EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Les enjeux territoriaux

Dès les premières explorations, la question des droits autochtones sur le territoire suscite des débats en Europe. En 1493, le pape Alexandre VI avait divisé les nouvelles terres, qu'il croyait n'être que des îles et non pas un continent, entre l'Espagne et le Portugal. Les autres pays européens s'étaient opposés à cette décision et critiquaient l'intervention du pape dans ce domaine. Ils tenteront par la suite de faire valoir leurs revendications sur ces territoires en promettant d'évangéliser les Autochtones.

Même si le pape et certains religieux considèrent que l'on doit traiter les Autochtones comme de vrais hommes, ne pas les réduire à l'esclavage ni s'accaparer de leur propriété, personne ne remet vraiment en question le droit des chrétiens (Européens) de dominer les païens (Amérindiens). Ils ont le devoir de leur révéler la vraie religion en usant de la force si nécessaire.


Source : Campement sur les rivières Désert et Gatineau (C-0400998) ANC, « Indian Encampment on Desert and Gatineau Rivers (Quebec) », (par Alfred Worsley Holdstock), vers 1870. Reproduction : C-0400998.

Selon les Européens, les Autochtones ne détiennent pas vraiment de droits sur le territoire pour au moins trois raisons: ils ne sont pas chrétiens, ce ne sont que des enfants incapables de s'occuper de leurs propres affaires et ils n'occupent pas véritablement le territoire. Puisque les agriculteurs autochtones ne pratiquent pas l'agriculture à l'européenne, on conclut que les terres d'Amérique sont inoccupées. Elles ne seraient parcourues que par quelques nomades seulement. Toutes ces raisons visent à justifier l'appropriation des terres des premiers habitants. La notion de « continent vide » et le droit de découverte, c'est-à-dire le droit de propriété acquis par le premier à découvrir une nouvelle terre, servent également ce but.

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