EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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La perception des Européens vis-à-vis des Autochtones

Deux perceptions se répandent depuis les premiers contacts entre Autochtones et Européens. Une première présente les Autochtones comme des barbares, des sauvages, des êtres non civilisés. La seconde en fait de bons sauvages, des enfants de la nature par rapport aux Européens civilisés et adultes, des êtres qu'on idéalise.

Des sauvages

À la fin du 16e siècle, on s'entendait généralement pour dire que ce n'était pas des monstres qui habitaient les nouvelles régions découvertes, mais des sauvages sans foi, ni loi, ni roi. Ils vivaient dans la nature comme les bêtes dans les bois. Ils allaient nus, étaient sales, se peignaient le visage et le corps, n'avaient pas de religion et se contentaient de peu.

Le bon ou le noble Sauvage

Au 17e siècle, mais surtout au 18e siècle, certains auteurs insistent davantage sur les qualités de l'Autochtone et les aspects positifs qu'ils perçoivent de leur culture. Du point de vue physique, on les décrit comme des êtres bien faits, bien proportionnés, et de taille généralement supérieure à celle des Européens. Jouissant d'une bonne santé, ils sont robustes et agiles. Les habitants de l'Amérique ont de l'esprit, sont bons pour leurs parents et hospitaliers envers les étrangers. Ils sont généreux, tolérants et dépourvus de l'ambition et de l'avidité qui tourmentent tant d'Européens. Leur innocence apparente et leur simplicité suscitent l'admiration. Ce sont des enfants de la nature, non corrompus par la société. Ils vivent dans un paradis terrestre comme aux débuts de l'humanité.

Source : Iroquois allant à la guerre (C-003165) ANC, « Iroquois allant à la guerre », (par Jacques Grasset de Saint-Sauveur), 1796. Reproduction : C-003165.

Des Peaux-Rouges

Les premiers à être nommés Peaux-Rouges furent probablement les Béothuks à cause de l'habitude de couvrir leur corps et leurs vêtements d'ocre rouge. Les Autochtones du Brésil et des Antilles se peignaient eux aussi le corps en rouge. Ces derniers utilisaient, par contre, le bois de teinture ou rocouyer. Comme l'ocre rouge, la pâte obtenue à l'aide des graines du fruit de cet arbuste est insectifuge, c'est-à-dire qu'elle éloigne les insectes.

Les Français nomment les Autochtones

Au cours de l'histoire, les nations autochtones ont souvent été désignées par des noms qui n'étaient pas les leurs. Certaines appellations leur étaient inconnues, parfois même péjoratives, car ces noms leur étaient souvent donnés par une nation ennemie ou étrangère. Les noms utilisés pouvaient aussi provenir des Européens, ou encore, d'une nation voisine qui donnait un surnom plutôt que le vrai nom à cette nation. Souvent, ils n'ont rien à voir avec les noms que les Autochtones se donnaient eux-mêmes. Le nom d'un groupe autochtone décrivait habituellement la région où il vivait.

L'appellation Huron provient d'un surnom donné par les Français. Leur coiffure aux cheveux relevés (une bande de cheveux raides sur le dessus de la tête) avec les côtés rasés du crâne leur rappelait la hure, c'est-à-dire la raie à rebrousse-poil des sangliers. Ils se nommaient eux-mêmes Wendats ou Ouendats: les «habitants de la péninsule, de l'île». Les Français appelaient les occupants des montagnes de la Basse-Côte-Nord, Montagnais, à cause de l'aspect montagneux de l'embouchure de la rivière Saguenay près de Tadoussac. Ces derniers se désignaient eux-mêmes comme «Innu», c'est-à-dire «homme» (être humain).

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