Vocab
1
par
Sarah Désaulniers
Le facteur n'en pouvait plus. Il se rongeait les ongles constamment, car il ne pouvait surmonter sa crainte des chiens. Il en avait assez de son travail qui l'obligeait à prendre garde aux chiens,
sa bête noire,
qui s'amusaient à lui mordre les chevilles avec leurs
canines
pointues.
Il se sentait mal dans sa peau,
et
ne savait plus à quel saint se vouer :
' La psychologie des chiens,
j'y perds mon latin!'répétait-il
ad nauseam,
quoiqu'il se consolait quand même en pensant
canis sine dentibus vehementius latrat,
mais tout de même….
Les affiches
Cave canem
le terrorisaient. Il avait beau se répéter :
'De l'audace, encore de l'audace, et toujours de l'audace! ',
qu'il n'avait qu'à se fier
ad litteram
à ce qu'il lisait sur les panneaux et demeurer sur ses gardes, le pauvre facteur n'arrivait pas à être rassuré. Au fil de ses journées de travail, durant la
canicule,
il cherchait à trouver,
delenda Carthago,
un moyen d'échapper à la
gent
canine
et à la
chienlit
qu'elle créait dans son travail. Comme il était quand même fort astucieux, il imagina
mille et une solutions
à ses mésaventures
rocambolesques.
Un jour, il se dit
finis coronat opus
en catimini
affublé de son déguisement de caniche, qu'il croyait être le
nec plus ultra
des déguisements, il
tomba sur un os,
car son épouse le prit
flagrante delicto.
Elle lui lança : 'Chéri! Veux-tu bien cesser de
faire le Jacques!
Où crois-tu aller accoutré de la sorte? Tu crois sincèrement que les chiens
tomberont dans le panneau ?
Tu les sous-estimes, mon pauvre. Pourquoi n'essayes-tu pas de t'en faire plutôt des amis? ' Le facteur retourna dans la maison pour ôter son costume,
nolens volens,
en grommelant. La suggestion de sa femme lui trottait malgré tout dans la tête. Il se disait, qu'après tout, l'idée, aussi folle qu'elle semblait, ne pouvait pas être si mauvaise. Le facteur pensait
credo quia absurdum.
.../2
Nombre d'accès : 80471