La Fondation Chiropratique du Québec - Son histoire

La Fondation Chiropratique du Québec (FCQ). Son histoire racontée.

L’histoire de la naissance et du développement de la Fondation Chiropratique du Québec est étroitement liée à celle de la naissance du programme de doctorat en chiropratique de l’UQTR (PDC-UQTR). Soulignons d’entrée de jeu que sans la FCQ, sans son existence, nous pensons sérieusement que la décision positive prise par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la science, Madame Lucienne Robillard, en 1992, d’autoriser le démarrage du programme de doctorat en chiropratique de l’UQTR ne se serait jamais produite.

Regardons d’abord les années qui ont précédé la naissance de la Fondation.

En septembre 1988, sur le bord du Lac Montjoie en Estrie, deux hommes se rencontrent lors d’une promenade. Dr Allan Wallis, chiropraticien, et M. Claude Hamel, Président de l’Université du Québec (UQ). Ils font connaissance, se présentent. Dr Wallis est administrateur depuis plusieurs années sur le Conseil d’administration de l’Ordre des chiropraticiens du Québec (OCQ). M. Hamel, ancien recteur de l’Université de Sherbrooke, est bien conscient de la problématique d’absence de formation en chiropratique au Québec, et même, dans la Francophonie.

Claude Hamel est un homme de parole. Dès l’automne 1988, les travaux menant à la création, à l’autorisation de démarrage et à l’implantation d’un programme de formation de la chiropratique en milieu universitaire débutent. Un projet de dossier préliminaire d’opportunité est préparé par l’équipe de la Direction des études de premier cycle de l’UQ. Le dossier préliminaire d’opportunité sera présenté à l’Assemblée des Gouverneurs de l’UQ et il a alors été décidé que la meilleure constituante pour mener à terme un tel projet serait l’UQTR.

Le dossier préliminaire d’opportunité fut présenté aux instances de l’UQTR pour validation. Un comité d’étude d’un projet de programme de formation en chiropratique, présidé par le Doyen Jean-Pierre Bourassa fut instauré. Une synergie s’installe. La même année, un dossier complet de projet de programme fut élaboré par un sous-comité, le comité d’élaboration du projet de programme de doctorat en chiropratique (CEPPDC). De manière unanime, l’OCQ et l’UQ ont transmis le dossier à la Commission d’évaluation des programmes de la CREPUQ, la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec. En avril 1991, celle-ci reconnait la qualité du programme, mais recommande de faire précéder l’ouverture d’une phase d’implantation d’une année avec un travail d’un comité de révision pour s’assurer que le programme réponse parfaitement aux normes d’agrément.

La naissance de la Fondation.

Mais avant que la Ministre de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur, Madame Lucienne Robillard prenne sa décision, nous avions reçu un message à l’effet qu’il serait ESSENTIEL que la profession se dote le plus rapidement possible d’une Fondation de recherche.  L’OCQ décida de contribuer financièrement au projet en octroyant $1.5 million au niveau des infrastructures nécessaires pour accueillir un tel nouveau programme. Et on annonça au même moment, en 1991, qu’une Fondation de recherche serait mise sur pied. Le nom original fut : La Fondation pour le développement de la chiropratique en milieu universitaire, FDCU. Les trois premiers administrateurs furent feu Dr Normand Danis, président de l’OCQ, le Dr Richard Giguère, Président de l’Association des chiropraticiens du Québec (ACQ), et Dr André-Marie Gonthier, Premier vice-président OCQ, qui fut le premier président de la FDCU.

D’août 1991 à février 1992, le comité de révision du programme (UQTR) est chargé de revoir le contenu du programme en tenant compte des recommandations de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

En avril 1992, le Conseil des Universités, chargé de donner un avis sur l’opportunité, recommandait, malgré qu’il reconnaissait le très haute qualité du projet de programme, tel que mentionné par la CREPUQ dans son avis sur la qualité, de ne pas autoriser le financement du programme en appuyant son avis sur deux volets : - une allégation de coûts additionnels pour le gouvernement et - que les besoins prévisibles en matière de santé publique ne justifiaient pas l’implantation d’un tel programme. L’UQTR décida de maintenir sa demande et remit en doute le bien-fondé des conclusions du Conseil des Universités. Le Recteur Jacques Parent mit rapidement en place un comité chargé d’élaborer une réponse ou réplique à l’avis du Conseil des universités.

En septembre 1992, le Comité de révision déposa ses recommandations à la Sous-commission du premier cycle qui accueillit favorablement les recommandations. En octobre 1992, la Commission des études de l’UQTR approuva le projet de programme modifié (bonifié).

En novembre 1992, nonobstant l’avis négatif du Conseil des universités, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Science autorisa l’ouverture du programme, la construction du Pavillon de la chiropratique, avec une subvention de $5,9 millions, assorti de $0.9 million en équipement, et son implantation à compter de septembre 1993. L’apport financier de l’OCQ ($1.5M.) fut très apprécié et on en fit part en conférence de presse. 12 nouveaux postes de professeurs sont annoncés.

Dès janvier 1993, l’UQTR a mis en place le comité d’implantation du programme, le secteur chiropratique est formé et rattaché au Département de chimie-biologie. Ainsi, en moins de 9 mois, le comité a vu à mettre en place tout ce qui était nécessaire pour le démarrage, l’admission, la conception du régime pédagogique particulier, l’aménagement des laboratoires, l’acquisition des équipements et du matériel didactique, des livres, des périodiques, au recrutement des ressources professorales, professionnelles et techniques. Le comité a aussi encadré la préparation des premiers cours, l’animation de l’équipe professorale, la mise en place des ressources physiques et pédagogiques, la planification des horaires de cours, des plans de cours et de la commande de cours. En parallèle à tout cela, les plans pour un nouveau Pavillon de la chiropratique furent élaborés en collaboration avec un bureau d’architectes. En mai 1993 se sont tenues les entrevues de sélection pour la première cohorte. Plus de 600 demandes pour 45 places…

Un laboratoire d’anatomie humaine.

Au même moment, l’UQTR a entamé des démarches afin d’obtenir du gouvernement un permis pour l’exploitation d’un laboratoire d’anatomie humaine, une ressource essentielle pour le programme.

Un réseau de 13 cliniques privées agréées au service du programme.

En septembre 1994, l’UQTR a mis sur pied un réseau de 13 cliniques privées agréées afin de servir de milieux de stages jusqu’à ce que la Clinique universitaire de chiropratique (CUC) soit construite et hébergée au premier niveau du Pavillon. Ce travail a été accompli grâce à la précieuse collaboration de Mme Diane Thériault, professionnelle rattachée au Module de chiropratique.

En 1995, nous avons procédé à l’ouverture officielle du Pavillon de la chiropratique, en présence de dignitaires et du ministre de l’Éducation, M. Jean Garon.  La clinique Universitaire de chiropratique, lieu de formation clinique de soins chiropratique fut elle aussi inaugurée à ce moment, et son premier directeur fut Dr Marcel Veilleux, chiropraticien et professeur. 

La synergie entre la Fondation, les instances professionnelles et l’Université.

La Fondation Chiropratique du Québec existe depuis 1992. Elle a pris naissance suite à un conseil venant de la ministre Lucienne Robillard. On sait et il est reconnu que la Fondation a joué un rôle déterminant dans la décision ministérielle. Durant les années 1992-2007, on faisait référence au Comité quadripartite, composé de représentants de l’Ordre des chiropraticiens, de l’Association des chiropraticiens, de la Fondation chiropratique et des professeurs chiropraticiens à l’UQTR. Cette synergie des responsables des quatre entités, dans le respect des mandats de chaque organisme, fut déterminante. Ils ont travaillé de concert à la mise en place des éléments qui ont assuré le succès à long terme de ce projet. Sur les trois fondateurs de la Fondation, deux sont toujours vivants aujourd’hui. Dr Normand Danis est décédé en 2007. Dr Richard Giguère et Dr André-Marie Gonthier sont toujours aujourd’hui impliqués au sein du Conseil d’administration de la FCQ et siègent au comité exécutif. Dr Richard Giguère détient le record de longévité de service continu sur le Conseil de la Fondation : 28 ans. Tout comme lui, nous croyons fermement à l’importance de la Fondation. Il faut mentionner ici que depuis sa naissance, c’est plus de $2.5 millions qui ont été amassés et octroyés en bourses pour la recherche, que ce soit des bourses d’initiation à la recherche, des bourses de maîtrises, de doctorat et de post doctorat. Nous en sommes très fiers. Mais il reste beaucoup à faire. Et nous pouvons faire plus…

En 1992, elle se nommait la Fondation pour le développement de la chiropratique en milieu universitaire (FDCU). Elle changea de nom en 1994 pour devenir la Fondation de recherche Chiropratique du Québec (FRCQ), sous la présidence du Dr Guy Dubé. En 2006, sous la présidence du Dr Guy Beauchamps, chiropraticien, la FRCQ devint la FCQ, Fondation Chiropratique du Québec, et en collaboration avec l’UQTR et la compagnie ChiroLogic (FRCQ-Système Platinum), elle a joué un rôle important dans la mise sur pied de la Chaire de recherche Chiropratique à l’UQTR, avec l’aide de l’OCQ et du Vice-recteur à la recherche de l’UQTR, M. René-Paul Fournier.

De 2009 à 2015, Dr Richard Dussault, chiropraticien, a assumé la présidence de la FCQ. Il a été suivi par Dre Marie-Sylvie Leblanc, chiropraticienne. L’actuel président est le Dr Martin Charest, chiropraticien (2017-).

En ce qui concerne la Chaire de recherche chiropratique - FRCQ - Platinum, le premier titulaire en fut le Dr Martin Descarreaux, DC, PhD, en 2006. Treize ans plus tard, en 2019, la FCQ est de nouveau impliquée comme un des partenaires dans la mise sur pied de la Chaire internationale de recherche en santé neuro-musculo-squelettique (CIRSNMS).

Si vous désirez en savoir plus sur le Comité d’attribution des bourses de la Fondation, nous vous invitons à aller consulter le Fascicule des Boursiers sur le site web de la Fondation.

Un autre point important à mentionner, c’est que la FCQ est également un partenaire majeur de la Fondation de l’UQTR. Nous bénéficions des services-conseils de celle-ci et nous sommes très fiers qu’elle ait obtenu la certification d’Imagine Canada depuis 2018. Il faut aussi souligner la générosité de l’UQTR qui a gracieusement accepté de moderniser et d’héberger notre site web transactionnel voir : https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=838

 

Un bénévole émérite : Dr Jacques Parent, PhD, Ing.

Il est impossible de passer sous silence l’apport inestimable de feu Jacques Parent, ancien recteur de l’UQTR envers la Fondation. Dès le début de sa retraite de l’université, il s’est impliqué activement et bénévolement sur le Conseil d’administration de la Fondation Chiropratique. Pendant plus de 15 ans, il aura donné au moins une journée par semaine aux affaires de la Fondation, et ce, même durant ses séjours en Floride l’hiver. Il avait mis en place et assumé la direction du Comité d’attribution des Bourses durant toutes ces années.  Il est important de rappeler que depuis 1992, c’est plus de $2.5 millions qui ont été octroyés en subvention, soit des bourses d’initiation à la recherche, des bourses de maîtrise, de doctorat et même de niveau postdoctoral. Nous sommes énormément redevables à cet homme de vision, qui a donné beaucoup de son temps pour notre Fondation. Il est malheureusement décédé trop jeune, quelques jours après l’inauguration de la Chaire internationale de recherche en santé neuro-musculo-squelettique, en avril 2019. Qu’il repose en paix…

 

Le futur de notre Fondation

Les débuts de la Fondation en 1992-1993 furent certes très modestes. Mais nous savons aussi    qu’elle a représenté un élément crucial, fondamental dans la décision ministérielle d’autoriser un programme de doctorat en chiropratique à l’UQTR, une première dans le monde universitaire et dans la Francophonie. En 2006, elle aura contribué à la naissance et au soutien financier de la Chaire de recherche chiropratique- Systèmes Platinum à l’UQTR. En 2009, conjointement avec l’Ordre des chiropraticiens du Québec, la FCQ s’est engagée dans un partenariat avec le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) pour le financement de la recherche en chiropratique. En 2019, encore une fois, elle s’implique en tant que partenaire de la Chaire internationale de recherche en santé neuromusculosquelettique (CIRSNMS) de l’UQTR, conjointement avec l’UQTR, le CIUSS-MCQ, l’Association française de Chiropratique (AFC), l’Institut Franco-Européen de Chiropraxie et le Collège Chiropratique de Madrid (Espagne). Notons que le Dr Descarreaux est soutenu par le Dr Mathieu Piché, professeur au Département d’anatomie de l’UQTR, et du Dr Arnaud Lardon, professeur à l’Institut Franco-Européen de Chiropraxie, qui agissent comme co- titulaires de la Chaire de recherche. La Chaire bénéficiera d’une étroite collaboration avec les cliniciens chercheurs au CIUSS-MCQ. Voir : https://neo.uqtr.ca/mot-cle/chaire-de-recherche-internationale-en-sante-neuromusculosquelettique/

Le passage à un autre niveau.

En 2019, la FCQ a déposé son nouveau plan stratégique et amorce les préparatifs pour une journée de réflexions stratégiques, un Lac -à- l’épaule, avec ses partenaires et des collaborateurs.

La pandémie mondiale actuelle a refroidi ses élans, et le Lac- à -l’Épaule prévue en 2020 a été reportée à une date ultérieure en 2021. La FCQ veut mettre en place les conditions pour accéder à un niveau supérieur, notamment en termes de partenariats, de nombre et de catégories de membres. Une ouverture vers le grand public est envisagée et un plan d’action sera déposé à cet effet. Aussi, un travail interne est amorcé, de manière à actualiser nos statuts et règlements. Une nouvelle coordonnatrice s’est jointe à la Fondation en 2019, de nouveaux administrateur(e)s s’impliquent sur le Conseil d’administration et un travail de réflexion est en cours de manière à augmenter le nombre de membres (recrutement) et de diversifier les activités et initiatives de financement. Le volet parité homme-femme au niveau de la composition du Conseil d’administration est en discussion.

Le rêve.

L’espoir et le rêve sont de grands moteurs et catalyseurs de projets. Des discussions sérieuses sont en cours avec la Fondation de l’UQTR, des représentants du secteur professoral et du Vice-rectorat à la recherche et au développement. Nous pensons qu’il sera à moyen terme possible d’envisager un Centre de recherche universitaire multidisciplinaire, sous le leadership de professeurs-chercheurs chiropraticiens. Nous sommes conscients des efforts et de l’importance du montage financier qui seront nécessaires pour atteindre ce niveau, mais nous y mettrons toutes les énergies nécessaires, en partenariat avec tous nos partenaires, notamment la Fondation de l’UQTR et les instances de la profession afin d’y arriver. Ce rêve, il était dans la tête et le cœur de feu Jacques Parent, déjà en 2006. Tous ensemble, travaillons à y arriver.