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Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble du spectre de l’autisme
Cette capsule présente les témoignages d’un élève doué ayant TSA et de sa mère concernant ses caractéristiques et son vécu scolaire.
Transcription textuelle

Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble du spectre de l’autisme

Texte de la capsule

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Élèves doublement exceptionnels.]

[Texte à l’écran : Témoignages sur le cas d’un élève doué ayant un trouble du spectre de l’autisme.]

[Image à l’écran : Zoom sur des coloriages d’enfants affichés sur un mur.]

[Texte à l’écran : Le TSA qui a masqué la douance - Douance. TSA.]

[Texte à l’écran : Mélissa Bouthillier - Mère de Laurier.]

[Action à l’écran : Mélissa Bouthillier est assise au milieu de l’écran.]

Bonjour, en fait nous pour Laurier c’est vraiment le trouble qui a été identifié dans sa petite enfance à tout juste cinq ans. Et puis par la suite, plus tard dans ses années scolaires la douance a été identifiée.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Premiers signes du TSA.]

[Action à l’écran : Mélissa Bouthillier est assise au milieu de l’écran.]

Très jeune, Laurier avait des difficultés, à la garderie notamment. Dès son entrée à la garderie, cela a été très ardu les séparations. Donc quand je le déposais à la garderie, c’était très compliqué de quitter. Il était isolé dans le groupe. Il se faisait beaucoup retirer, donc c’était beaucoup des manifestations comportementales, mais jamais je n’avais imaginé qu’on était dans l’univers de l’autisme. Moi je pensais qu’on était plutôt dans du trouble de comportement parce que c’était ma lunette de lecture. Et puis on est donc allé, quand il avait quatre ans, consulter une psychologue pour, peut-être un TDAH, mais en tout cas, pour nous donner des outils. Et puis là parallèlement à cela on a rencontré son pédiatre qui nous a dit que si jamais Laurier est autiste on adressera la situation en temps et lieu. Puis c’était la première fois qu’on nommait ce mot-là, il avait quatre ans. Et cela m’a vraiment choqué, parce que je ne voyais pas du tout de manifestation d’autisme, parce que je ne connaissais pas cela non plus. Et donc, par la suite j’ai nommé cela à la psychologue qui m’a dit « Ah ! Peut-être ». Et puis là on est allé en pédopsychiatrie faire une évaluation. Ce que je voyais, Laurier était très rigide, les textures, les vêtements, très jeune il ne supportait pas les jeans, les bas, attacher ses souliers à répétition pour s’assurer que c’était bien ajusté, c’étaient des petites manifestations, mais qu’on n’associait pas nécessairement à l’autisme. La nourriture, on ne devait pas mettre les aliments ensemble, ils devaient être tous séparés, sinon il ne voulait pas manger. Séparer des portions en deux, pas question qu’il touche à la portion si cela avait été séparé. C’était des petits trucs qu’on voyait chez Laurier. Par la suite, je l’ai observé en cachette au CPE. Je suis allée l’espionner, c’était le pédopsychiatre qui m’avait demandé de faire cela, puis je voyais qu’il se plaçait tout de suite en rang en premier, une espèce de rigidité à être premier en rang, en avant, donc il y avait des petits trucs, mais c’était vraiment subtil. C’est vraiment quand on est allé le faire évaluer en entrevue qu’on a vu. Par exemple, il y avait un livre d’histoire où il devait parler de l’histoire et lui il s’en tenait toujours au sujet précis, il n’allait jamais dans l’imaginaire. Ça aussi, par la suite, on s’en est rendu compte. Pas du tout dans l’imaginaire, très réel, concret. LEGO, toujours des LEGOS. On pensait que c’était une passion, pas nécessairement une rigidité. Les dodos, très compliqué les dodos. En fait, jusqu’à huit ans, Laurier n’a pas dormi seul dans sa chambre, il était incapable de se coucher. Et puis un moment donné on a accepté qu’il ait un petit matelas à côté de notre lit dans notre chambre pour qu’il puisse dormir, parce que c’était l’enfer. On avait essayé la mélatonine, mais rien ne lui faisait.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Premiers signes de douance.]

[Action à l’écran : Mélissa Bouthillier est assise au milieu de l’écran.]

En fait, très tôt Laurier parlait couramment, de manière fluide. À l’âge de deux ans, il avait un discours super élaboré. D’ailleurs il nous reprenait souvent quand nos mots manquaient d’exactitude, surtout moi qui était moins exacte que son papa. Donc cela a été une des manifestations. Au niveau moteur, il n’avait pas quatre ans et il faisait du vélo avec ses petites pédales. Il a fallu qu’on adapte un vélo même parce qu’il était petit. Donc cela a été pas mal cela les premiers signes qu’on a vu, mais on ne connaissait pas la douance donc on pensait que c’était un petit vite, mais sans plus. Et puis plus tard à l’école, son éducatrice spécialisée nous a dit : « Moi je pense que Laurier a une douance», et donc c’est là qu’on est allé faire une évaluation en neuropsychologie.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Entrée à l’école.]

[Action à l’écran : Mélissa Bouthillier est assise au milieu de l’écran.]

L’entrée à l’école, cela a été très difficile le premier jour de maternelle. Je me souviens qu’il a fallu que son papa le prenne dans ses bras pour aller le porter dans sa classe et puis on a arraché Laurier des bras de son papa parce que c’était vraiment difficile, il ne voulait pas aller dans cet univers-là qu’il ne connaissait pas. Et puis à la maternelle il y avait un éducateur spécialisé qui s’occupait un petit peu de lui, mais c’était difficile. En fait, jusqu’à sa troisième année je dirais que son cheminement scolaire était compliqué, beaucoup de retrait de classe. Comme ce n’est pas si évident son TSA, c’est comme si les gens adressaient l’aspect comportemental comme un trouble de comportement comme nous on pensait aussi que c’était quand il était tout petit. Et donc c’était des retraits de classe, retraits de récréation, des reprises de travail s’il fait son travail trop rapidement, cela lui est arrivé qu’on lui demande d’effacer et puis de recommencer sa tâche. Donc beaucoup de conséquences comportementales je dirais. Donc oui c’était compliqué, on était souvent appelé, on est souvent allé en rencontre à l’école parce que ça fonctionnait difficilement, jusqu’à l’identification de la douance en fait.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Forces.]

[Texte à l’écran : Laurier Yelle et Étienne Yelle]

[Action à l’écran : Laurier Yelle (à gauche) et Étienne Yelle (à droite) sont assis côte à côte au milieu de l’écran. Laurier caresse son chien qui est couché à sa gauche.]

Mes forces, je pense que ça serait les mathématiques, l’univers social, l’histoire et puis je pense que parfois je suis capable d’apprendre quand même, une fois que je sais bien c’est quoi, je pense que je suis quand même assez capable de très vite apprendre. Donc je pense que c’est pas mal ça mes principales forces.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Intérêts et préférences d’apprentissage.]

[Action à l’écran : Laurier Yelle (à gauche) et Étienne Yelle (à droite) sont assis côte à côte au milieu de l’écran. Laurier caresse son chien qui est couché à sa gauche.]

Les mathématiques pas mal, ça j’aime ça beaucoup. Essayer d’avoir les meilleures notes possibles. Essayer d’apprendre le plus de choses également. Je dirais que c’est pas mal ça mes intérêts.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Défis.]

[Action à l’écran : Laurier Yelle (à gauche) et Étienne Yelle (à droite) sont assis côte à côte au milieu de l’écran. Laurier caresse son chien qui est couché à sa gauche.]

Mes principaux défis, je pense que parfois je suis quand même assez impulsif, je pense. Donc oui je pense de contrôler mon impulsivité avant de réagir trop vite à l’information, à la situation qui s’est passée. Essayer de bien comprendre, et puis ensuite, réagir. Pas d’être impulsif et de mal réagir. Je pense que cela serait pas mal ça. Les amis et les autres élèves, je dirais pouvoir essayer comme de m’intégrer avec eux. J’ai un ou deux amis, mais au-delà de cela, oui m’intégrer c’est quand même assez difficile. Aussi c’est quand même arrivé assez souvent vu que je ne comprends pas de la même manière qu’eux, parfois justement ça me rend vraiment comme différent d’eux donc justement parfois j’ai du mal à m’intégrer. Mais avec les amis que j’ai et qui me ressemblent un petit peu plus, avec eux je suis quand même assez capable de bien interagir avec eux, mais au-delà de cela non. Vu qu’on n’a pas la même manière de, comment dire, de comprendre les choses et puis d’apprendre les choses, on n’a pas la même manière penser, souvent on ne se fait pas comprendre. Alors du coup, pour les autres élèves on est juste comme quelqu’un de bizarre qui n’est pas dans la norme. Donc, ça parfois c’est plate. Et puis ça souvent, parfois ça amène jusqu’au rejet, parfois les élèves peuvent me rejeter justement parce que je suis différent. Toutes les choses dont j’ai besoin qui soient parfaites, donc en fait moi je suis quand même assez quelqu’un de perfectionniste. Donc par exemple, quand j’étais petit j’avais des chausses à velcros. Il fallait que la « scratch » soit parfaitement mise sur l’autre scratch, si c’était un petit peu décalé il fallait que je recommence. Là je porte des lacets maintenant. Mais les lacets encore aujourd’hui il faut encore que les deux boucles soient égales, que ça ne soit pas trop lousse, pas trop serré, que cela soit juste bien. Mais si ce n’est pas tout parfait, il faut que je recommence [Image à l’écran : Feuille quadrillée avec une démarche de calculs mathématiques.] [Action à l’écran : Laurier Yelle est assis au milieu de l’écran.] Dans les démarches en mathématique, il faut toujours que tout soit bien encadré, très clair. Il faut que mon écriture soit propre, si je la juge pas assez propre, je recommence. Donc oui, c’est ça ma petite manie d’être perfectionniste.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Conseils à l’enseignant.]

[Action à l’écran : Laurier Yelle (à gauche) et Étienne Yelle (à droite) sont assis côte à côte au milieu de l’écran. Laurier caresse son chien qui est couché à sa gauche.]

Ce que je donnerais comme conseil à une enseignante, ça serait d’essayer de comprendre les élèves. Et puis dans les situations intenses, où elle croit que l’élève a fait quelque chose de mal, de ne pas juste directement le punir. Essayer d’aller le voir, peut- être essayer de lui parler de manière pour pouvoir justement mieux comprendre ce qu’il a voulu faire. Donc, oui je pense que ça serait pas mal ça.

[Texte à l’écran : Remerciements - Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont accepté de participer gracieusement à cette capsule : Laurier Yelle. Mélissa Bouthillier, mère de Laurier. Étienne Yelle, père de Laurier. La classe de madame Esther Sauro, École Val des arbres, Centre de services scolaire de Laval.]

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Scénarisation et réalisation : Line Massé. Professeure titulaire. Département de psychoéducation, UQTR.

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Tournage et montage : François-Xavier Habimana.]

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : Projet réalisé en partenariat]

[Image à l’écran : logo de LaRIDAPE UQTR, logo du Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries et logo du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys.]

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.]

[Texte à l’écran : Soutien financier - Projet de partenariat en adaptation scolaire (Allocation supplémentaire de 15350, volet 1).]

[Image à l’écran : Logo du Gouvernement du Québec.]

[Image à l’écran : Une enfant assise en classe qui sourit.] [Texte à l’écran : (c) 2022.]