EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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La Grande Paix de Montréal de 1701

En 1697, les Français concluent la paix avec les Anglais (traité de Ryswick) ainsi qu'une trêve avec les Iroquois. Après quatre années de délicates négociations, les Iroquois, les Français et leurs alliés se rencontrent à Ville-Marie (Montréal) pour « lier la hache de guerre », c'est-à-dire faire la paix. Dans le contexte des épidémies et des guerres, alors que des nations sont menacées de disparaître, la paix s'impose.

La rencontre se déroule du 23 juillet au 7 août 1701. Elle attire environ 1 300 délégués autochtones, des chefs, des ambassadeurs et des commerçants. Ils représentent les Iroquois (les Cinq Nations de la Ligue iroquoise), quelque 30 nations de la région des Grands Lacs, du Mississippi, de l'Acadie et les domiciliés, c'est-à-dire les Amérindiens installés dans la vallée du Saint-Laurent. Les Montréalais voient arriver des flottilles regroupant des centaines de canots. Pendant plus de deux semaines, les cérémonies, les longs discours appuyés de wampums, les chants, les danses et les banquets sous les chapiteaux se succèdent. On profite également de cette rencontre pour des échanges commerciaux.

Le 4 août, les Français et une quarantaine de nations autochtones confirment l'entente à Pointe-à-Callière. On plante symboliquement l'arbre de paix et on fume le calumet en signe de paix et d'amitié. Les délégués autochtones apposent leurs symboles totémiques sur le traité. Ce traité de paix met fin à près de cent années de conflit entre les Français, leurs alliés autochtones et les Iroquois. Il permet également la récupération des prisonniers. Dorénavant, les Iroquois s'engagent à rester neutres dans les conflits opposant les Français et les Anglais. La cessation des hostilités favorisera également le commerce.

L'entente de 1701 concerne également les conflits opposant les autochtones au sujet des territoires de chasse. Il y est question de la disparition progressive des animaux à fourrure et de l'épuisement des ressources. Les territoires de chasse sont partagés entre les alliés des Français, incluant les Iroquois. Mis en commun, les pays de chasse et de pêche deviennent accessibles à tous.

Source : Signatures de la Grande Paix de 1701
ANQ, Archives des colonies, série C11A août-sept. 1701, vol.19, fol. 43v et 44