L'Algonquin, comme j'ai dit, est errant, et vit de chasse et de pêche; et pour cet effet ils ont de petits vaisseaux, que l'on appelle ici canots, faits d'écorce de bouleau, et renforcés par-dedans de demi-cercles de bois de cèdre : cela est fait si proprement qu'un homme seul porte aisément un de ces petits vaisseaux, quand il est question de traverser les bois pour aller d'une rivière à une autre; et cependant il s'y embarque, lui, sa femme et ses enfants, ses armes, sa maison, et le reste de son bagage. Il y a des canots de deux, de trois, de quatre et de cinq brasses [mesure de longueur correspondant à la longueur des bras].

Toutes les Rivières sont-elles navigables? Je réponds oui, avec les canots sauvages; mais non pas avec nos bâtiments.

Source : Pierre Boucher, Histoire véritable et naturelle des mœurs et production du pays de la Nouvelle-France, Paris, Chez Florentin Lambert, 1664 (publié par La Société historique de Boucherville, 1964), p. 89-90, 147.