Les avantages et les limites du séminaire

Les avantages

McKeachie (2002) note que les résultats comparant l'enseignement magistral et la discussion présentent peu de différences quant aux apprentissages cognitifs, mais que les études qui ont touché aux attitudes, à la motivation ou à l'habileté à résoudre des problèmes montrent des résultats favorisant la formule de la discussion. Les travaux qu'a menés Kurt Lewin sur la dynamique des groupes (voir un condensé dans la revue Recherches qualitatives) montrent que le travail en groupe constitue une excellente stratégie pour la modification des croyances, des opinions, des valeurs, le recadrage des attitudes, le traitement des résistances au changement. McKeachie (2002) mentionne que le séminaire constitue une formule intéressante pour aborder des problèmes dans une perspective multidisciplinaire. Certains auteurs (Leclerc, 1975) soulignent que l'interaction profite davantage à ceux qui présentent une certaine pauvreté au plan de la logique de la pensée et de son articulation. Terwagne, Vanhulle et Lafontaine (2001), de même que Turney (2002), font remarquer que le séminaire, qu'ils appellent « le cercle d'idées » et dont ils précisent l'utilisation au cycle secondaire, constitue une formule privilégiée pour le développement des compétences.

Les limites

Le séminaire exige tant de la part de l'enseignant que de l'étudiant une préparation minutieuse. Les participants doivent apprendre à se discipliner lors des discussions et à contribuer à la réalisation d'une synthèse collective. Le nombre de personnes (pas plus de 14) constitue une limite à l'utilisation de cette formule auprès de grands groupes.

Lorge, Fox, Davitz et Brenner (dans Leclerc, 1975) notent, entre autres, certaines limites au plan cognitif : la qualité des résultats dépend largement de la qualité des individus qui constituent le groupe.

Les difficultés

Le séminaire exige une préparation minutieuse de la part des étudiants, mais il peut arriver que certains se présentent au cours sans avoir lu les documents. Dès lors, assister au séminaire est complètement inutile et même agaçant pour ceux qui s'y sont préparés. Pour parer à ce type d'ennui (qu'on apprend souvent au moment même où le cours commence), il convient, au cours précédant le séminaire, de fournir aux étudiants quelques questions qui structureront leur projet de lecture. Ceci aura pour effet de mieux orienter leur étude et de canaliser leurs remarques, observations, analyses en fonction des objectifs du séminaire. Deux textes tirés du Newsletter of the Teaching Resource Centre for Faculty and Teaching Assistant traitent cette question avec humour :

  • « Dumb Questions : Can't Live With 'Em, Can't Live Without 'Em », par Bill Mcallister;
  • « The Dog Ate My Homework : How to Deal With Unprepared Students », par Jann Lacoss.