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RACINE (1639 - 1699)
 
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Lors de la réception à l'Académie française de Thomas Corneille, le 2 janvier 1685, Racine prononce un discours où, faisant l'éloge du grand Corneille, il définit son idéal du théâtre.
Vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsque Corneille commença à travailler.  
Quel désordre! Quelle irrégularité! Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre; les auteurs aussi ignorants que les spectateurs; la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance; point de mœurs, point de caractère; la diction encore plus vicieuse que l'action et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement : en un mot toutes les règles de l'art, celles mêmes de l'honnêteté et de la bienséance partout violées.  
 
Dans cette enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poème dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir cherché quelque temps le bon chemin et lutté, si j'ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin inspiré d'un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accorda heureusement le vraisemblable et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu'il avait de rivaux.  
 
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Avec Racine, la langue atteint une perfection qui va servir de modèle aussi bien aux prosateurs qu'aux poètes.  
 
Adieux de Bérénice à Titus ( Bérénice Acte IV scène V, 1670)  
Je n'écoute plus rien, et pour jamais adieu.  
Pour jamais! Ah! Seigneur! songez-vous en vous-même  
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?  
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,  
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?  
Que le jour recommence et que le jour finisse,  
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,  
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?  
 
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Dans la pièce
Phèdre, de Racine (acte II, scène V, 1677), le personnage de Phèdre croit que son époux Thésée est mort. Elle déclare son amour à son beau-fils Hippolyte.
Oui, prince, je languis, je brûle pour Thésée :  
Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers,  
Volage adorateur de mille objets divers,  
Qui va du dieu des morts déshonorer la couche ;  
Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche,  
Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi,  
Tel qu'on dépeint nos dieux, ou tel que je vous voi.  
 
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