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Radiculopathie cervicale : quels sont les meilleurs tests cliniques pour le diagnostic?

Une radiculopathie cervicale est définie comme une douleur irradiant dans le membre supérieur suivant un patron dermatomal pouvant être associé à une racine nerveuse cervicale.1 Peu de données sont actuellement disponibles concernant le nombre de personnes qui seront touchées par cette condition au cours de leur vie. Toutefois, l’apparition de celle-ci se fait plus communément entre 50 et 70 ans et les racines les plus touchées sont celles de C6 et C7.2 Les symptômes d’une radiculopathie sont variables et les tests cliniques ne sont pas infaillibles. Comment les cliniciens peuvent-ils s’assurer d’identifier les cas les plus probables ?

Thoomes et al. (2018) ont récemment publié une revue narrative de la littérature ayant pour objectif de résumer la performance diagnostique des tests pouvant être utilisés lors de l’évaluation d’un patient présentant des symptômes suggérant une radiculopathie cervicale.3 Au total, ce sont 5 études qui ont été incluses dans cette revue de la littérature soulignant l’importance d’études futures sur ce sujet.

Le tableau ci-dessous montre la sensibilité et la spécificité des différents tests rapportés dans les études incluses. Une sensibilité de 1,00 signifierait que tous les patients ayant une radiculopathie présenteraient un résultat positif au test (aucun faux négatif). Une spécificité de 1,00 signifierait, quant à elle, qu’aucun patient n’ayant pas de radiculopathie ne présenterait un test positif (aucun faux positif). Ainsi, une spécificité élevée permet d’inclure la condition si le test est positif alors qu’une sensibilité élevée permet d’exclure la condition si le test est négatif.

Tests

Sensibilité

Spécificité

Tests de mise en tension des racines nerveuses

Test 1 nerf médian1

0,83

0,75

Test 2 nerf médian2

0,66

0,75

Test 3 nerf radial3

0,43

0,75

Test 4 nerf ulnaire4

0,71

0,88

Tests 1 à 4 combinés

0,97

0,69

Test du serrement de bras5

0,97

0,97

Test de compression de Spurling

Extension + Rotation

0,98

0,99

0,89

0,85

Extension + Flexion latérale

0,65

1,00

Flexion latérale + Rotation

0,38

0,94

Traction cervicale (soulagement)

0,33

0,97

Test d’abduction de l’épaule (Soulagement avec la main sur la tête)

0,47

0,85

1.Dépression de l’épaule, abduction de l’épaule à 110°, doigts et poignet en extension, rotation externe de l’épaule, extension du coude, flexion controlatérale cervicale.

2.Dépression de l’épaule, extension du coude, rotation externe du bras, doigts et poignet en extension, abduction de l’épaule à 10°, flexion controlatérale cervicale.

3.Dépression de l’épaule, extension du coude, rotation interne du bras, doigts et poignet en flexion, abduction de l’épaule de 10°, flexion controlatérale cervicale.

4.Dépression de l’épaule, abduction de l’épaule de 110°, rotation externe du bras, pronation de l’avant-bras, flexion du coude, doigts et poignet en extension, flexion controlatérale cervicale.

5.Le clinicien serre le bras au milieu du biceps et triceps, le test est positif si la douleur est de 3 points sur 10 plus intense qu’un serrement effectué à la partie distale du biceps/triceps (près du coude) et qu’un serrement au niveau de l’articulation acromioclaviculaire.

Conclusion 

Considérant ces résultats, il semble optimal pour les cliniciens de combiner les résultats de plusieurs tests. Ainsi, la combinaison d’un test de Spurling positif, d’une traction cervicale positive, et d’un test du serrement du bras positif augmente la probabilité d’une radiculopathie cervicale. À l’opposé, des tests de mise en tension des racines nerveuses (combinaison de tests) négatifs et un test du serrement du bras négatif diminuent la probabilité d’une radiculopathie cervicale. Ces résultats doivent être analysés à la lumière de l’historique du patient et des autres trouvailles physiques.

 

 

Références

 1.Thoomes, E. J., Scholten-Peeters, G. G. M., de Boer, A. J., Olsthoorn, R. A., Verkerk, K., Lin, C. & Verhagen, A. P. (2012). Lack of uniform diagnostic criteria for cervical radiculopathy in conservative intervention studies: a systematic review. European Spine Journal, 21(8), 1459-1470. Logo_PubMed2

2.Radhakrishnan, K., Litchy, W. J., O'Fallon, W. M. & Kurland, L. T. (1994). Epidemiology of cervical radiculopathyA population-based study from Rochester, Minnesota, 1976 through 1990. Brain, 117(2), 325-335. Logo_PubMed2

3.Thoomes, E. J., van Geest, S., van der Windt, D. A., Falla, D., Verhagen, A. P., Koes, B. W., ... Vleggeert-Lankamp, C. L. (2018). Value of physical tests in diagnosing cervical radiculopathy: a systematic review. Spine J, 18(1), 179-189. Logo_PubMed2

 

Dre Isabelle Pagé chiropraticienne DC, MSc, PhD(c)