Source : Camp indien sur les rivières Désert et Gatineau, au Québec. Archives nationales du Canada, C-40098
L'expansion coloniale fera de plus en plus de pression sur les territoires des Amérindiens les forçant à se déplacer moins et à devenir progressivement sédentaires.
Afin de prendre possession des terres et de légitimer leur propriété, les Européens posent un acte symbolique. Chacun à leur façon, ils fondent leurs droits en cas de contestation des premiers habitants, mais surtout des autres puissances européennes. En débarquant, les Espagnols lisent aux Autochtones un document légal, qu'ils ne comprennent pas, les exhortant à devenir chrétiens. Les Portugais et les Français érigent des croix portant leurs armoiries royales. Même si les Français nouent des alliances avec les Amérindiens, ils ne leur reconnaissent pas de droits: les Français n'offrent aucune compensation pour les terres qu'ils occupent sauf, la nouvelle religion enseignée.
Les Hollandais, au contraire, admettent que les Autochtones détiennent un droit sur le territoire. Ils croient qu'une compensation doit nécessairement précéder l'expropriation. Ils « achètent » la terre en échange de présents. Ces biens offerts n'ont cependant aucun lien avec la valeur réelle de la terre « acquise ». Cette pratique hollandaise, d'obtenir un contrat signé pour légitimer leur possession, est à l'origine des traités signés entre Autochtones et Européens. Les Anglais poursuivent cette pratique hollandaise dans le but d'éteindre le titre indien sur le territoire. Le traité sert aussi de preuves en cas de contestation des colonies voisines.
La perception autochtone des traités
Pour les Autochtones, ces ententes sont vues comme des alliances qui permettent aux Européens de s'installer. Ils ne leur vendent pas la terre; ils ne leur accordent qu'un droit de passage et d'usufruit sur ces terres. Accompagnés de présents, ces traités sont, selon eux, renouvelables périodiquement. Les Européens, une fois le territoire « acquis », prennent le droit de concéder des terres à des colons qui viennent s'y installer.
Cliquer ici pour consulter un document d'époque :