EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Les influences européennes sur les arts autochtones

Soufce : Jeune fille avec des paniers (C-004669) ANC, « Jeune fille avec des paniers » (par Cornelius Krieghoff), [1850]. Reproduction : C-004669.

Les Autochtones domiciliés profitent des marchés des villes pour y vendre des paniers, des mocassins et d'autres produits de leur artisanat. La commercialisation des produits de l'artisanat deviendra une source de revenus importante pour les Autochtones au milieu du 19e siècle.

Vers 1745, les techniques artisanales des Autochtones restent les mêmes qu'employées traditionnellement. Si les techniques traditionnelles ne changent pas, de nouveaux matériaux seront eux employés pour la confection ou la décoration de nombreux objets. Le fil à coudre remplace les tendons d'animaux. Les perles de porcelaine ou de verre, la laine, la soie, les grelots et les tissus sont aussi de nouveaux matériaux utilisés. Les broderies de piquants de porc-épic sont souvent remplacés par des poils d'orignal, du fil de coton, des perles de verre et des rubans. Certains motifs floraux d'inspiration européenne viendront s'ajouter aux motifs autochtones pour la décoration des paniers et des mocassins traditionnels.

 

Source : Dessous de carafe, écorce de bouleau, poils d'orignal, racine de conifère, fin du XVIIIe siècle, Huron-Wendat, Wendake, Musée de la civilisation

Photo : Claude Demers, UQTR

À l'époque, un tel objet décorait de façon insolite une table de banquet. Le blason représentant trois colombes sur fond d'azur pourrait être celui du gouverneur Beauharnois.

Source : Petit sac brodé, écorce de bouleau, poils d'orignal, coton, milieu du XIXe siècle, Wendake, Huron-Wendat, Musée de la civilisation, collection Canada Steamship Lines

Photo : Claude Demers, UQTR

 
 

Source : Corbeille de poils d'orignal, écorce de bouleau, poils d'orignal, début du XIXe siècle, Wendake, Huron-Wendat, Musée de la civilisation, collection Canada Steamship Lines

Photo : Claude Demers, UQTR

Source : Étui, écorce de bouleau, poils d'orignal, début du XIXe siècle, Wendake, Huron-Wendat, Musée de la civilisation, collection Canada Steamship Lines

Photo : Claude Demers, UQTR

Comme tous les peuples amérindiens, les Hurons-Wendats fabriquaient des contenants utilitaires ornés et des vêtements rehaussés de broderie. Très tôt, leur installation près de Québec a favorisé la reconnaissance de leur artisanat. Ils ont produit des paniers et des contenants dont l'ornementation en poils d'orignal et la finesse d'exécution sont remarquables.

 

La verroterie européenne prend peu à peu la place des coquillages dans la confection des wampums. À l'origine, le collier ou la ceinture de wampum était fabriqué à partir de coquillages ramassés sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, des provinces maritimes et de la Gaspésie. La confection d'un wampum demandait énormément de dextérité et de temps. Les fragiles coquillages étaient découpés en petits morceaux, polis afin de leur donner la forme d'un cylindre, puis troués.

Même si certains contenants en écorce ou en poterie sont remplacés par d'autres en métal, surtout en cuivre, les artisanes fabriquent toujours divers contenants d'écorce pour transporter des objets et cueillir l'eau d'érable ou les petits fruits. Aussi, ces paniers deviennent peu à peu des articles de commerce.

Notons que des religieuses imitent l'art autochtone. Elles confectionnent des paniers d'inspiration autochtone et utilisent des teintures végétales employées par les artisanes amérindiennes. Elles font aussi des broderies de poils d'orignal sur écorces de bouleau qu'elles vendent en Europe. Quoiqu'elles utilisent des matériaux d'origine locale, les techniques et les motifs restent d'inspiration européenne.