EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Connaissances médicinales

Les remèdes naturels étaient confectionnés à partir de certaines parties de plantes (racine, feuille), d'arbres (écorce, sève) et d'animaux dont les propriétés médicinales étaient bien connues. Ce savoir était transmis de génération en génération dans les familles, souvent de mère en fille, par la tradition orale. La forêt offrait une multitude de plantes pouvant prévenir et guérir de nombreuses maladies. Les plantes médicinales n’étaient pas toutes préparées de la même manière. Elles pouvaient être mastiquées, consommées sous forme d’infusion et également utilisées en cataplasme. Les Autochtones savaient aussi comment soulager une fracture et amputer un membre afin qu'une infection ne se répande pas dans tout le corps.

Les Iroquoiens du Saint-Laurent connaissaient les bienfaits du cèdre. La tisane de cèdre blanc, riche en vitamine C, donnait un excellent remède contre le rhume et le scorbut. Les symptômes du scorbut étaient la fièvre, l'anémie et des hémorragies.

Source : Le sénéca ou la racine de serpent, illustration Diane Boily

La forme du sénéca révèle bien son usage comme antidote au venin: sa racine noueuse ressemble à la queue du crotale. Notons que les très longues peaux de serpents se portaient comme bandeaux sur le front.

Les remèdes naturels

Il existait plusieurs formules pour traiter le même malaise. Des écorces bouillies étaient utilisées en usage interne ou externe, en décoction ou en cataplasme, pour guérir différents maux. Par exemple, une décoction d'écorce de pin soulageait la toux et les brûlures. La gomme de sapin était antiseptique et servait comme cataplasme. Elle permettait de soigner les inflammations des poumons, de la vessie et des reins, elle soulageait aussi l’asthme, les blessures et les brûlures. Les feuilles et l’écorce du bouleau étaient aussi utilisées pour soigner certaines maladies de la peau et du foie, le rhumatisme et pour calmer les fièvres sporadiques. De plus, on lui attribuait une propriété aseptique, ce qui expliquerait pourquoi les aliments des Autochtones se conservaient si bien dans les grands paniers d’écorce. L’hart rouge était un excellent vermifuge. La jeune écorce du tilleul servait à soigner les blessures et à soulager les brûlures. Au moment de sa floraison estivale, plusieurs groupes autochtones cueillaient ses fleurs pour préparer des tisanes qui étaient très efficaces pour combattre l’épilepsie, les maux de tête et les spasmes.

Les petits fruits et les plantes forestières ne servaient pas seulement de nourriture, les Autochtones leur reconnaissaient aussi plusieurs propriétés médicinales.

Les propriétés médicinales des animaux étaient aussi bien connues. Par exemple, on employait la graisse d'ours contre les enflures et pour masser les parties douloureuses du corps, comme les jambes après une longue marche. On se couvrait aussi de cette graisse de la tête aux pieds afin de se protéger de la rigueur du climat et des moustiques.

Source : La sanguinaire, illustration Diane Boily

La sanguinaire, une plante aussi appelée sang-dragon, faisait partie de la médecine populaire des Autochtones. Son application sur les plaies ouvertes permettait au sang de se coaguler rapidement et arrêtait ainsi l’hémorragie.

Source : La savoyane, illustration Diane Boily

La savoyane, dont le nom d'origine micmac signifie teinture pour les peaux, était aussi connue pour les propriétés médicinales de ses rhizomes d’un jaune or. En mastiquant ceux-ci, on obtenait un effet antiseptique qui guérissait efficacement les ulcères de la bouche. Les femmes autochtones savaient trouver cette plante dans les forêts de conifères en compagnie de la pruche et du cèdre.