EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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Fêtes et rituels

La pêche et la chasse, qui représentaient plus que de simples activités pour se nourrir, étaient bien intégrées à l'univers des croyances. Les Autochtones veillaient à maintenir de bonnes relations avec les animaux, à leur démontrer du respect et à les remercier de leur générosité; sinon ils ne se laisseraient plus capturer. Au moment de pêcher, des offrandes de tabac étaient offertes aux poissons ainsi qu’à l’esprit de l’eau. Il arrivait qu'une personne soit désignée pour exhorter les poissons à se laisser prendre par les pêcheurs. Les arêtes des poissons n’étaient pas jetées dans le feu; elles étaient remises à l’eau afin que les poissons n’aient pas le sentiment de mourir. Avant une chasse, les hommes respectaient des rituels de jeûne, de prières et d’offrandes de tabac destinés à l’esprit des animaux qu’ils voulaient attraper. Les os des animaux capturés n’étaient pas jetés aux chiens ni au feu. Les crânes des castors et des ours étaient nettoyés, puis placés sur un arbre hors de la portée des chiens. Le respect de ces pratiques assurait de bonnes pêches et de bonnes chasses dans le futur.

Les festivités

Pendant l’année, les Iroquoiens organisaient de six à huit fêtes reliées à l’agriculture et à la maturation des petits fruits: la fête des semences au printemps, celle du maïs vert et des fraises à l’été, celle où l’on priait le tonnerre, représenté par un oiseau, pour faire venir la pluie et celle des récoltes à l’automne. Ces fêtes représentaient des moments propices pour remercier la nature de son abondance et s’assurer le succès des récoltes, de la pêche et de la chasse. Le nombre de fêtes consacrées au maïs atteste toute son importance pour les Iroquoiens qui le considéraient comme le soutien de leur vie.

Quoique diverses fêtes jalonnaient l’année iroquoienne, l’hiver représentait l’époque privilégiée pour les festivals et les rencontres. De la fin de décembre à la fin de mars, des fêtes, des jeux, des danses, des célébrations rituelles et des cérémonies en faveur des malades se tenaient au village. Une de ces activités destinées aux malades chez les Hurons-Wendats se nommait l’Ononharoia. Pendant la période hivernale, les festins ne manquaient pas. La vase iroquoienne était toujours sur le feu remplie de maïs, mais aussi du poisson et du cerf que l’on avait conservés spécialement pour ces occasions. On invitait les habitants des autres villages à venir festoyer et jouer.

En janvier ou en février, les Iroquois célébraient la fête de la Mi-Hiver, une sorte de jour de l’an. Cette célébration était liée à la nouvelle lune du solstice d’hiver. C'était la plus complexe et la plus longue des fêtes qu’ils organisaient. Elle durait une semaine pendant laquelle ils brûlaient du tabac en demandant à la nature de favoriser les récoltes de l’année suivante. Les trois derniers jours du festival du milieu de l’hiver se passaient en jeux.

Une cérémonie de devinettes chez les Hurons-Wendats: l’Ononharoia

Des célébrations rituelles en faveur des malades se tenaient dans les villages iroquoiens. Le principal festival d’hiver chez les Hurons-Wendats était l’Ononharoia, une cérémonie de guérison des esprits. Il était célébré au moins une fois par année dans tous les grands villages wendats. Cette activité était organisée quand plusieurs personnes étaient malades ou déprimées. Pendant trois jours, les gens parcouraient le village pour trouver les objets apparus dans leurs rêves. S’ils les retrouvaient, ils étaient convaincus qu’il seraient guéris. Tous les habitants du village collaboraient en essayant de deviner l'objet rêvé par le malade.

La grande fête des âmes

À l'arrivée des Français, la grande fête des âmes (ou fête des morts) était la plus importante de toutes les célébrations huronnes-wendates. Cette fête était tenue tous les dix ou douze ans souvent à l'occasion du déménagement d'un village. Plusieurs communautés voisines y participaient. Pendant les dix jours que durait la fête, les morts de la communauté étaient retirés de leurs tombes individuelles. Ils étaient ensuite placés avec des offrandes dans un ossuaire, c'est-à-dire une fosse commune, qui était recouverte de peaux de castor. Tous ces Hurons-Wendats décédés, ainsi que des alliés non wendats, étaient réunis dans cette grande fosse. Cette coutume permettait de consolider les liens entre ces groupes.