phonétique

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R1. Amuïssement ou maintien de la consonne latine finale  
 
IIIe-Ier s. av. notre ère.  
 
La plupart des consonnes finales du latin qui agissaient comme marques casuelles des noms et des adjectifs se sont amuïes (ont disparu) en latin parlé; ce phénomène a coïncidé avec l'établissement d'un certain ordre de la phrase latine:  
 
mūruM (MOU-roum) ' mur ' › mūru  
eo RomaM ' je vais à Rome' › eo ad Roma  
rēgiS (RÉ-guiss) ' du roi › de rēge (dé-RÉ-gué)  
 
Ce sont toutes les consonnes finales qui se sont amuïes à l'exception de celles des verbes, dont la fonction était de marquer la personne verbale, du s final du nominatif (fonction sujet) singulier ainsi que de l'accusatif (entre autres, complément direct) pluriel des noms et des adjectifs.  
 
Du reste, mis à part le s du nominatif singulier, ces consonnes s'observent encore en français écrit:  
 
tĕneS (TÉ.néss) › tu tiens  
tĕneT (TÉ-nétt)› il tient  
mūrōS (MOU-ross) › murS  
 
R2. Amuïssement de la consonne n devant la consonne s  
 
IIIe-Ier s. av. notre ère.  
 
Toute consonne [n] s'est amuïe suivie de [s]:  
 
peNsāre (pénn-SSA-ré) 'peser une idée, penser' › peser  
mēNsem (MÉNN-sém) › meis, mois  
cōNstāre (conn-STA-ré) 'mis en vente moyennant un prix' › coster, coûter  
 
R3. Amuïssement du [h] latin  
 
Ier s. av. notre ère.  
 
En latin, le graphème h était prononcé [h], fricative pharyngale, un peu comme en anglais. Dès le Ier s. avant l'ère commune, il a cessé de l'être:  
 
Habēre (ha-BÉ-ré) › abēre (a-BÉ-ré), aveir, avoir  
 
Il arrive que des mots écrits français aient toujours cette lettre, mais cette dernière, réintroduite très tôt par les clercs, ne fait que rappeler l'étymon:  
 
hominem (HO-mi-ném) › omine (O-mi.né) › ome › homme  
 
R4. Syncope de la voyelle atone en syllabe ouverte à l'intérieur de mot  
 
Ier-IIe s.

Les voyelles latines qui ne se trouvaient pas dans une syllabe tonique (accentuée), donc atones, ont chuté lorsqu'elles se trouvaient dans une syllabe ouverte à l'intérieur d'un mot.

Cette syllabe ouverte atone (non accentuée) est donc:  
 
ancOram › ancra › ancre  
clērIcum › clērcu › clerc  
simUlāre › simlāre › sembler  
tabUlam › tabla › table  
pōsItum › pōstu › poste  
 
Seule la voyelle [a] dans cette position semble y avoir échappé:  
 
parAdīsum › paraïs (paradis).  
 
Nota bene: : le cas de [l] qui devient [ɫ] à la suite de la syncope. En latin, la consonne [l] (l), latérale alvéolaire, est vélarisée lorsqu'elle est suivie d'une consonne et se prononce [ɫ], un peu à la façon des Portugais lorsqu'ils articulent la dernière syllabe du mot Portugal ou des anglophones lorsqu'ils disent all.  
 
Ainsi, lorsque la voyelle e de molEre a été affectée par la syncope (› molre), la consonne [l] › [ɫ].  
 
R5. Prosthèse, ou formation d'une voyelle non étymologique en début de mot.  
 
IIe s.  
 
Une voyelle prosthésique [i] s'est formée au début d'un mot commençant par les groupes de consonnes: –sp [sp], –st [st], –sc [sk].  
 
Ces groupes de consonnes initiales sont devenus respectivement isp-, ist- et isk-:  
 
spatulam › ispatla › espalde, épaule  
stēllam › istella › esteile, étoile  
scūtum › iscūtu › escu, écu  
 
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