La rédaction des questions d'examen (items)

Rédaction items   

Voici quelques conseils d'usage sur la rédaction des items partagés par Nadine Talbot, professeure au Département des sciences de l'éducation et spécialiste en mesure et évaluation :

Rédaction d'items


Dans la présente section, lorsqu'on traite des questions fermées, le mot énoncé renvoie à la présentation de la question et le mot choix aux possibilités de réponses. Par exemple :

Énoncé : En Angleterre, la Révolution industrielle a eu lieu entre :

Choix : a) 1650 et 1875
              b) 1700 et 1800
              c) 1750 et 1850
              d) 1840 et 1900

Les questions à choix multiples

On considère que les questions à choix multiples sont les plus polyvalentes. Elles permettent en effet d'évaluer aussi bien la mémorisation que la compréhension et l'application. Elles offrent aussi la possibilité de discuter du sujet après l'examen surtout si cette discussion porte sur les choix de réponses : qu'est-ce qui fait que tel choix est bon et tel autre, incorrect? Malheureusement, la rédaction de ce genre de questions est très laborieuse; certains rédacteurs expérimentés mettent plus de 30 minutes à composer une seule question à choix multiples qui fera appel aux processus mentaux de deuxième niveau. Certains étudiants pourront trouver pointilleuses certaines questions, surtout si les choix sont bien construits et s'ils peuvent être mal interprétés par ceux qui soupçonnent des attrapes.

Il y a quatre types de questions à choix multiples, soit ceux où l'étudiant doit découvrir :

  • La bonne réponse;
  • La meilleure réponse;
  • La réponse incorrecte;
  • La réponse qui complète une association (exemple : le sel est au poivre ce que blanc est à …).

Conseils pour la conception de questions à choix multiples

Les « vrai ou faux »

Les questions de type « vrai ou faux » sont relativement faciles à rédiger puisque chaque question doit provenir directement de la matière étudiée. Elles sont très utiles pour évaluer les processus de premier niveau, mais on peut les adapter aux processus de deuxième niveau, comme dans l'exemple suivant :

Vrai ou faux.
Si C = a + b (Y - T) et a = 6, b = 0,7 Y = 100 et T = 20, alors C = 44.

Les questions « vrai ou faux » permettent de couvrir plus de matière que la plupart des autres types de questions à cause du temps limité des examens. La correction des examens à « vrai ou faux» est rapide et précise, mais la note obtenue ne reflète pas toujours le niveau de connaissance des étudiants : ils peuvent avoir deviné une réponse sur deux. Ces examens ne peuvent non plus faire ressortir les forces et faiblesses des étudiants. Ces derniers les considèrent, d'ailleurs, comme étant pleins de pièges. Puisqu'ils sont soit très difficiles, soit très faciles, les examens à « vrai ou faux » ne permettent pas de reconnaître les niveaux de compétence variables des différents étudiants.

Une variante des questions « vrai ou faux » consiste à demander aux étudiants de corriger l'énoncé s'il est faux. Cette correction les obligera à utiliser leurs ressources pour mesurer, pour expliquer ou pour concevoir un nouvel énoncé. C'est là une adaptation des « vrai ou faux » qui permet d'évaluer les processus de deuxième niveau.

Conseils pour la rédaction de « vrai ou faux »

Les questions à associations

Les questions à associations sont en général assez courtes et simples; elles conviennent particulièrement bien aux « qui?, quoi?, quand? et où? ». Par exemple :

En quelle année le Canada est-il entré officiellement dans la Deuxième guerre mondiale?

Elles peuvent aussi faire appel au jugement des étudiants et à leur capacité d'appliquer des notions. Elles permettent une utilisation efficace de l'espace lorsqu'il faut tester un nombre important de connaissances de même type. Ces questions ont cependant des lacunes :

  • elles n'évaluent pas l'apprentissage au-delà de la connaissance de base;
  • elles fournissent peu d'information sur les forces et faiblesses des étudiants;
  • elles ne s'appliquent qu'à un nombre limité de situations;
  • elles sont difficiles à rédiger à cause de la quantité d'information parallèle nécessaire.

Conseils pour la rédaction de questions à associations

Les énoncés à compléter

Les énoncés à compléter se révèlent fort utiles pour évaluer la maîtrise des connaissances de base, lorsqu'un mot ou un groupe de mots doivent être connus. Ils exigent des réponses sans équivoque, à la différence des questions à choix limité où les bonnes réponses sont parfois dues au hasard. Ils permettent de couvrir un vaste échantillonnage de la matière, quoique de façon superficielle. Ce sont toutefois des questions qui misent sur les réponses machinales et répétitives; l'étudiant qui étudie pour un tel examen s'attarde surtout à la mémorisation fragmentaire, ce qui peut s'avérer très rentable.

Les énoncés à compléter sont évidemment plus difficiles à évaluer que les questions fermées à choix limité; le rédacteur de l'examen devrait donc en faire la correction lui-même, car il peut considérer que plusieurs réponses sont bonnes. Ces questions offrent donc peu d'avantages sur les autres à moins que la mémorisation de détails précis ne soit essentielle.

Conseils pour la rédaction d'énoncés à compléter

Les questions à développement

Les questions à développement peuvent exiger des réponses courtes ou plus approfondies et sont utiles pour les étudiants à plus d'un titre :

  • elles les amènent à intégrer des notions;
  • elles leur permettent de faire la démonstration de leurs processus d'analyse et de pensée critique;
  • elles mènent à l'approfondissement des connaissances et stimulent l'originalité, la créativité et la pensée divergente.

Les étudiants doivent aussi y démontrer leur jugement, leur style et leur maîtrise de la langue et du vocabulaire spécialisé du champ disciplinaire. Ces questions fournissent aux enseignants l'occasion d'offrir à leurs étudiants des commentaires détaillés sur l'évaluation de leur travail. Ce sont évidemment les questions d'examen les moins longues à rédiger mais les plus longues à corriger.

Mal construites, elles ne peuvent cependant évaluer qu'une faible partie de la matière du cours à cause du temps limité de l'épreuve; elles favorisent aussi l'utilisation de réponses toutes faites, ce qui est peu utile pour mesurer les processus de deuxième niveau, et trop souvent, elles incitent au verbiage.

Ces questions sont difficiles à noter; l'enseignant doit s'assurer que la notation n'est pas arbitraire en préparant lui-même un schéma de réponse attendue et en pondérant les éléments. Les étudiants doués et qui de plus écrivent bien sont favorisés par ce type de questions. Pour ceux qui ont du mal à organiser leur pensée ou qui interprètent mal la question, ce sont des questions difficiles.

Conseils pour la rédaction de questions à développement

Les types d'examens à développement

Ces examens peuvent être de différents genres :

Les examens sans choix de questions

Les étudiants doivent répondre à la ou aux questions données.

Les examens avec choix de questions

Les étudiants choisissent de répondre à une ou à des questions parmi un choix offert.

Les examens où les questions sont connues

Les étudiants reçoivent une liste de questions d'où seront tirées les questions d'examen. Sur une liste de 12 questions, par exemple, l'enseignant en choisit cinq pour l'examen. Cette méthode incite les étudiants à revoir une grande partie de la matière couverte.

Les devoirs 

Les étudiants reçoivent la liste des questions et doivent y répondre dans un délai prescrit, par exemple, deux jours. Ils peuvent consulter tout le matériel nécessaire durant cette période.