Comment calculer la valeur économique du bénévolat ?
Il peut s'avérer fort utile et très stratégique d'informer ses bailleurs de fonds et la population de la valeur économique du bénévolat. En effet, souvent, les organismes doivent faire la preuve qu'ils bénéficient de soutien de leur communauté ou qu'ils peuvent financer une partie de leurs activités de façon autonome. Il en est de même quand ces organismes s'adressent à l'opinion publique pour démontrer leur utilité ou même pour solliciter des fonds.
Cette fiche explique comment calculer la valeur économique du bénévolat de deux points de vue :
Cette fiche offre de télécharger un outil développé lors de l'année internationale du bénévolat « le calculateur de valeur ».
Calculer la valeur monétaire du temps donné
Formule de base
Essentiellement, il s'agit de multiplier le nombre d'heures données par le coût du salaire qui serait versé à un employé.
H (Nb d'heures de bénévolat) * $ (valeur donnée à ces heures)= V (valeur monétaire de contribution des bénévoles)
Il n'est pas négligeable parfois d'ajouter à cette valeur les montant d'argent que dépensent les bénévoles sans remboursement. Ainsi dans l'enquête du Laboratoire en loisir et vie communautaire de 2001, il a été établi que les bénévoles en loisir contribuaient ainsi pour une valeur moyenne de 300$ annuellement.
Si la formule de base parait simple, la réalité se complique quand, par exemple, plusieurs types de bénévoles et une variété de postes caractérisent le bénévolat au sein d'un même organisme. Bref, il est parfois difficile d'identifier la valeur des heures de bénévolat et de les distinguer selon la valeur monétaire de la tâche accomplie. De plus, plusieurs organisations ne possèdent pas un système d'enregistrement des heures de bénévolat.
S'il est difficile d'arriver à un calcul absolument précis, il est toutefois possible de produire un estimé très représentatif de la valeur monétaire du temps des bénévoles. On ne peut éviter de se doter d'un système de base.
Implantation d'un système de référence
Deux tâches s'imposent pour se doter d'une infrastructure minimum.
Voici quelques chiffres qui peuvent servir de repères :
- Au Canada, le salaire moyen du secteur loisir, sports et culture était de 15,85$ en 2012 dans le secteur privé
- Le tableau suivant donne plus de détails fournis par Développement des ressources humaines Canada
Poste
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Minimum ($)
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Médian($)
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Maximum($)_
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Directeur/directrice
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14,00
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18,00
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29,00
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Moniteur/monitrice
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9.90
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12,50
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23,00
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Planificateur/planificatrice
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16,50
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25,76
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38,04
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Technicien/technicienne
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9,90
|
12,50
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23,00
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- Il y a dix ans, l'enquête sur le bénévolat en loisir, culture et sport du laboratoire en loisir et vie communautaire évaluait le salaire moyen que gagnaient les bénévoles à leur travail à 13,00$ l'heure.
- De façon approximative, mais représentative, on peut estimer qu'un salaire moyen de 16$ l'heure peut servir de référence chez les bénévoles en loisir, sport et culture.
Calcul du ratio de profitabilité des investissements en soutien aux bénévoles
Ce calcul consiste à établir le rapport entre les dépenses qu'encourent les bénévoles et la valeur de leur contribution.
Par exemple, si je dépense 1000$ en encadrement, en formation, en recrutement et autres pour soutenir les bénévoles et que ceux-ci donne en heures l'équivalent de 10,000$, il m'est possible d'affirmer que mon taux de profitabilité est de 1/10.
[1] Avant de mettre sur pied une base de données de renseignements sur les bénévoles, assurez-vous de bien connaître la loi sur la protection de la vie privée de votre province ou de votre territoire. Ces renseignements sont disponibles en ligne sur le site www.privcom.gc.ca/legislation/index_e.asp. (Le Portail produira en 2013 une fiche sur la question.)
Conséquences / conseils pour le gestionnaire
Il n'est sans doute pas besoin d'insister sur le bénéfice politique et économique d'établie la valeur économique du bénévolat. Toutefois, l'ampleur de la tâche d'instaurer le système d'information qui permet de faire les calculs nécessaires peut en rebuter plusieurs dont les moyens sont limités et peut indisposer les bénévoles qui se plaignent déjà des exigences bureaucratiques croissants.
Faut-il rappeler que ce système de données sur le temps donné servira aussi de plus en plus à mieux gérer le temps des bénévoles qui de plus en plus ne s'engagent pas sur des bases régulières.
Enfin, même si on augmente ainsi le caractère approximatif des calculs, il est possible de procéder par sondage annuel ou biannuel pour établir le nombre d'heures au lieu d'instaurer un système de prise régulière d'information.
Références :
Document à télécharger :
Goulbourne,Embuldeniya (2002), ATTRIBUER UNE VALEUR ÉCONOMIQUE AU BÉNÉVOLAT, Huit outils pour une gestion de programme efficace, Centre canadien de philanthropie, p. 6,
Site Internet à consulter :
http://volunteercalculator.imaginecanada.ca/fre/, Consulté le 5 décembre 2012
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