Des façons de fragmenter un groupe-cours

Plusieurs enseignants croient que l'apprentissage est meilleur lorsque la taille du groupe-classe est réduite. Il est vrai qu'il est plus facile d'établir un contact personnalisé lorsque le nombre d'étudiants est restreint. Toutefois, des études démontrent que ce n'est pas nécessairement le cas lorsque l'on considère l'apprentissage. La qualité de l'apprentissage dépend beaucoup plus du contenu, de sa présentation et des compétences de l'enseignant. Le nombre d'étudiants a néanmoins un effet sur le fonctionnement d'un groupe et sur le choix des formules pédagogiques.

L'enseignement à ces groupes de plus de 40 étudiants demande de la créativité et beaucoup d'organisation. En effet, même si on décide de recourir à l'exposé, il n'en demeure pas moins que l'on doit souvent proposer des problèmes, des exercices ou diriger des études de cas et faire des synthèses. Il est alors souhaitable de faire alterner l'exposé, le travail individuel et le travail en sous-groupe.

Constituer rapidement des regroupements 

Pour accélérer le processus, donner tout d'abord des consignes claires. Par exemple, après un court moment de travail individuel sur les enjeux du travail chez l'adolescent aux études, des sous-groupes sont constitués et le mandat s'énonce ainsi :

  1. Le groupe se nomme un rapporteur qui fera la synthèse.
  2. Le groupe se nomme un animateur qui assure les tours de parole, souligne les ressemblances et les différences de points de vue. Cela évite qu'une seule personne monopolise tout le temps de parole.
  3. Le temps est limité : 10 minutes.
  4. Les consignes de travail et les objectifs, préparés par le professeur, sont remis à chaque sous-groupe.

Des regroupements sans déplacement dans la classe

Buzz

2 à 2, avec son voisin de gauche, puis de droite; ou encore 4 à 4, combinant deux rangées. L'objectif est de casser la glace et d'entrer rapidement dans la réflexion et la discussion.

Fragmentation

6 personnes durant 6 minutes. L'objectif est de faire consensus.

Aquarium

3 personnes jouent un rôle ou accomplissent un travail; une personne observe (avec une grille) puis fait ses commentaires. L'objectif est la rétroaction des acteurs et la synthèse de l'activité.

Des regroupements dus au hasard et avec déplacements

La racine carrée

Vous aimez les mathématiques? Divisez le groupe en autant de sous-groupes que la racine carrée du nombre total d'étudiants (Chamberland, Lavoie, Marquis, 2003). Chaque personne se voit attribuer une lettre et un chiffre. Toutes les lettres semblables se regroupent et discutent ensemble; puis les groupes sont démembrés et la discussion est relancée en regroupant les chiffres semblables. Cela permet une large circulation de l'information.

La tournante

Des groupes de 4 à 6 personnes sont constitués et discutent pendant un temps limité. Puis l'une des personnes quitte et rejoint un autre groupe; cette circulation est répétée selon votre choix (Chamberland, Lavoie, Marquis, 2003). Cela permet une large circulation des personnes et de l'information.

C'est ma fête (ou c'est mon signe, ou ma carte, ou mon numéro)

Il peut être rigolo de regrouper les personnes sans qu'un nombre prédéfini soit décidé. Faites l'appel et regroupez les personnes selon leur mois d'anniversaire ou encore leur signe astrologique. Refragmenter (selon les dates) si un mois (tel mars, avril ou septembre) comporte trop de sujets. Vous pouvez distribuer des cartes d'un jeu de cartes; toutes les personnes se rassemblent selon leur dénomination (donc équipe de 4). À tour de rôle, chaque personne compte jusqu'à XX (selon le nombre de personnes par équipe) et toutes les personnes se rassemblent selon leur dénomination.

Des regroupements intentionnels

Goûts ou opinions

Un sous-groupe peut être l'occasion de préparer un débat, une discussion ou de soulever des points de convergence ou de divergence. Vous pouvez jumeler des personnes aux opinions contraires (un pour, un contre et un mitigé) ou aux opinions semblables.

Forces

Un travail peut requérir des habiletés complémentaires : avoir des idées, être fort pour synthétiser, être habile à représenter des idées en schéma. Chaque personne se reconnaît une force et les groupes sont ainsi formés.