une forme de démocratie conforme aux principes de Montesquieu tout en respectant, comme en Angleterre, les prérogatives de la monarchie. Le 21 juin 1789, il s'opposa au marquis de Dreux-Brézé qui voulait faire quitter la salle du Jeu de Paume aux députés :
Dreux-Brézé :  
 
– ' Messieurs, vous connaissez les ordres du roi ! '  
 
Mirabeau :  
 
– ' Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au Roi, et vous qui n'avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours; cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je vous déclare que si on vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devez demander des ordres pour employer la force, car nous ne quitterons nos place que par la puissance de la baïonnette.'  
 
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Le 26 septembre 1789, pour faire face à la banqueroute imminente, le banquier Necker, successeur de l'économiste Turgot, propose une contribution volontaire du quart des revenus. Mirabeau le soutient avec véhémence :
Deux siècles de déprédations et de brigandages ont creusé le gouffre où le royaume est près de s'engloutir. Il faut le combler, ce gouffre effroyable!  
 
Eh bien! Voici la liste des propriétaires français. Choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens. Mais choisissez; car ne faut-il pas qu'un petit nombre périsse pour sauver la masse du peuple? Allons, ces deux mille notables possèdent de quoi combler le déficit. cet horrible sacrifice ferait du moins disparaître le déficit.  
 
Ramenez l'ordre dans vos finances, la paix et la prospérité dans le royaume. Frappez, immolez sans pitié ces tristes victimes, précipitez-les dans l'abîme, il va se refermer…Vous reculez d'horreur…Hommes inconséquents, hommes pusillanimes ! Eh ! ne voyez-vous donc pas qu'en décrétant la banqueroute, ou, ce qui est plus odieux encore, en la rendant inévitable sans la décréter, vous vous souillez d'un acte mille fois plus criminel, et, chose inconcevable ! gratuitement criminel : car enfin, cet horrible sacrifice ferait du moins disparaître le déficit.
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