EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Jacques Cartier

Les Autochtones ne sont pas étonnés ni craintifs à la vue des Français qui arrivent avec Jacques Cartier en 1534. Ils les accueillent chaleureusement. Ils veulent commercer avec Cartier qui leur offre des couteaux et des articles en fer. Avant de repartir vers la France, Cartier s'empare des fils du chef Donnacona, Taignogny et Domagaya. Ils serviront à prouver son voyage en Amérique du Nord. Ils pourront aussi devenir guides et interprètes lors d'un prochain séjour. Les deux garçons seront plus chanceux que d'autres Autochtones puisqu'ils survivront à la traversée et à leur visite en France.

Source : Arrivée de Cartier à Hochelaga 1535 (C-011918) ANC, « L'arrivée de Jacques Cartier à Hochelaga, 1535 (Québec) », (par Walter Baker), 1890-1912. Reproduction : C-011918.

Cartier revient l'année suivante (1535). À Stadaconé (Québec), les Iroquoiens se réjouissent du retour des deux frères. Mais, ils restent méfiants et craintifs. Ils s'opposent au désir de Cartier d'explorer le fleuve. L'explorateur en tient pas compte. Il remonte le fleuve à deux reprises, sans guide, jusqu'à Hochelaga (Montréal). Les Autochtones, qu'il croise en route, sont heureux que Cartier passe outre à la coutume amérindienne. Selon cette coutume, les premiers à rencontrer les Français, les Stadaconiens, obtenaient le privilège exclusif de commercer avec eux et de servir d'intermédiaires. À Hochelaga, la visite de l'explorateur donne lieu à des réjouissances et à l'échange de cadeaux.

La méfiance s'installe

Cartier retourne à Stadaconé pour hiverner. Il y retrouve ses hommes barricadés dans un fort. La méfiance s'est installée. La rigueur de l'hiver et la maladie s'ajoutent aux difficultés de cohabitation. Tandis que les Iroquoiens sont affectés par une maladie, non identifiée, presque tout l'équipage de Cartier souffre du scorbut. La fièvre, l'anémie et des hémorragies caractérisent cette maladie causée par un manque d'aliments contenant de la vitamine C. Les premiers hivernements seront souvent meurtriers pour les Européens qui se nourrissent de nourriture salée ou sèche.

Cartier s'inquiète. Il pense que les Iroquoiens pourraient en profiter pour attaquer les Français affaiblis, mais il se trompe. Les Iroquoiens communiquent plutôt à Cartier la recette d'un remède autochtone riche en vitamine C, la tisane de cèdre blanc (annedda). Les Français, atteints par la maladie, guérissent miraculeusement. Au printemps, Cartier et les survivants rentrent en France. Avant son départ, il enlève Donnacona, ses deux fils ainsi que d'autres Iroquoiens, en tout 10 personnes. Aucun de ces Iroquoiens ne survivra assez longtemps pour accompagner les Français à leur retour.

Des frictions nuisent à une première tentative de colonisation

Cinq années plus tard (1541), Jacques Cartier revient pour fonder la première colonie française dans la vallée du Saint-Laurent. Jean-François de La Roque de Roberval l'accompagne. Le fait que Cartier ne ramène pas les captifs n'aide pas à renouer les relations avec les Autochtones. Les frictions entre les Iroquoiens et les Français, établis à l'embouchure d'une petite rivière près de Stadaconé (Québec), débutent pendant l'hiver. Les Amérindiens ne ravitaillent plus les Français. De plus, trente-cinq Français sont tués lors d'accrochages entre les deux groupes. Les hostilités avec les Iroquoiens, l'intensité du froid et l'absence de métaux précieux poussent Cartier, puis Roberval, l'année suivante, à quitter l'établissement.

Les Iroquoiens du Saint-Laurent