Quels sont les impacts du bénévolat pour la communauté?

Le bénévolat essentiel développement de la communauté et des personnes.

Sous le titre Le loisir essentiel au développement des communautés, la Déclaration de Québec adoptée par les représentants de plus de 70 pays réunis à l'occasion du congrès mondial du loisir  tenu à Québec en 2008 affirme que

Les communautés qui fonctionnent mieux que d'autres sur les plans social culturel et économique se distinguent par une forte conscience des enjeux communs, un sentiment de pouvoir agir ensemble et un capital social fondé sur un niveau élevé de participation sociale et publique, de confiance et de réciprocité de ses membres.

Elle déclare que le loisir contribue à ce développement notamment parce qu'il « mobilise des milliers de citoyens de toutes générations et origines qui agissent ensemble à sa mise en œuvre et s'approprient ainsi le pouvoir de développement de leur collectivité. » 

Le bénévolat a un impact certain sur trois des principaux indicateurs de la qualité des communautés qu'elles soient un village, un quartier, une ville ou simplement un réseau de personnes partageant une même culture (ex. : la communauté italienne) une même occupation (la communauté étudiante) ou une même cause (la communauté d'affaire, la communauté sportive).

En effet le bénévolat 

  1. facilite la qualité de vie en permettant d'offrir des services qu'autrement on ne pourrait se payer
  2. améliore le capital social d'une communauté à la base du sentiment d'appartenance et de responsabilité sociale et de la capacité de cette communauté de se développer et de faire face aux défis qui la confrontent.
  3. facilite le développement du capital humain,  des individus qui expérimentent leur milieu, s'intègrent à la société et se développent personnellement et professionnellement.

Cette fiche démontre comment le bénévolat contribue à ces trois facteurs de développement des communautés.

Le bénévolat et la qualité de vie : un investissement!

Imaginez une communauté sans bénévole (plus de 500,000 en loisir), sans ces citoyens qui s'engagent au profit de leurs concitoyens.  En loisir, il faudrait embaucher 44,000 permanents pour remplacer les bénévoles et dépenser plus d'un milliard de dollars. 

Comme cela est impossible, imaginez l'impact sur l'offre de loisir au Québec. Dans plusieurs cas, ce serait la disparition des programmes, des clubs et même des lieux de loisir.

Au Québec,  quand les gouvernements  injectent un dollar, les bénévoles et leurs associations génèrent au moins quatre dollars de services à la communauté.

Le bénévolat et le capital social : des outils essentiels.

Le loisir permet aux personnes de se rencontrer à travers plus de 13,000 associations dirigées et rendues vivantes par des bénévoles. De ces rencontres naît le sentiment d'appartenance, le partage de valeurs, d'intérêts et d'actions communes des membres d'une communauté. Selon Bob Stebbins (2000), le bénévolat est en quelque sorte le ciment qui rend possible et efficace l'action collective, et sa résultante suscite la coopération entre les individus tout en contribuant au développement social, économique et culturel des communautés.

Sans ce capital social, une communauté n'existe pas, ses membres deviennent des clients, non des citoyens. Sans ce capital qui s'accumule, la communauté ne peut s'occuper de son développement, elle devient dépendante des autres et des décisions prises l'extérieur. Elle est plus victime qu'actrice. Plusieurs études démontrent que les communautés fortes de leur capital social sont les seules qui se tirent d'affaires économiquement, culturellement et socialement.

Le bénévolat et le capital humain : une assurance pour l'avenir

Une communauté ne peut se développer sans la présence de leaders qui mobilisent les autres, de personnes qui ont un sens des responsabilités, une conscience des besoins et des défis et une capacité d'organiser et de mettre en œuvre des actions concrètes.

Par ailleurs, les bénévoles disent dans toutes les enquêtes que le bénévolat leur permet de rencontrer les autres, d'être utiles, d'agir concrètement et d'être utiles à leur communauté. Les jeunes ajoutent qu'ils apprennent par le bénévolat des éléments importants de leur futur métier.

Lors d'une rencontre de quelques 400 élus municipaux réunis dans le cadre d'un congrès de l'Union des municipalités du Québec, plus de 80% ont dit que leur engagement s'est développé grâce à leur bénévolat en loisir.

De même, le « raccrochage » scolaire  passe souvent par des expériences de prise de responsabilités dans un organisme de la communauté.

Bref, le bénévolat sert à développer des personnes qui ont leur communauté à coeur et savent comment s'y prendre.

En somme,  les principaux impacts du bénévolat pour la communauté sont :

  • La formation de citoyens dynamiques, conscients et responsables de leur communauté
  • La présence d'un lieu public de rencontre et de construction de liens sociaux
  • La création d'un sentiment d'appartenance grâce au rapprochement des citoyens
  • La prise en charge et la mobilisation des citoyens autour de projets collectifs
  • La naissance de lieux d'expression et d'une vie associative active.

Conséquences / conseils pour le gestionnaire

Dans la promotion du bénévolat, il importe de faire valoir ces impacts sur la communauté et il ne faut pas hésiter à faire valoir le caractère « essentiel » du  bénévolat en loisir.

D'ailleurs, le bénévolat est une caractéristique propre du loisir public, différent du loisir commercial et du cocooning. Le bénévolat en est aussi la force.

Même si le recrutement semble plus compliqué qu'avant, il faut maintenir une volonté ferme de maintenir le bénévolat en loisir.

Dès lors, en tant que gestionnaire, assurez-vous de fournir les outils nécessaires aux bénévoles afin que ceux-ci œuvrent dans un environnement favorable qui sache les retenir.

Références :

Dans la bibliothèque électronique en loisir :

La déclaration de Québec.

Thibault, A., Fortier, J. & Leclerc, D. (2011). Bénévolats nouveaux, approches nouvelles, Rapport préliminaire, Réseau de l'action bénévole du Québec.


En bibliothèque :

Stebbins, R. A. (2000). Antinomies in Volunteering Choice/Obligation, Leisure/Work. Loisir et Société, 23 (2), p. 313-324.

Thème : BÉNÉVOLAT: Comprendre et savoir développer le bénévolat
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