Les objectifs généraux du programme de formation ou les compétences à développer dans le cursus sont les critères de base sur lesquels devrait se construire le contenu de chacun des cours. Ce sont des guides qui permettent la sélection des divers contenus à couvrir. À partir de ces objectifs généraux ou des compétences à développer, il s'agit de formuler les objectifs spécifiques ou les intentions de formation et d'organiser le contenu à communiquer sous forme d'exposé oral.
Voici, en abrégé, une description des deux principales étapes à franchir dans l'organisation d'un exposé, à savoir : la préparation et la prestation.
La préparation doit tenir compte des principales dimensions suivantes :
À la fin de cette étape, un exercice s'impose : voir comment on peut éviter de surcharger un exposé même s'il offre l'avantage d'aborder une grande quantité d'informations. Il est inutile de noyer les étudiants sous une avalanche de contenu qu'ils n'auront pas l'occasion d'intégrer et dont ils ne percevront pas forcément l'utilité.
Prendre un certain temps pour échanger avec les étudiants de façon informelle. Plusieurs en profiteront pour poser des questions qu'ils n'ont pas eu l'occasion de poser en classe, d'autres se plairont à faire part de leur opinion sur différents sujets, etc.
Attirer l'attention par une question surprenante, une analogie, une anecdote, un problème à résoudre ou un bref questionnaire (vrai ou faux). C'est l'introduction. L'important est de varier cette dernière pour en maximiser l'impact.
Par la suite, il y a tout avantage à présenter aux étudiants un schéma organisateur de l'ensemble des éléments du contenu. C'est une façon pour eux de codifier ces éléments (la codification, 3e des 7 phases d'un acte d'apprentissage selon Gagné, Brien et Paquin, 1976). Ce peut être un graphique, un tableau ou un organigramme reproduit au tableau, sur écran ou sur une copie distribuée. C'est le moment de préciser les objectifs du cours et, le cas échéant, de faire des liens entre la théorie et la pratique.
Regarder les étudiants de façon à ce qu'ils perçoivent que le discours leur est adressé personnellement. C'est un excellent moyen d'observer le langage non verbal ou tout autre signe indiquant que le moment est venu de poser des questions, de vérifier leur compréhension, de connaître leur opinion sur le sujet, en un mot, de voir s'ils sont toujours attentifs. Généralement, l'attention tend à diminuer après dix minutes d'écoute.
Il doit être présenté de façon claire, en utilisant des phrases courtes et imagées pour favoriser chez les étudiants « l'émergence de représentations mentales pertinentes » (Chamberland, Lavoie et Marquis, 1995).
Il y a cependant quelques pièges à éviter : des formules toutes faites ou des phrases longues comportant de nombreuses incises ou digressions et qui éloignent du sujet, des tics (vous me suivez, alors, bon, …) ou encore la lecture de notes ou du contenu d'une présentation multimédia (PowerPoint).
Il ne faut jamais négliger l'impact positif de souligner les points importants au tableau ou sur tout autre support visuel, ce qui permet de s'y rattacher au besoin.
L'exposé oral étant une formule essentiellement basée sur la communication, il faut savoir s'exprimer devant un auditoire; entre en jeu ici la diction, l'articulation, le débit, le volume. Il faut de plus savoir communiquer, c'est-à-dire tenir compte des étudiants à qui on s'adresse, prévoir des pauses (des moments de silence sont généralement bien appréciés), reformuler, répéter, etc.
C'est l'élément essentiel du contenu théorique. Pour que les étudiants aient une compréhension commune de ce vocabulaire, Bujold (1997) propose d'abord de leur demander :
Il propose ensuite de leur donner, en début d'exposé, le sens qui sera donné à ces termes afin qu'ils puissent comparer avec les leurs, ce qui n'est pas sans susciter des discussions facilitant « la compréhension de la réalité désignée par les termes choisis » (Bujold, 1997).
Dans le même ordre d'idées, le langage non verbal a un impact fort significatif auprès des étudiants. Les yeux, la bouche, le front, la façon de se déplacer, de bouger, de réagir sont autant de comportements porteurs de messages qui seront perçus comme enthousiastes, convaincants, curieux, surpris, encourageants.
Il n'est pas inutile de préciser ici l'importance de :
C'est la clôture, moment fort de l'exposé. S'il est important d'introduire un cours, il est tout aussi important de le clôturer en en faisant la synthèse, le résumé, ou encore mieux, en faisant résumer par les étudiants ce qui a été traité pendant le cours. C'est aussi, selon Altet et Britten (1983), une belle occasion de donner aux étudiants un sentiment de satisfaction intellectuelle. Essentiellement, lors de la clôture, il s'agit :
Comme différents thèmes peuvent être traités durant un cours de trois heures, il peut y avoir une brève clôture après chacun; il faut donc prévoir des moments d'arrêt pour faire le point avant d'amorcer tout nouveau thème. C'est là un excellent moyen de contrer le problème relié à la limite de la capacité d'absorption d'une grande quantité d'informations. Ces « mini clôtures » consistent alors en des « retours systématiques sur les connaissances transmises » (Barbeau, Montini et Roy, 1997). Cette façon de procéder permettrait, selon eux :
Selon Prégent (1990), la durée tant de la clôture que de l'introduction devrait représenter 5 % de la durée d'un exposé. Malheureusement, c'est une partie généralement négligée. La difficulté réside davantage dans le fait de la considérer comme faisant partie intégrante d'un cours que dans celle de la préparer.
Si, avant le cours, il est conseillé de prendre quelques minutes pour échanger avec les étudiants, cela vaut également pour la fin du cours. Il y a toujours des étudiants qui ont des questions à poser, qui demandent des précisions sur les travaux ou les lectures, ou encore qui veulent échanger tout simplement.
Lors d'un exposé oral, les étudiants doivent, dans la mesure où ils ont à conserver l'information, être capable de prendre des notes. Il suffit de circuler un peu et de jeter un œil sur les notes prises pour constater que certains ont bien organisé l'information alors que d'autres adoptent différentes stratégies, entre autres tout noter (c'est généralement ceux qui demandent régulièrement de répéter ce qui vient d'être dit), noter quelques mots, des bouts de phrases, ou plus simplement copier les notes du voisin.
Les manuels de méthodologie du travail font remarquer avec justesse que prendre des notes tout en écoutant est un exercice plus difficile que prendre des notes en lisant puisqu'il est impossible de revenir sur le contenu pour comprendre, ce que seul l'orateur peut faire. C'est dire que la prise de notes comporte un risque de déperdition et de distorsion de l'information communiquée (Tournier, 1978).
Sur le plan pratique, le professeur ou le chargé de cours peut aider les étudiants à prendre leurs notes, et ce, de façon efficace. D'abord, en leur conseillant :
Ensuite, en mettant en pratique quelques-unes des suggestions suivantes :
Selon les éléments d'évaluation liés au cours, les étudiants mettent parfois beaucoup d'énergie dans la mémorisation des contenus. La mémorisation est nécessaire, mais elle est incomplète sur le plan des apprentissages. Lorsque vient le temps d'utiliser ces connaissances mémorisées, les étudiants parviennent difficilement à faire le transfert à une autre situation que celle où elles ont été apprises.
Voici quelques suggestions de scénarios d'appropriation de notes de cours :
De façon régulière, il reviendrait aux étudiants de faire le point sur leur façon de prendre des notes : ce qui est efficace, ce qui est bien, donc à renforcer; ce qui est à améliorer ou à modifier, et les moyens pour le faire.