EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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La construction de canots à Trois-Rivières

C'est en cette ville où l'on fabrique le mieux les canots d'écorce; j'ai été voir un chantier. On y travaillait un huit places; il était de 33 pieds de longueur, cinq de largeur, deux et demi de hauteur, et du prix de 300 livres. À mesure qu'ils sont faits, on les envoie à Montréal; ils sont destinés pour les voyages des pays d'en haut [région des Grands Lacs], tant à porter les troupes que les vivres et marchandises; l'ouvrier qui les fait ne veut pas dire son secret, c'est-à-dire la façon dont il s'y prend pour déterminer la courbure des deux extrémités. Il y en a bien un autre qui s'en mêle, mais il ne réussit pas si bien. Le premier en fait une si grande quantité qu'il touche du roi tous les ans plus de 6000 livres; ce sont des femmes et des filles qui les travaillent; ils sont totalement construits d'écorce de bouleau avec des varangues arrondies que l'on emploie au lieu de courbes; elles sont de bois de cèdre ou de sapin, […], et les coutures, recouvertes de gommes de sapin, sont impénétrables à l'eau, mais il faut éviter les roches.

Source : Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada en 1752 et 1753, Montréal, Éditions Élysée, 1974, p. 17.