Je marchais face au vent du nord.
J'aime bien la mer. La mer emporte tout.
J'aimerais bien être emportée un jour. Loin, très loin...
Le monde est si plein de touts à être emportés.
Un jour, j'ai décidé d'arrêter de marcher.
Je me suis arrêtée au
versantd'un rêve vert.
La mer ici était
l'anachorète des êtres
béotiensdes plaines avoisinantes.
Je ne pouvais
qu'en
abhorrerle son.
Comment aimer le son sans faire preuve de
laxisme déconcertant
lorsque la mélopée du silence règne en
autocratie sur cette mer
gargantuesque. Je ne pouvais qu'abaisser le front avec
componction dans l'espoir que ma présence ne trouble pas le souffle tranquille de l'eau qui haussait ses courants au rythme de mes pas
dilatoires. Je ne pouvais plus espérer la
méritocratie pour ce penchant tranquille.
Je ne pouvais que croire au relatif tremblement de nos têtes
pour espérer
que mes jours n'étaient pas le fruit d'unepériclitationimmanente.
Mais le vent me manqua.
L'air me manqua. Sur les seuils d'une mer
sybilline. Je sentis mes poumons cesser de se
sustenter à même le monde sous mes pieds.
Fini les
rodomontades,les
calembredaineset les
billevisées dans ma bouche de
béni-oui-oui. L'absence d'air me fit le même effet que l'abondance de rêves,
elle me coupa en deux.
J'avais eu raison de
subodorerde mauvaises affaires
avec cette mercabalistique. Je m'effondrai dans le sol dur de la plage,
comme on tombe à genoux au jour glorieux d'armistice
et je rendis mes armes, et mes pas, aux souffle marin.